défi 163 : une p'tite histoire de souris
A la barre n°163
Pour les Croqueurs de Mots
Capt’aine JB pour vous servir moussaillons yes
Alors, le lundi 4 avril 2016
Sur une photo de Cezary Wysynski (National Géographic)
Racontez une p’tite histoire en prose ou autre… poésie, haïku, etc, à votre guise !
Un chat, Durga son nom, dormait sur les genoux de son amie si grande, 2 mètres ou moins. Dans son rêve, chaleur bienfaisante, une souris apparut.
Pas une souris timide, réservée, apeurée, une souris à croquer, à embêter jusqu’à ce que mort s’ensuive.
Non, Durga rêva de la SOURIS rieuse, moqueuse, réjouissante, sa chère Mûshika qui la pria ainsi :
« Durga, l'invincible, j’ai besoin de toi ! Ganesh, le dieu à la tête d’éléphant et au corps d’homme, celui qui s’assoit royalement sur moi pour être transporté, minutieusement, pleinement, délicatement sur la terre indienne, Ganesh t’appelle divine chatte.
Un rat vulgaire souhaite prendre ma place : Gros Raton de Boolywood.
Toi seule, divine amie peut le chasser ! »
La sage féline promit à la souris une aide certaine. Son agressivité légendaire s’était émoussée, pas son intelligence très fine. Son douzième printemps très pluvieux et venteux lui intimait plutôt siestes réparatrices que chasses endiablées.
Chez les humains, la tigresse s’était faite une amie noiraude, 4 pattes et des dents dignes du loup du petit chaperon rouge. Avec la chienne Djinnie, l’esprit des zones urbaines, Durga rejoignit à Bénarès, la charmante Mûshika.
Gros Raton, amusé par la petite grise (3kg à peine), riait ouvertement. Son attention était uniquement sur Durga dont il prédisait qu’après sa première attaque, elle traverserait la cour, et dans l’eau du Gange, se noierait immanquablement.
Sauf que,
Djinnie, vive comme l’éclair, et oui les djinns sont prompts et de plus invisibles, refermât ses dents sur le cou du grossier personnage. Il exhala son dernier soupir jurant qu’il renaîtrait libellule ou hanneton.
Mûshika, encore surprise par le combat déjà achevé, était ébahie ; Ganesh, lui, n’avait rien vu, méditant sur la délicatesse d’un brin d’herbe.
La souris, minuscule véhicule du grand dieu, remercia Durga, la revêtant d’un collier de fleurs, jasmin blanc et roses trémières tout en psalmodiant : « hari Durga ! hari Durga ! »
Dormir pour un chat n’est pas seulement dormir, c’est vivre d’autres vies, jusqu’à 7.
texte suggéré et approuvé par Durga