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Défi 278 avec Jazzy

26 Février 2023, 15:05pm

Publié par durgalola

Jazzy vous propose pour ce défi 278 d’inventer une histoire à partir de ce tableau 

"Fuyant la critique" de Pere Borrel del Caso.

1874

 

Défi 278 avec Jazzy

 

 

Cela se passa une fin d'après midi d'été, au musée du Prado durant l'exposition consacrée aux œuvres de Pere Borrel del Caso et de ses enfants.  Monique l'apprit par Joachim, alors gardien de musée. 

Les visiteurs étaient partis, plus aucun bruit ne régnait dans la salle, le soleil pas encore à son crépuscule, dardait ses rayons d'or dans la pièce au plancher de bois. Une odeur d'encaustique, le volètement de quelques abeilles perdues dans cette salle tentant d'entrer dans un tableau de Cerdagne. Joachim avait choisi de rester pour admirer toutes les œuvres de cet artiste, de ses enfants aussi. N'était-il pas le père de 10 enfants dont plusieurs étaient devenus peintres ?

Il somnolait, le gardien, assis sur sa chaise, heureux d'être là. Il regardait avec curiosité cet enfant à l'expression si vivante, si vivante, mais, fait incroyable, l'enfant Juan bougeait, tournant la tête à droite, la tête à gauche, hésitant à traverser le cadre de bois doré. Il craignait de sortir de son connu pour un ailleurs imprévisible. A sa droite, des voies douces lui susurraient de ne pas avoir peur, ici, il serait un enfant choyé, jouant à des jeux extraordinaires, Nintendo, Switch, Mario. Les enfants étaient des rois, les corrections n'existaient plus, être enfermé dans sa chambre avec un bol de soupe abhorré ne serait pas possible. Des restaurants spéciaux, Mac Donald, Burger King ou autre Quick, lui offriraient des frites, des hamburgers, un cadeau. Les voix susurraient, devenant brume irisée.

Il semblait hésiter, et tournait sa tête vers Joachim, dans son costume noir, un homme ressemblant à Yannick Noah, même dent du bonheur, même sourire, même sympathie. Il n'avait pas de petites ailes. Le soleil le pailletait, l'ennuageait, et l'enfant le prit pour un ange. Joachim ne pouvait qu'acquiescer. Aujourd'hui les enfants restaient enfants longtemps. Plus d'apprentissage très jeune, plus d'enfants dans les mines. Plus d'enfants mendiants, enfin presque plus. Oui, des jeux, des tableaux vivants comme ce peintre aurait rêvé. Des images sur d'immenses écrans, le cinéma, les parcs d'attractions, mais toujours des guerres, toujours des malheurs, toujours des parents en proie à des soucis, de tous jeunes enfants de migrants, se noyant.  

Joachim voyait un rêve se réaliser, celui du peintre, la liberté d'être  dans ses tableaux . Il songeait à ce que l'enfant risquait de faire, de rencontrer, les bruits, les immeubles, les voitures, les odeurs fétides des villes. Et certainement plus ses parents, sa maison d'ocre dans les collines.

De l'autre côté, du tableau des "deux enfants" assez proche, un rire, une invitation à venir. Une enfant blonde, coquine, et son jeune frère l'appelèrent. " Juan, Viens, la voie est libre. Viens que nous allions courir dans les champs".

"Estrellita, Paquito, j'arrive !". En quelques secondes, il atterrit sur le sol, courut deux enjambées et sauta dans la toile, accueilli en frère, en ami. 

Le gardien, médusé, entendit des rires d'enfants, dans le lointain, l'angélus, une odeur de fleurs et d'herbes mêlées. 

Et le silence reprit sa place.

 

Défi 278 avec Jazzy

 

 Pere Borrel del Caso

deux enfants

1880

 

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Jeudi en poésie avec Jazzy

22 Février 2023, 19:16pm

Publié par durgalola

 

Jeudi en poésie avec Jazzy

(Eric Fleury)

 

 

Le thème de la peur en poésie

 

 

Sentir son ventre se tendre

au réveil matinal du jeudi.

Des yeux qui ne s'ouvrent pas,

Des jambes paralysées, lourdes.

Les secondes s'égrènent

pesantes, angoissantes.

Se lever, se déplier,

avec juste ce besoin

d'être avant,

avant l'appel, la supplique

"Jeudi à 15 h devant l'étoile"

qui déquille ma vie urbaine.

Je blêmis, submergée par la trouille.

La porte  hurle de m'y rendre.

 

Agab (02/23)

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Quand le crabe en pince pour moi de Martine Martin-Cosquer

4 Février 2023, 17:01pm

Publié par durgalola

 

Quand le crabe en pince pour moi,

Titre un rien provocateur, presque romantique, Martine  nous offre son dernier livre, un témoignage sur ce temps incertain où la maladie vous occupe entièrement, vous séduit insidieusement, vous laissant ébaubie. 

En lisant son livre, vous apprendrez son combat contre le crabe, mais pas que, aussi toute une vie qui s'ébauche autrement, des découvertes, des relations qui s'approfondissent, des tartes au citron et les paysages maritimes des Sables d'Olonne.

Le lire c'est aussi, pour nous un rappel de combats menés ou en train d'être menés, pour soi-même, pour nos proches même nos voisins. Je pense ici à une amie décédée il y a 20 ans d'un cancer du sein, et  à l'époque j'étais terrifiée. A une autre qui après un cancer du sein, 20 ans après vit un autre cancer. Pour le combattre, elle utilise la joie, l'humour. A une amie dont l'accident imprévisible, violent,  l'a enrobée d'un corset et d'une minerve pas loin de cinq mois, maintenant va chez le kinésithérapeute deux fois par semaine. A un voisin face à Monsieur Parkinson, pendant plusieurs années a continué de vivre normalement, et même maintenant où il lui est difficile de bouger, il fait des projets avec sa femme : inviter tous les petits enfants pour un week-end en Normandie.

Lisez-le, vous ne vous ennuierez, vous ne déprimerez pas, souvent, pour moi cela fut le cas, cela résonnera dans votre cœur et vous fortifiera. La vie vaut la peine d'être vécue.

"Personne ne prétend que la résilience est une recette de bonheur. C'est une stratégie de lutte contre le malheur qui permet d'arracher du plaisir à vivre, malgré le murmure des fantômes au fond de sa mémoire."

Boris Cyrulnik (page 70)

je ne résiste pas à la joie de vous partager un interview enregistré en janvier 2023.

 

La maladie est, écrivait Georges Canguilhem, "une autre allure de la vie" ; elle n'est pas l'absence des normes, mais la présence d'autres normes. Elle exige que le malade, tant que cela est possible, parvienne à mener une vie qui a du sens pour lui, malgré les renoncements et réaménagements existentiels et psychiques que sa maladie lui impose.

 

Corine Pelluchon 

Réparons le monde (humains, animaux, nature)

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Maman et papa (Jim Harrison)

4 Février 2023, 16:40pm

Publié par durgalola

Maman et papa

 

Aimable lecteur, touche ton nombril nu où

tu étais relié à ta mère. Remercie-là à genoux

pour ta vie jubilatoire mais désolée. Ne pense pas

un instant à l'humeur de tes parents au moment

de ta conception, qui influe si puissamment

sur ton destin. Tu n'y peux strictement rien et 

mieux vaut ne pas te demander s'ils étaient furieux

ou ivres, s'ils s'ennuyaient, regardaient les infos

à la télé, écoutaient de la musique country

ou si dans l'herbe merveilleuse du verger

ils sentaient les pommes arrachées par le vent

s'écraser sous leurs corps frénétiques.

 

Jim Harrison

Une heure de jour en moins

(poèmes)

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J'espère définir ma vie (Jim Harrison)

4 Février 2023, 16:21pm

Publié par durgalola

J'espère définir ma vie, ce qu'il en reste,

par des migrations, au sud et au nord avec les oiseaux

loin de la fièvre métallique des horloges,

le soi fixant l'horloge et disant "Je dois faire cela".

Je ne vois pas le temps sur la langue de la rivière

dans l'air frais du matin, l'odeur fermentée

de la végétation, la poussière sur les parois du canyon,

les hirondelles plongeant vers l'eau vive parfumée.

 

Jim Harrison

Une heure de jour en moins

(poèmes)

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promenade photographique janvier 2023

4 Février 2023, 16:14pm

Publié par durgalola

promenade photographique janvier 2023

 

 

promenade photographique janvier 2023

 

 

promenade photographique janvier 2023

 

 

promenade photographique janvier 2023

 

 

promenade photographique janvier 2023

 

 

promenade photographique janvier 2023

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