
DEFI 275
Pour le défi du lundi 16 janvier n° 275, à mon tour de prendre la barre chez les croqueurs de mots ; je vous propose de composer un texte, qui débute :
soit par la phrase : "Le premier jour de l'année, surtout me plaît."
extrait de "Notes de Chevet" de Sei Shônagon (dame d'honneur d'une princesse au Japon - 11ème siècle)
"Le ciel pur se voile d'une merveilleuse brume. Tous les hommes soignent particulièrement leur figure et leur tenue, ils présentent leurs souhaits au Prince et aussi à eux-mêmes. C'est vraiment ravissant."
soit par la phrase : "Le plus beau, dans ces voyages, c'était ça : respirer l'air du réel."
extrait de "Le Grand Partout" de William T. VOLLMANN (né en 1959, écrivain, journaliste et essayiste américain - ce livre est un hymne à la clandestinité et au voyage)
"Aux alentours de Gilroy, le soir sentait l'ail ; plus tard, près de Santa Barbara, l'aurore aurait un parfum d'anis."

Le plus beau, dans ces voyages, c'était ça : respirer l'air du réel.
Elle se souvient d'un temps où ses cheveux étaient sombres, souples et très longs. Dans une école, au pied de la chaîne himalayenne, elle enseigne pour les enfants sans castes, celles qui n'existent plus et pourtant perdurent à marquer les différences dans la société. Elle porte le jean depuis peu, avec un kurta bleu lavande (une sorte de robe tunique ). A ses bras tintinnabulent des bracelets en agate rose et jaspe vert. Son école accueille régulièrement des stagiaires venant d'Europe, d'Amérique ou de Thaïlande.
Son sourire est doux, sa façon de s'exprimer est libre, son amitié naturelle. Ses amies d'ailleurs, ne manquent pas de l'inviter, quelquefois aussi c'est à l'invitation d'organisations gouvernementales.
Elle a pris l'avion plusieurs fois, a survolé la chaine himalayenne, un réel bonheur de survoler ces montagnes semblant si proches, si incroyablement proches.
Récemment, Karuna a séjourné en France en automne, un automne humide, où les feuilles valsent et s'entassent au pied des arbres. C'est étrange de voir ce ballet, admirer les jaunes, les rouges, les verts. Etrange de sentir la pluie froide tomber doucement comme une légère douche.
Hébergée dans une famille en Lorraine, elle a émis le vœu de visiter un musée (la Cour d'Or), Non ! se rendre sur la place Stanislas à Nancy, rappelant ce duché de Lorraine prestigieux, Non ! admirer la fabrication du cristal à Baccarat, Non ! Elle a souhaité se rendre au Luxembourg, ce petit pays niché entre la France, la Belgique et l'Allemagne.
Pierre a eu l'idée de l'emmener à Remich, une petite ville au bord de la Moselle. Ensemble, ils se promèneront au bord de l'eau, ici un petit air de vacances s'exhale , quelques bateaux promenades, des cygnes, quelques restaurants et pâtisseries. Les enfants courent sur la jetée, le chien aussi. C'est un samedi et les promeneurs sont nombreux.
Après une longue promenade, France suggère de déguster un gâteau à la pâtisserie. Des tartes aux quetsch (prunes), des gâteaux à la crème, des schnek au raisin (escargots). La journée s'étire et le moment est venu de rentrer.
Au retour, dans la voiture, Karuna exprime sa joie d'avoir visité ce pays où tout est si propre, si rangé, si paisible. L'air y est frais, pas à l'odeur d'encens, de parfums, de fleurs riches en saveur, l'air est léger, presque comme une odeur qui rappelle le linge tout juste lavé. Quand chez elle, le bruit incessant, des voitures, des rickshaw, des personnes déambulant pour se rendre au temple, occupera tout son espace, elle se remémorera ce moment particulier dans ce charmant pays.