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Photos, poésie, extraits de livre
Qui suis-je ? (Dietrich Bonhoeffer)
Qui suis-je ?
Qui suis-je ? Souvent ils me disent
Que de ma cellule, je sors
Détendu, ferme et serein.
Tel un gentilhomme de son château.
Qui suis-je ? Souvent ils me disent
Qu'avec mes gardiens
je parle aussi librement, amicalement et franchement
Que si j'avais à leur donner des ordres.
Qui suis-je ? De même ils me disent
Que je supporte les jours de l'épreuve,
Impassible, souriant et fier,
Ainsi qu'un homme accoutumé à vaincre.
Suis-je vraiment celui qu'ils disent ?
Ou seulement cet homme que moi seul connais,
Inquiet, malade de nostalgie, pareil à un oiseau en cage,
Cherchant mon souffle comme si on m'étranglait.
Avide de couleurs, de fleurs, de chants d'oiseau,
Assoiffé d'une bonne parole et d'une espérance humaine,
Tremblant de colère au spectacle de l'arbitraire
et de l'offense la plus mesquine,
Agité par l'attente de grandes choses,
Craignant et ne pouvant rien faire.
Pour des amis infiniment lointains.
Si las, si vide que je ne puis prier, penser, créer,
N'en pouvant plus et prêt à l'abandon.
Qui suis-je ? Celui-là ou celui-ci ?
Aujourd'hui et homme, et demain, cet autre ?
Suis-je les deux à la fois ?
Un hypocrite devant les hommes
Et devant moi, un faible, méprisable et piteux ?
Ou bien ce qui encore est en moi ?
Ressemble-t-il à l'armée vaincue
Qui se retire en désordre
devant la victoire déjà remportée ?
Qui suis-je ? Dérision que ce monologue !
Qui que je sois, Tu me connais
Tu sais que je suis tien, ô Dieu !
Dietrich Bonhoeffer (en prison)
Dietrich Bonhoeffer, né le 4 février 1906 à Breslau (aujourd'hui Wroclaw en Pologne) et mort (exécuté) le 9 avril 1945 au camp de concentration de Flossenbürg en Bavière, est un pasteur luthérien, théologien, écrivain et résistant au nazisme, membre influent de l'Eglise confessante (opposée au nazisme). (wikipédia)
Défi 199 la liste de courses
Les Cabardouche sont de service cette quinzaine pour proposer les défis.
Espérons qu’ils sauront nous inspirer et nous amuser !
Pour le lundi 29 janvier
A la manière de Clémentine Mélois dans son ouvrage « Sinon j’oublie »
Vous avez trouvé une liste de courses qui trainait dans un chariot,
faites parler la personne qui a pu écrire cette liste….
Une petite liste de rien du tout, une de celles que l'on fait parce que l'on a une petite tête, qu'on est étourdi, non concentré,
peut être parce qu'on a la tête ailleurs, dans la Lune ou Vénus (oui Vénus j'aime bien, beaucoup passionnément).
Qui avait laissé tomber ce p'tit bout de papier un jour d'automne où les feuilles n'ont plus rien d'autre à faire que se fondre dans l'air du temps.
Une petite liste pas du tout du genre, des éponges à récurer, 2 tranches de jambon, du gruyère, une bouteille de côtes du Rhône, de la bière sans alcool, du maggi comme celle d'une petite mamie adorée.
Non, peut être celle d'une maman ayant fort mal aux dents, depuis quelques temps, elle n'allait plus chez le dentiste, parce que les journées de travail étaient longues et longues, les deux enfants, 5 et 7 ans à aller chercher chez la nourrice si sympathique mais qui commençait à être fatiguée et à attendre une retraite bien méritée, maux de dos, sciatique aussi.
D'une maman qui après avoir été chez le dentiste qui sans la gronder, avait commencé le traitement, illico presto, lui avait dit du codoliprane pour calmer, de l'hextril pour le bain de bouche et de l'arnica.
Non l'arnica, c'était elle, et elle seule qui y avait songé. Elle était femme de ménage dans un bel hôtel de Metz, celui construit par Philippe Starck qui avait sur le dessus du toit une reproduction d'une fort jolie maison du secteur impérial, oui, mais des chambres grandes, spacieuses avec des meubles qui ouïe se heurtaient contre elles, oui pas elle qui se heurtait mais les meubles.
Et là, à courir pour arriver avant la fermeture de la pharmacie, elle avait sorti le mouchoir de la poche, s'était essuyée le nez et le papier oups s'était envolé.
Une liste disparue, échappée, s'endormant confiante contre les feuilles assoupies.
mandala vies
C'était en 1968 et j'avais 14 ans (1)
(photo du net - Dinan mai 1968)
JANVIER
En première année de CAP sténo-dactylo, je peinais à taper sur les touches de l'imposante machine à écrire. Flop, flop mes doigts fins, s'enfonçaient pas assez fortement sur les touches de la Remington. Un cache noir pour apprendre à utiliser le clavier sans voir, permettrait un jour de gagner le vitesse rêvée ! En sténographie, nous rêvions du 120 mots/minute.
L'hiver me dérangeait certainement. Trop chaud dans l'appartement, sourd mal-de-tête et dehors, les gants, le bonnet – un gant perdu, mais où ?
Christian, le petit frère, le bien aimé, allait fêter ses six ans le 27 janvier. Un enfant d'une grande douceur avec encore quelques rondeurs, celle de l'enfance innocente. Il était le dernier de la fratrie. L'aînée, c'était moi, Huguette, balance comme moi, 3 ans de moins, en sixième au Lycée Charlemagne, séchant de temps à autre les cours avec aisance car à l'époque les suivis étaient aléatoires. Chez nous, une télévision, noir et blanc, et zéro téléphone.
Des parents venus du centre de la France, Loire et Haute-Loire. Mon père balancier au service des frigoristes appartenait à cette vaste entreprise : Sollac dans la vallée de la Fensch. Un jour, Bernard Lavilliers de Saint-Etienne tout comme moi, la chanterait. En attendant, chaque jour le bus attendait devant, au pied du garage Simca, les ouvriers. Maman tenait de main de maître son intérieur et veillait sur nous, femme de progrès contente d'avoir abandonné la maison sans eau courante, les bachats emplis d'eau glacée où elle tapait et frottait le linge, les coins cachés pour se soulager, les deux heures de route pour accoucher à l'hôpital. Nous étions des migrants et nos amis n'étaient pas les Lorrains nous battant froid, mais les Bretons, Bourguignons, Polonais ou Portugais de la mère usine.
Et je ne savais pas que mai 1968 se préparait !
21 janvier 1968 4 degrés - Mireille Matthieu la dernière valse - Bonnie and Clide d'Arthur Penn - Charles de Gaulle président et Georges Pompidou 1er ministre - Goncourt 1967 André Pierre de Mandiargues la marge.
Sourire pour le défi 198 - jeudi poésie -
.... Ma mère et moi avons eu une conversation. Nous nous sommes assises et elle m'a dit :
"Maya, tu ne m'approuves pas parce que je ne suis pas comme ta grand-mère, et c'est vrai, je ne suis pas comme elle. Mais je suis ta mère et, crois-moi, si je fais fonctionner certaines parties de mon corps, c'est pour pouvoir t'acheter des vêtements, remplir ton assiette correctement et conserver ce toit au-dessus de ta tête. Quand tu iras à l'école, la maîtresse te fera des sourires et tu lui souriras en retour. D'autres élèves te souriront et tu leur rendras leur sourire. Je suis ta mère et j'ai à te dire certaines choses que je veux que tu fasses. Si tu arrives à sourire pour les étrangers, s'il te plaît, essaie de le faire aussi pour moi. Je t'assure que j'apprécierais tes efforts."
Elle a posé une main sur ma joue et m'a souri. "Allez, mon coeur, fais un sourire à maman. Essaie au moins une fois."
Elle a eu une expression amusante et malgré moi j'ai souri. Elle m'a embrassée sur les joues et s'est mise à pleurer.
"C'est la première fois que je te vois sourire. Quel sourire lumineux ! Mon magnifique amour de fille peut sourire !"
Personne ne m'avait jamais dit que j'étais magnifique, et personne ne m'avait jamais dit "ma fille".
J'ai appris ce jour-là que le sourire peut être un don. Et les années qui ont suivi m'ont appris qu'un mot aimable, un geste, des paroles de réconfort sont des dons charitables - céder ma place à un étranger, augmenter le volume de la radio pour faire plaisir à quelqu'un ou le baisser si ça l'irrite.
Je ne serai jamais connue comme philanthrope, mais je suis passionnée par la nature humaine et donnerai librement toutes mes ressources.
Je suis heureuse aussi quand je me sais charitable.
Maya Angelou (poète, écrivaine, actrice, enseignante et réalisatrice)
Lettre à ma fille
être un arc-en-ciel (Maya Angelou)
Tu ne peux contrôler tous les événements qui t'arrivent, mais tu peux décider de ne pas être réduite à eux. Essaie d'être un arc-en-ciel dans le nuage d'autrui. Ne te plains pas. Fais tout ton possible pour changer les choses qui te déplaisent et si tu ne peux opérer aucun changement, change ta façon de les appréhender. Tu vas trouver une solution.
Ne geins pas. Gémir informe la brute qu'une victime est dans les parages.
Fais en sorte de ne pas mourir sans avoir accompli quelque chose de merveilleux pour l'humanité.
Maya Angelou
Lettre à ma fille
défi 198
défi 198
C’est ABC (Jardin des Mots) qui s’y colle, bon gré, mal gré d’où l’idée de nous proposer le thème suivant :
« Surprise de janvier »
imaginez que l’année commence en vous surprenant, racontez comment vous réagissez.
pour Olivier, pour Florinette, pour vous qui savez qu'ailleurs vivent d'autres êtres
L'air est humide, il a plu presque toute la nuit, se dégagent de légères vapeurs dansant dans le carré d'herbe du champ des sœurs. Le matin est calme, très peu de voitures circulent en ce premier de l'an, bientôt dix heures du matin.
La passante accompagnée de son chien, longe le parc. Surprise, Margotte, vivement tourne la tête, puis Isabelle aussi. Aucun aboiement, pas de traversée de la route, les deux compagnes poursuivent leur chemin. Elles ont vu quelque chose remuer dans l'herbe mouillée, puis se déplier , comme une armature d'un objet de la grandeur d'un yorkshire. Le message a été clair et apaisant : « continuez votre route ! ».
Et après le squelette doré, apparaît peu à peu, les poils, les oreilles très rigolotes, cela se met à remuer, se secouer, et sous le sapin, le chien aboie et attend. Venus des immeubles aux couleurs des régions méditerranéennes, deux adolescents courent au-devant de l'animal étonnant. Ils sont heureux et la queue du yorkshire frétille. Il faut être très près pour entendre leur échange :
« Ouaf … Ouaf … ou... » aboie le chien. « Slouf ! Nous n'avons pas réussi ! » soupirent Lina et Bolo.
Ils échangent des regards lumineux, colorés. Du rouge, du gris, du jaune … les couleurs se croisent, se mêlent, le gris disparaît dans le jaune. Le regard vert caresse le visage de Lina, le gris qu'elle envoie se teinte de bleu, elle désire tant retourner sur Cosmoterre, rejoindre ses amis. Bolo explique l'impossibilité de s'installer ici. Les humains sont étonnament fermés aux échanges de leurs fluides.
Slouf leur confie qu'ils avaient été prévenus de la difficulté de leur mission. Les hommes, s'ils persévèrent, vivent leurs derniers temps : l'oxygène se raréfie, les animaux sont considérés comme des objets, les terres agricoles sont utilisées pour construire des maisons, les tornades, les tempêtes, les glaciers, le monde fout le camp.
Mais tout n'est pas si noir, n'est ce pas Bolo ! Celui-ci acquièce : ici, nous avons trouvé une famille accueillante qui depuis 5 ans, fait tout pour que nous nous sentions bien. Ils nous ont inscrits à l'école, appris le Français. Ils nous ont offert des grands parents, des oncles, des tantes, des cousins.
Alors questionne Slouf que dois-je dire au Conseil intra-monde ?
Les lumières palpitent, les entourent, ils sont même soulevés de terre. Le grand sapin se laisse traverser par le bon esprit de ces trois-là. Et les deux adolescents s'éloignent, retournant chez leur famille terrienne. Slouf harmonieusement s'élève, puis la lumière l'enveloppe et il disparaît.
Et la vie continuera. Et d'autres intra-terrestres viendront. Plus il y en aura, plus nous aurons la chance de réparer nos erreurs et peut être que nous, oui nous, leur apporterons certaines de nos qualités.
Et Margotte, elle aurait certainement aimé joué avec Slouf !
partage photos - janvier 2018
Janvier s'avance à son rythme gris, pluvieux et quelquefois venteux, à son rythme optimiste de grandir pas à pas. Je vous remercie pour toutes vos photos bien reçues pour le thème :
fêtes de fin d'année et/ou vues citadines
Le prochain partage aura lieu en février, cœur de l'hiver et aussi premières annonces du printemps. En février, nous mangerons des crêpes et aussi des gaufres. Aussi le prochain sujet sera : "GOURMANDISES et/ou PHOTOS DE SAISON".
Vous pourrez transmettre vos photos jusqu'au 15 février à mon adresse mail : agab57070@yahoo.fr. (4 photos maximum et merci d'indiquer le nom de votre blog).
Je vous remercie d'avance.
les photos de Janou
- photos de Noël vues sur internet -
les photos de Martine85
les photos de Aloysia
crèche de Noël
crèche vivante (Issoudun)
Maison illuminée (Issoudun)
défilé des pères Noël du centre équestre (Issoudun)
les photos viennent du blog d'Aloysia (premier lien et deuxième lien)
les photos de Martine
Sans satin ni brocart
L'automne dépouillé
Voile sa nudité
D'un rayon de soleil
Là-bas dans la vallée
Au secret de ses rives
L'Aude, tranquillement
Souffle ses mots de brume
Bientôt dans la lumière
Hardi et généreux
L'arbousier tend ses fraises
Aux becs des étourneaux
Narguant le premier froid
Petite flamme vive
Sur l'herbe moribonde
Un frêle rouge-gorge
les photos de Bernadette
dernier lever de soleil en décembre
premiers couchers de soleil en janvier
mes photos
gare de Metz (quartier impérial)
31 décembre 2017