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CHOEUR (Erri de Luca)

27 Avril 2021, 17:36pm

Publié par durgalola

CHOEUR

 

De toute distance nous arriverons, à millions de pas

ceux qui vont à pied ne peuvent être arrêtés.

 

De nos flancs naît votre nouveau monde,

elle est nôtre la rupture des eaux, la montée du lait.

 

Vous êtes le cou de la planète, la tête coiffée,

le nez délicat, sommet de sable de l'humanité.

 

Nous sommes les pieds en marche pour vous rejoindre,

nous soutiendrons votre corps, tout frais de nos forces.

 

Nous déblaierons la neige, nous lisserons les prés, nous battrons les tapis

nous sommes les pieds et nous connaissons le sol pas à pas.

 

L'un de nous a dit au nom de tous :

"D'accord, je meurs, mais dans trois jours je ressuscite et  je reviens."

 

Erri de Luca

Aller Simple

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un bois (Erri de Luca)

27 Avril 2021, 17:29pm

Publié par durgalola

UN BOIS

 

l'amant grave l'arbre de ses initiales, 

de sa lame il trace un coeur.

Mais le livre que j'écris sur mon cahier

est cellulose tuée par une scie à moteur,

la couverture est pulpe de conifère abattu.

Ecrivain, plante un arbre pour chaque nouveau livre,

redonne des feuilles en échange des pages.

Un écrivain doit un bois au monde.

 

Erri de Luca

Aller simple

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Jeudi en poésie avec Giselle

27 Avril 2021, 17:18pm

Publié par durgalola

Thème  poésie : le blanc.

 

Les pâquerettes 

 

Au pied de l'acacia,

un tapis immaculé,

blanc

de pâquerettes écloses.

Myriades de minuscules

corolles auréolées

de pétales.

- Le soleil s'y reflète -

tapis de neige éternelle.

S'y asseoir

s'envoler là-haut dans l'azur,

s'y coucher

se laisser absorber,

s'en nourrir

les nourrir.

- paradis sur terre -

 

 

Agab (04/21)

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page de zoologie (Erri de Luca)

24 Avril 2021, 15:46pm

Publié par durgalola

PAGE DE ZOOLOGIE

 

Cette année encore j'ai entendu le cochon

du côté du champ crier quand on l'attrape.

Puis il soufle enroué, halète, sous l'effort d'être tué.

Cette année encore c'est la fête chez les voisins,

tous les sens reçoivent un cadeau du couteau,

sauf  l'ouïe, la mienne.

 

Un poisson a sauté de la vague pour saisir un papillon blanc

au vol fragmenté. Le poisson retourne vers le fond

il a goûté la chair de l'ange.

 

J'ai vu le lièvre courir sur la neige

il laisse des traces au crayon là où il pousse de ses sauts.

J'enfonçais jusqu'au mollet dans la pente

le lièvre sautillait facétieux

pour le tuer il faut, outre le fusil,

de l'envie plus que de l'admiration.

 

Quand une femme est tuée, c'est un énorme gâchis

d'une quantité d'amour tropical. Je reste frustré

du bonheur qui pouvait arriver jusqu'à moi.

Quand  un homme est tué, je me prends à penser :

il y a moins de concurrence pour les étreintes.

Pensées d'animal peu, et depuis peu, apprivoisé.

 

Erri de Luca

Aller simple suivi de l'hôte impénitent

 

 

 

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promenade photographique du 1er au 15 avril 2021

22 Avril 2021, 18:41pm

Publié par durgalola

promenade photographique du 1er au 15 avril 2021

 

 

promenade photographique du 1er au 15 avril 2021

 

 

promenade photographique du 1er au 15 avril 2021

 

 

 

promenade photographique du 1er au 15 avril 2021

 

 

promenade photographique du 1er au 15 avril 2021

 

 

promenade photographique du 1er au 15 avril 2021

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jeudi en poésie avec Laura

21 Avril 2021, 15:52pm

Publié par durgalola

Pour le deuxième jeudi poésie du 22 avril,

Laura aimerait qu’il soit question d’ASCENSION religieuse ou pas

 

 

De là-haut,

après l'ascension,

respirer à grandes goulées,

étancher sa soif.

De là-haut,

montagnes au loin

Vercors et Alpes souveraines,

s'emplir de vastitude.

Là-haut,

l'azur

la brise sautillante

le bonheur.

 

 

Agab (04/21)

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Défi 249 avec Laura

18 Avril 2021, 20:37pm

Publié par durgalola

 

 

 

 

Défi 249

 

Pour le lundi 19 avril , c’est un jour férié qui sera à l’honneur comme le lundi de PAQUES( jour où j’ai écrit ce défi) ou celui de PENTECOTE (à venir).

 Laura  ne veux pas entendre parler de PAQUES ou de PENTECOTE mais de ce qu’on fait de ces lundis fériés qui ne sont pas que des jours de fête religieuse ou de commémoration laïque, mais des jours où beaucoup de français ne travaillent pas.

 

 

Virginia, 8 ans, a comme nouveaux voisins des Mosellans qui ont choisi l'Alsace pour s'installer. Elle comprend, sa région est si belle avec les Vosges voisines. Elle a tout de suite sympathisé avec leur fille Ginie vite devenue sa meilleure amie. Elles sont dans la même classe, ont un petit frère qui détruit leurs constructions légo en riant ou mélangeant les pièces de puzzle.  

Chaque matin, elles sont contentes de se voir et s'attendent pour se rendre dans leur école toute proche. Aujourd'hui, elle va inviter son amie à venir jouer chez elle le lundi de Pâques ; mais voilà, Ginie refuse et lui dit chez nous, le lundi de Pâques et le lundi de Pentecôte sont des jours blancs.

- Et alors ? demande, curieuse, la petite Alsacienne.

- Et bien, tu sais, le dimanche de Pâques, ou le dimanche de Pentecôte, il y a messe à rallonges, ensuite, repas chez nous ou chez les grands parents, fin de journée tardive, mes parents ont eu l'idée du lundi blanc. Avant de reprendre le chemin de l'école pour nous ou pour eux, celui de leur entreprise, maman opticienne et papa, mécanicien auto et tous les devoirs, repas, ménage, jardinage, cours de yoga, chorale ...

- Oui, super ! répond Virginia., et alors ? poursuit-elle.

- Alors papa et maman ont instauré cette pause entre deux temps chargés. Ce jour-là, pas de devoirs, pas de leçons, pas de ménage, pas de cuisine, pas de toilette, 

- ... pas de chichi ! 

- Oui ! et ce que j'aime le mieux, c'est la promenade de l'après midi. Car nous sommes tous ensemble, et les parents sont cools et nous aussi. Pas de télé, pas de parents sur leur smartphone, de chacun dans son coin et aussi, nous jouons, au ballon, aux dominos, à se cacher. Ce lundi, maman l'appelle aussi le jour de la grande respiration ! 

- C'est fort, ça ! je vais proposer à mes parents, le lundi blanc ! Et samedi, tu pourras venir jouer à la maison ? 

- Chouette, je te dis ça, demain ! 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Pourquoi s'en va-t-on à pied ? (François Cassingena-Trévedy)

18 Avril 2021, 16:18pm

Publié par durgalola

Pourquoi s'en va-t-on à pied ? Pour se laver.  Aucun véhicule ne lave, ou presque. On ne dira rien, ici, de tous ceux qui polluent, non pas tant parce qu'ils émettent du gaz carbonique dans l'atmosphère que parce qu'ils donnent à l'homme une idée trop avantageuse et trop suffisante de lui-même.

Il n'y a que les pieds pour laver l'âme.

Les pieds humbles, forts et fragiles, qui ont eux-même besoin d'être lavés. Il n'y a que la marche pour laver, tant il est vrai que la terre a la capacité de laver le fond de l'homme (ne voit-on pas les passereaux nettoyer leur plumage dans la poussière ?), tant il est vrai que le terrestre a le privilège de laver ce qui le transcende, la chair elle-même celui d'assainir l'esprit.Et le ciel même ne peut me laver que je ne le demande à la terre, puisque aussi bien il n'est de ciel que celui que la terre me donne.

Oh ! cettre grâce inouïe que la terre possède de me donner le ciel ! Non pas seulement comme une récompense, mais comme un compagnon ; non pas comme un étranger, mais comme un autochtone. Car le ciel même, le grand ciel caravanier qui passe est natif de la terre, comme sa floraison, comme sa fenaison, comme sa frondaison. De même âge, de même lignage, de même humeur, de même allure que la terre qu'il foule, dans la poursuite assidue, d'une même harmonie, dans la résolution d'un même accord, dans la composition d'un même nuancier. Le ciel, mon lointain que j'aime comme moi-même. Mon grand arbre, avec moi, qui chemine.

Celui qui marche se lave, à son insu même, dans le lavoir du loin, comme si le simple là-bas, toujours résurgent, toujours remodelé, était une eau pure qui passait sur lui.

 

François Cassingena-Trévedy

Cantique de l'Infinistère

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jeudi en poésie avec Laura

14 Avril 2021, 19:33pm

Publié par durgalola

 

jeudi en poésie avec

Pour le premier jeudi poésie du 15 avril

 Laura nous propose comme thème : Pâques

 

 

Temps d'avant,

où Pâques sonnait moins laïc.

Les trois enfants,

se précipitèrent dans la vieille maison

abritant l'écurie, la grange.

Les cloches étaient passées,

Il fallait chercher,

soulever, courir

d'un endroit à l'autre.

Et crier sa joie.

Découverte d'un lapin pour  soeurette

d'une poule pour le petit frère,

et  d'un oeuf enturbanné pour moi. 

C'était Pâques,

l'heure de se rendre à la messe.

 

Agab 04/21

 

 

 

 

 

 

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FLEURS de Erri de Luca

10 Avril 2021, 19:15pm

Publié par durgalola

FLEURS

 

Le champ est parsemé de fleurs d'amandier,

elles se collent aux sandales,

à la cuisine la femme dit :"Tu es le seul

qui apporte à la maison des fleurs sous les pieds."

"Et toi la seule qui les accueille avec un manche à balai

au lieu d'un vase en cristal."

 

Erri de Luca

Aller Simple

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