Rencontres fleuries
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Photos, poésie, extraits de livre
3 juillet 1942
Ah, nous avons tout cela en nous : Dieu, le ciel, l'enfer, la terre, la vie, la mort et les siècles, tant de siècles. Les circonstances extérieures forment un décor et une action changeants. Mais, nous portons tout en nous et les circonstances ne jouent jamais un rôle déterminant : il y aura toujours des situations bonnes ou mauvaises à accepter comme un fait accompli - ce qui n'empêche personne de consacrer sa vie à améliorer les mauvaises. Mais il faut connaître les motifs de la lutte qu'on mène, et commencer par se réformer soi-même, et recommencer chaque jour.
Etty Hillesum
Journal 1941/1943
Une vie bouleversée
DEFI 304
Rose, à la barre, nous propose ce défi :
Le rôle de l'art dans la société : est-il encore pertinent aujourd'hui pour vous ? L'art comme moteur économique et culturel
Et vivre avec son temps - Évolution technologique et art numérique
L'art, c'est le reflet que renvoie l'âme humaine éblouie de la splendeur du beau
Victor HUGO
Une œuvre d'art qui n'a pas commencé dans l'émotion n'est pas de l'art.
Paul CEZANNE
L'art est un jeu d'enfant
Max ERNST
A.SCHMITT - tentative d'équilibre
L'art d'aujourd'hui, serait-il différent d'hier, certainement par sa représentation. Léonard de Vinci en 2025, oserait-il encore peindre ? Aujourd'hui, à la radio, un peintre né en 1982, raconte qu'à l'Ecole des Beaux Arts qu'il fréquenta , il n'y avait plus de cours de peinture. Pourtant un nombre important de personnes, en sortant de l'école choisirent la peinture pour moyen d'expression.
Pour qu'une personne soit reconnue, faut il que l'argent règne en accaparateur, un artiste doit il être malin, magicien, innovateur incongru quelquefois ? L'argent serait il le roi du monde ? Actuellement, les mairies s'offrent souvent une oeuvre d'art qu'ils exposent sur les multiples ronds points.
Et je me souviens de Suzanne VALADON et son fils Maurice UTRILLO. Les tableaux du fils se vendirent en son temps, beaucoup plus, pouvait-on parier sur une femme ?
Vivre avec son temps est vivre au présent et tout artiste saura jouer avec les outils et les émotions.
L'art pour certains restera un investissement, pour d'autres un achat de cœur et pour la plupart, de l'admiration, de l'émotion, de la beauté, de l'histoire, du mouvement, peut être du rire ou du rejet.
....
Et puis,
Dans les églises, lieux emplis ou façonnés d'art, contempler aujourd'hui dans le silence, s'emplir de la beauté du geste (bois sculpté, vitrail aux lumières rouges ou bleues ou jaunes, statues évoquant les temps d'hier - où peut être j'étais analphabète).
Dans les châteaux, s'imprégner de leur grandeur, leur mobilier, leur histoire. Anciens nobles, chanteur enrichi rénovant , regarder les vitres premières qui étaient chefs d'oeuvre d'artisans.
Dans les musées, aller de salle en salle, s'étonner, se ravir, se questionner. S'arrêter et revivre l'antan, le présent et peut être l'avenir.
Et je remercie et applaudis à deux mains tous ces hommes et ces femmes qui ont œuvré ou œuvrent à la création, l'interprétation du monde. Partout, partout, partout, pour l'argent (il nous est nécessaire pour vivre, Victor Hugo ne disait-il pas que l'écriture était le seul métier possible, Van Gogh, sans peinture, pas de vie possible et ceux d'aujourd'hui, Nikki de Saint Phalle, Gérard Garouste, le chinois Weiwei et les mille autres qui taguent, photoshopent ?) Et surtout, principalement, essentiellement pour leur âme, leur cœur.
Et bravo l'art en mouvement toujours, toujours.
Ici, l'on pourrait écrire des contes. Cela vous paraît sans doute étrange, mais si l'on voulait donner une idée de la vie de ce camp, le mieux serait de le faire sous forme de conte. La détresse, ici, a si largement dépassé les bornes de la réalité courante qu'elle en devient irréelle. Parfois en marchant dans le camp, je ris toute seule, en silence, de situations totalement grotesques, il faudrait vraiment être un très grand poète pour les décrire, j'y arriverai peut-être approximativement dans une dizaine d'années.
(page 296)
On me dit parfois : "Oui, tu vois toujours le bon côté des choses". Quelle platitude ! Tout est parfaitement bon. Et en même temps parfaitement mauvais. Les deux faces des choses s'équilibrent, partout et toujours. Je n'ai jamais eu l'impression de devoir me forcer à en voir le bon côté, tout est toujours parfaitement bon, tel quel. Toute situation, si déplorable soit-elle, est un absolu et réunit en soi le bon et le mauvais.
(page 313)
Etty HILLESUM
Une vie bouleversée
Lettres de Westerbork
BONTE INEPUISABLE
Qui te dit
bonté
de ma montagne ? -
si blanche
sur les bois déjà blonds
de l'automne -
et les brumes légères flottent ici
où la lumière des toiles d'araignée
est comme suspendue -
de la rosée
sur les feuilles mortes -
tandis que l'humus accueille
les pétales fatiguées des cyclamens
et des crocus, voilés
d'une même pâleur
rosée -
saine, veinée de soleil,
tu portes en ton sein
le ciel tout d'azur -
tu appelles les volées d'oiseaux
sur tes mains
pleines de vent -
Bonté
pour qui le cœur
boit son chant
sans pouvoir s'arrêter de chanter -
parce que tu es la source qui recrée
la gorgée bue
et dont on ne touche
jamais le fond.
1/10/1933
Antonia POZZI
Un fabuleux silence
(journal de poésie 1933/1938)
J'observe les êtres comme on passe en revue des plantations et je constate jusqu'où lèvent en eux l'herbe de l'humanité.
(page 215)
.. On abat beaucoup de gens dans le monde entier, en cet instant précis où j'écris ces lignes, près de mon cyclamen rose indien, à la lumière de ma lampe de bureau métallique. Tandis que j'écris, ma main gauche repose sur la petite Bible ouverte, j'ai mal à la tête, mal au ventre, mais au fond de mon cœur il y a encore le soleil des jours d'été dans la lande et le champ de lupins jaunes qui s'étendait jusqu'à la barraque d'épouillage.
(page 220)
Dans un moment difficile comme j'en ai connu ce soir, il m'arrive de me demander ce que tu veux faire de moi, mon Dieu. Mais peut-être cela dépendra-t-il justement de ce que je veux faire de toi ?
(page 221)
... A chaque jour suffit sa peine. Il faut faire ce que l'on a à faire, et pour le reste, se garder de se laisser contaminer par les mille petites angoisses qui sont autant de motions de défense vis-à-vis de Dieu. Tout finira bien par s'arranger...
Notre unique obligation morale, c'est de défricher en nous-mêmes de vastes clairières de paix et de les étendre de proche en proche, jusqu'à ce que cette paix irradie vers les autres. Et plus il y a de paix dans les êtres, plus il y en aura aussi dans ce monde en ébullition.
(page 227)
Etty Hillesum
Une vie bouleversée
(De 1941 à 1943, à Amsterdam, Etty Hillesum (27 ans) tient un journal. Partie le 7 septembre 1943 du camp de transit de Westerbork, elle meurt à Auschwitz en le 30 novembre 1943.)
défi des croqueurs de mots
A mon tour de vous proposer le défi 303 pour le lundi 10 mars ; les jours rallongent, le mois de février n'est plus, et ce sera le printemps des poètes (du 14 au 31 mars) ; le thème est "volcanique" ; j'attends vos poèmes (toutes les formes permises, celles avec des vers, des accrostiches, sans, sous forme de texte également...). Possibilité d'éditer un poème volcanique d'un auteur aimé. Pour ceux qui préfèrent quelques mots pour pimenter votre texte, en voici quelques uns : ardent, feu, Etna, rouge, lumière.
poème 1
Volcan
En dessous
de notre terre,
poussière grise,
habitudes de
fin d'hiver,
amplement
se déchainent
ors, rubis,
flammes d'ocre,
langues de feu !
Trop décime
Peu disparaît
En harmonie
s'entremêlent
force, joie.
Crache mon cœur
l'amour du monde.
Agab (03/25)
poème 2
Il prend son bâton
Dans le désastre de son cœur,
peine noire, amère défaite,
le petit homme s'en fut
à la découverte des volcans.
Les vieux s'étalent rondement.
Des forts en gueule
roulent leurs mécaniques.
Il prend son bâton
au lieu de se taper la tête
contre la réalité,
va dans le monde
à la quête des cracheurs :
Etna, volcan de Fuego, Geldingardalur.
Qui s'y frotte, revit.
Agab (03/25)