
Pour la communauté les Croqueurs de Mots
Jill Bill à la barre n°191 - quinzaine du 18-9 au 1-10-2017
Pour le lundi/défi du 25-9, elle nous propose une illustration titrée,

« Se tuer à la tâche » broder un texte autour, et rajouter en imposé l’un des deux bons mots :
celui de Paris Hilton
On a besoin des animaux, le jaguar pour la voiture, le vison pour sa fourrure et le dindon pour la facture !
ou celui de Pierre Doris
Je me suis engagé dans la marine le jour où mon père a dit qu’on était sur terre pour travailler dur !
J'avais envie d'une histoire sympathique alors que la première citation me hérissait les cheveux, une vraie sorcière :
On a besoin des animaux, le jaguar pour la voiture, le vison pour sa fourrure et le dindon pour la facture !
Les vacances sont là, ses examens réussis, Matthias entre en quatrième année de master droit social.
Auparavant, il souhaite travailler pour payer son logement, son assurance, ses bouquins, son abonnement au cinéma.
Et le voilà, livreur de pizza du vendredi au dimanche soir, pour renforcer l'équipe. Et la semaine, il est employé dans une cafétaria. Cette année, ses parents ne pourront pas l'aider, son père est au chômage depuis presqu'un an, son entreprise a fermé et à 55 ans, pas facile d'obtenir un nouvel emploi.
Les jours filent vite entre ses deux jobs : il se tue à la tâche, enfin juste pour deux mois, et il aime bien prendre son scooter et livrer les pizzas pour rencontrer des gens si différents. Si certains, lui prennent la boîte des mains, en bas de l'immeuble, d'autres le font entrer, lui offrant une boisson. Des familles venant de terminer les courses et devant la télé avec les enfants, des jeunes se rassemblant pour passer la soirée ensemble. Des livraisons dans des immeubles, des maisons ou des campings.
Un soir, il écarquille les yeux... une jeune fille, aux yeux d'un bleu méditerranéen, ourlés de cils interminables, lui ouvre la porte et le fait entrer. Matthias est désarçonné par sa beauté. Cheveux longs, bruns, raides, mains qui virevoltent et sourire craquant, grande fine. Elle lui prend la pizza 3 fromages et « une minute, s'il vous plaît, je reviens ! ». Dans l'entrée, le jeune homme attend, regarde la pièce et au-dessus d'un miroir facetté et parsemé d'étoiles, il voit cette phrase encadrée : « On a besoin des animaux, le jaguar pour la voiture, le vison pour sa fourrure et le dindon pour la facture ! ». signé PARIS HILTON.
Il est agacé par cette citation ; l'argent ne servirait qu'à ça : être imbu de sa personne et mépriser l'autre (qu'il soit animal ou humain, ne change rien à l'affaire). Il bougonne et rumine intérieurement. Vite qu'il parte d'ici.
Bientôt, elle arrive, lui tend un pourboire qu'il refuse. Non ce n'est pas possible, et lâche en partant : «bonsoir … et à jamais ». L'escalier lui permet de dépenser sa mauvaise humeur. Et soudainement, il entend quelqu'un qui le poursuit et lui lance … « arrêtez-vous, ce n'est qu'un malentendu ! Les propriétaires sont en vacances et je loue leur appartement, le temps de me trouver un studio »
Et elle rit : « j'ai bien vu votre énervement ! Souriez, je suis bénévole à la SPA et mon petit jaguar est une magnifique chatte grise trouvée dans ma boîte aux lettres. »
Et si demain, vous veniez avec moi promener Grizzli et Pasta...
Livreur de pizza, Matthias vous le confirme, rien de tel pour faire des rencontres !
NB :
le belle jeune fille, elle existe, je l'ai rencontrée dans un bus, des yeux perçants et d'un bleu .. le chat, il rodait dans le quartier samedi matin et a fait le gros dos en voyant Djinnie.