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J'apprends à regarder

31 Mai 2022, 13:36pm

Publié par durgalola

J'apprends à regarder

jusqu'à ce que je ne sache pas

si mon cœur est un soleil

ou un rouge-gorge

Il bat à faire trembler la montagne

Ainsi je regarde à travers ce tremblement

Quelquefois un coquelicot touche le ciel

Quelquefois le ciel tombe dans la paume de ma main

Quelquefois je mets ma main au feu

comme si ma main était une vérité

Quelquefois je demande au jour de rester

pour qu'il n'y ait aucun mort

et qu'aucun fleuve ne s'époumone et file vers la mer

ni pierre qui route à cause de la force de l'eau

emportant une à une ses couleurs

car je ne veux plus trouver une explication au temps qui passe

à ces mouvements qui broient le nom des choses

sachant que c'est le temps qui m'a appris à parler

à faire trembler l'or d'une flaque ou d'un mot

Il n'y a pas là grande philosophie

Il y a vallées collines arbres isolés ou forêt

arbustes murets ou fleurs

tout ce qui pourrait constituer le pourquoi

ou le comment de mes idées

Il y a la manière dont je passe

moi qui demeure immobile

à l'abord d'un pré.

 

Christian VIGUIE

Ballade du vent et du roseau

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Défi 266

29 Mai 2022, 18:44pm

Publié par durgalola

Défi 266

 

Pour ce défi 266,  je vous propose pour le défi du lundi 30 mai, d'écrire un texte à partir de quelques lignes tirées du livre de Marie Gillet "aussitôt que la vie".

"Je suis partie de bon matin. J'ai pris ma décision après avoir ouvert les volets et regardé le ciel lisse vaquant simplement à son occupation de l'aube ; laisser la place au jour. L'air était pur et calme. Il allait faire très beau. Rien ne s'opposerait à la lumière."

 

Dans mon sac bleu très léger, un repas, sandwich, banane, gâteaux secs et une gourde d'eau, un coupe-vent, le téléphone portable, mes chaussures aux pieds, me voilà partie avec Djinnie. Aujourd'hui, je suivrai le chemin sans arrière-pensée, lieu à atteindre, longueur recherchée. Les autres avaient choisi de naviguer sur le lac de Gérardmer. Le merle chante, et déjà le chat noir et blanc des voisins, penché en avant, attend la souris étourdie.

La route monte et bientôt je vois un chemin qui s'avance dans la forêt, un chemin avec un joli cercle rond. Le soleil brille, c'est encore mai et les myrtilles sont loin d'être mûres. La bergeronnette perchée sur un petit tronc d'arbre me fait rire, elle se balance, volette et se repose. Là plus de route, je lâche Djinnie mon beau chien noir, au flair si acéré. Des bonjours fleurissent par ci, par là, un couple redescend accompagné d'un petit chien blanc un peu cabochard, Loulou.  Il est plaisant de marcher tout droit, il est tôt, et pourtant les voitures des promeneurs sont garées près du parcours de santé. Je m'amuse à prendre ce chemin tout droit, jusqu'au moment où la faim me prendra. L'air est frais, je supporte mon pull bleu marine ; la chienne court, revient, renifle. 

une bonne heure que nous marchons toutes les deux, une clairière et une grosse pierre ronde, m'invitent à m'asseoir, boire de l'eau, sentir l'odeur des fleurs, des grandes herbes.  Tout est calme, j'entends un aboiement, des éclats de rire, déboulent un groupe d'une dizaine de personnes. Un épagneul noir et blanc qui s'élance vers Djinnie. Ensemble, les deux animaux se reniflent, sourient et courent de concert, allant et revenant. Une jeune femme arrive, un rien essoufflée. Avez-vous vu Scottie ? et vite s'apaise en le voyant au milieu de la clairière, s'amusant, s'ébrouant. Les autres la rejoignent vite. Ils sont de Gérardmer, adorent la marche et se retrouvent régulièrement pour arpenter les alentours.  Je leur explique qu'avec des amis, nous louons le chalet rose pas très loin de l'école des Xettes. Ah vous logez chez Josiane ! D'habitude elle vient avec nous, mais elle est partie le week end chez ses enfants à Strasbourg. (oui, c'est ce que m'a confiée Cécilia quand elle lui a fait visiter le chalet).Ils sont sympathiques, aussi bien la jeune femme, Ariane que son père Louis, un couple et leurs trois grands enfants, trois amies Louisette, Cathie, Marie-Jo. Oui il fait beau et pas trop frais ! Oui le chemin mène loin, jusqu'à Liézey.

Ariane m'invite à me joindre à leur petite troupe. Nous déjeunerons et serons de retour vers 14 h. Cela vous va ! J'hésite à peine, ils sont sympathiques, les deux chiens s'entendent comme larron en foire. Nous pépions un peu comme des moineaux. Chacun, chacune se présente, des jeunes qui sont étudiants à Nancy, architecture, un autre apprenant à travailler le bois, le père et sa fille sont instituteurs, ils tiennent à cette appellation. Une autre s'occupe d'une bibliothèque, passionnée par la lecture et les chats. 

A la pause de midi, je reçois un message de mes amis et mon mari partis naviguer sur le lac.(je préfère la terre à l'eau qui me retourne vite l'estomac) .Ils sont ravis, m'envoyant quelques photos. Puis nous rentrerons, le temps s'est réchauffé, nous marchons de bon train, le père d'Ariane, ravi de nous donner le nom des oiseaux rencontrés, ou nous conter des histoires vosgiennes.  Quand Cathie voit Charles, notre ami, elle le reconnait bien vite. Ils font partie d'une ligue de défense des animaux et ont participé à quelques manifestations ensemble.

Peut être nous reverrons nous bientôt, la journée fut claire et limpide. Oui, Charles, Ariane et son père, accompagnés de Scottie, nous rejoindrons ce soir à l'apéritif. La soirée sera chaleureuse.

 

 

 

 

 

 

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jeudi en poésie

23 Mai 2022, 22:53pm

Publié par durgalola

thème : acrostiches avec les mots joie et paix

 

Jardin

Où les hommes

Invitent les 

Enfants à rire

_

 

Est il cap

l'enfant à papa

à faire un guili

aux tueurs de paix ?

 

Agab (05/22)

 

 

 

 

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jeudi en poésie

23 Mai 2022, 22:50pm

Publié par durgalola

Thème de la poésie : BLEU

 

B L E U 

 

Là haut, quand la terre se couvre de gris,  cris de colère ou plus dur encore indifférence,

ma tête se baisse, mon cœur se recroqueville.

En bas, quand les fleurettes, véronique, campanule, nigelle de damas, bleuet ou entêtante lavande,

saupoudrent la terre, 

je ressens, toute l'humilité, la délicatesse, la persévérance.

Ici, dans le mai où sonnent les trompettes de la guerre, verts de gris, gris poussière, 

nous prions pour un ciel éclairci, net, libre pour tout homme.

 

 

Agab (05/22)

 

 

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mandala mélancolie

22 Mai 2022, 16:49pm

Publié par durgalola

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9 jours d'avril 2022

21 Mai 2022, 19:47pm

Publié par durgalola

8 jours d'avril 2022

 

 

8 jours d'avril 2022

 

 

8 jours d'avril 2022

 

 

8 jours d'avril 2022

 

 

8 jours d'avril 2022

 

 

8 jours d'avril 2022

 

 

8 jours d'avril 2022

 

 

8 jours d'avril 2022

 

 

8 jours d'avril 2022

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OISEAU MINUSCULE de Jim Harrison

21 Mai 2022, 19:08pm

Publié par durgalola

OISEAU MINUSCULE

 

Violent désir d'être un oiseau minuscule

sur une branche minuscule, peut-être

une mésange arlequin

dressée sur ses pattes grêles,

pas ce gros type qui tombe

en faisant un boucan terrible

abîme trottoirs et pâtures,

s'enfonce jusqu'à la taille dans la boue de la rivière.

Si mes jambes étaient des lances je serais descendu

jusqu'à l'une de ces tumultueuses rivières souterraines

qui sont partout, portées par le courant noir de la terre.

Jeune, je pensais mourir avant quarante ans

comme tant de mes poètes préférés.

A soixante-quinze ans je constate que ce n'est pas arrivé.

Je reste pourtant fidèle à mes poèmes et aux oiseaux.

Les oiseaux sont des poèmes

que je n'ai pas encore saisis au vol.

 

Jim HARRISON

la position du mort flottant

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Sommeil des bêtes (Jim Harrison)

21 Mai 2022, 18:56pm

Publié par durgalola

SOMMEIL DES BÊTES

 

Qu'elles sont belles ces vaches Black Angus endormies

dans la pâture si verte ! Elles commencent à manger

dès les premières lueurs pâles de l'aube,

puis lorsque la chaleur augmente en milieu de matinée

toutes s'écroulent et se vautrent pour la sieste

sauf quelques veaux qui n'ont pas envie

de dormir et se promènent en dérangeant tout le monde

mais on les ignore pour finir par s'endormir.

Les veaux mâles se réveillent en premier, se provoquent

se cognent la tête pour imiter les futures guerres sexuelles,

"J'suis l'plus gros, l'plus fort, j'veux toutes les femelles",

mais tout s'apaise lors d'une somnolente journée

estivale, de gros tas noirs dans la pâture

verte, une centaine, énormes et plus petits,

comme obéissant à un signal ils se lèvent et mangent.

Pourquoi cela me plaît-il autant ? Comme à nous,

il importe à ces créatures condamnées d'ignorer

l'avenir et de rester en paix avec la nature

en mangeant l'herbe verte et drue.

 

Jim HARRISON

La position du mort flottant

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jeudi en poésie avec Josette

18 Mai 2022, 21:47pm

Publié par durgalola

Pour le jeudi 19 mai qui est celui de l’Ascension (le 26 mai mais chut !!)

un poème qui nous fera prendre de la hauteur !

 

L'Esprit Saint

 

La chienne à côté de moi

dort. J'entends son souffle

apaisé. Et une bouffée

du poète  Jim Harrison

sort de ses poèmes d'homme

flottant**. Le réveil couleur rose

égraine des secondes de vie

en moins, en moins. Serai-

je plus légère pour

l'envol à venir. Le

printemps exubérant est en

mouvement constant. La

libellule, l'insecte adolescent

vivent l'instant précieux.

L'Esprit Saint jubile.

 

Agab (05/22)

 

 

** la position du mort flottant de Jim HARRISON 

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Défi 265 avec Josette

15 Mai 2022, 20:01pm

Publié par durgalola

Défi 265 avec Josette

 

 

Pour le défi 265 Josette sort de sa cachette … Voici ce qu’elle propose à « tous-tes »

Eh oui nous sommes dans une époque genrée !

Pour le lundi 16 mai

Je vous propose d’écrire une petite histoire en utilisant les mots suivants dans leur sens masculin et féminin : 

Carpe, Faune, Greffe,  

et aussi d’intégrer : Dauphin et Dauphine, Lézard et Lézarde, Loup et Loupe (et plus si affinité) 

 

Au greffe du tribunal de Jouy les loups, la déposition d'un enfant faune, n'en finissait pas. Il racontait à l'employée courbée et au poignet cassé (exit la rangée de petits os le soutenant dénommé carpe) comment laissé pour compte par des parents sous l'emprise d'une énième drogue récréative, des parents songeant au costume qu'ils porteraient à Venise avec loup doré ou argenté, comment laissé pour compte, au milieu de la forêt de hêtres, la faune, renard, merle blanc et biche l'avaient ravi ; il en était ravi. 

 

Les animaux lui avaient appris à survivre, à se rassasier de fanes, de mûres et de sacs mac do rejetés par les gamins, nourris par trop d'inutile. Avec la carpe, la centenaire, il avait appris à nager, plonger, et sortir d'un saut parfait devant mère Lune.
 
Il grandissait, lisant même les poèmes de Jim Harrisson, de Christian Bobin. L'ancienne et brave dame, prenait note tout en se disant que l'enfant sentait bon, la forêt, le miel, le chèvrefeuille. Elle prit sa loupe et vit  qu'il n'était pas vêtu d'un habit kaki clair et sombre comme porte les chasseurs, mais sa peau était velue, ses oreilles un rien pointues, peut être des cornes, greffe d'un bizarre bonhomme appelé Honoré Lézard.
 
C'est lui qui avait dit à Louis Dauphin du royaume des herbes folles du pré flottant, d'aller voir la Monette, une bien brave greffière qui lui expliquerait quoi faire après trois années magiques.  Elle était aimante, un peu sorcière. Qui mangeait ses pommes dauphines un jour d'orage, oubliait ses souhaits de gloire, de vanité, d'honneur pour s'en aller retourner la terre et y faire pousser des fraises, du persil, des rutabagas.
 
La dame ôta ses lunettes et comprit la question bien avant de l'entendre. "Que dois-je vivre aujourd'hui ?"
"Ne lézarde pas mon beau Louis, enfonce toi dans la forêt primaire et va tout droit, jusqu'à l'orme, plus grand que l'épicéa. A ses pieds une dame pleure, ses longs cheveux mouillés par ses larmes. Prends lui la main, embrasse la. Ce sera ta maman forêt. Elle a perdu un enfant dans les guerres de là-bas et jamais, plus jamais ça. Elle ouvrira ses yeux marron vert et t'emmènera là où les hommes aiment les arbres et les enfants."
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

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