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Photos, poésie, extraits de livre
tendresse3
poème d'Alexandre Romanès
Les gens qui ont
de mauvaises intentions
sont des infirmes.
Leur vision du monde
est fausse.
*
L'histoire du monde
est à dormir debout.
Et pourtant elle est vraie.
*
La voix royale c'est
regarder le ciel
et ne rien dire.
Alexandre ROMANES
Sur l'épaule de l'ange
poème d'Alexandre Romanès
Courir dans les champs,
sentir le vent,
ce n'était pas assez.
Comme tous ceux
qui n'ont rien dans la tête,
moi aussi j'ai cru
qu'il fallait faire des choses.
Alexandre ROMANES
Sur l'épaule de l'ange
poème d'Alexandre Romanès
Je n'ai pas été à l'école
et je n'en éprouve aucun regret.
*
Les gens qui se croient importants
ont à mes yeux moins d'importance
que les dessins d'enfants.
*
La première fois
qu'on m'a appelé monsieur,
j'ai été stupéfait.
Avec le temps je me suis habitué
mais moi je me vois toujours
comme un petit garçon de dix ans.
Alexandre ROMANES
Sur l'épaule de l'ange
poème de Alexandre Romanès
Je n'envie
ni les puissants, ni les intelligents.
La jeunesse, la beauté, la notoriété
me semblent dérisoires et la gloire aussi.
Quand je serai mort, j'espère seulement
être le plus longtemps possible
dans le coeur de mes filles.
Et si ce n'est pas trop demander,
être un peu dans le coeur de Dieu.
Alexandre ROMANES
Sur l'épaule de l'ange
tendresse2
tendresse
Noël ! Noël ! il est venu
Gérard von Horhorst (1620)
NOËL ! NOËL ! Il est venu
Avec des si, le dicton affirme que nous pourrions mettre Paris en bouteille, avec mes si, je vais tenter de mettre la crèche en bouteille.
Nous sommes en 2017, un 25 décembre, pluvieux et doux. Ainsi, les familles rejoindront-elles plus facilement par la route, leurs proches , autour d'un sapin, peut-être d'une crèche.
Vient de naître à minuit et quelques, un enfant, un garçon cela aurait pu être une fille !
Le père, barbu, grand et la quarantaine s'appelle Joseph, Jo pour tous. Sa femme est morte, un cancer, elle avait crû gagner la lutte, cela n'avait été qu'un répit ; il était resté hébété, sa fille et son gendre pour le consoler.
Il sourit. Dans la chambre de la maternité, à côté du lit de Marie, Emmanuel, 0 jour, 2 kg 900, 46 cm, avec cet air de lutin, l'émerveille.
Marie, si jeune, si fragile et forte à la fois, est déjà mère, déjà, se remet de la fatigue de l'accouchement. Elle est à peine âgée de 20 ans, vient de Syrie, juive réfugiée de la guerre, de la peur, du bruit des bombes, des luttes pour trouver à se nourrir. Ses parents sont morts, elle s'est enfuie, a abandonné tout son argent dans les mains des passeurs. Ceux-ci l'avaient déposée à Metz.
« Tu verras, c'est un bon point d'entrée ».
Seulement, elle avait dormi sous les tentes à Blida, aidée par des associations, et là, a rencontré Jo, cet homme au sourire triste, si efficace pour l'aider à remplir son dossier de demande d'asile. De plus, elle est enceinte. De qui ? Peut-être du Saint-Esprit. Sûrement même !
De la voir,si seule, si vaillante, souhaitant apprendre le français avec des hésitations à vous faire rire. D'entendre Clara, la chef du camp, lancer : « Marie, que va-t-elle devenir si le dossier est refusé ? » en se prenant la tête dans les mains.
Que la nuit, une de celle où le sommeil vous détricote, il songe qu'il pourrait se marier avec elle, la sauvant du rejet, de la misère, le sauvant de la peine inconsolable. Il entend son ange, juste une voix d'une plénitude absolue, lui intimer : « Prends-la pour épouse ! ».
Un mariage blanc ont-ils pensé à la préfecture ! Et là, dans la chambre ordinaire, un enfant est leur lumière et la lumière du monde.
Les amis de Blida apparaissent, la petite sœur Madeleine, la rude Clara, sa fille, son gendre avec des présents, et même les infirmières.
Le ciel est gris.
Un sauveur nous est né ! Alléluia !