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Vendredi 27 février 1942 (une vie bouleversée Etty Hillesum)

28 Février 2025, 18:54pm

Publié par Andrée

vendredi 27 février, 10 heures du matin

(...) L'homme forge son destin de l'intérieur, voilà une affirmation bien téméraire. En revanche, l'homme est libre de choisir l'accueil qu'il fera en lui-même de ce destin. On ne connaît pas la vie de quelqu'un si l'on n'en sait que les évènements extérieurs. Pour connaître la vie de quelqu'un, il faut connaître ses rêves, ses rapports avec ses parents, ses états d'âme, ses désillusions, sa maladie et sa mort. 

(...) Nous étions là de bonne heure, mercredi matin, tout un groupe réuni dans les locaux de la Gestapo, et les évènements de nos vies étaient à cet instant précis exactement les mêmes.

... L'œil était immédiatement attiré par un jeune homme qui faisait les cent pas, l'air mécontent (et ne cherchant nullement à dissimuler son mécontentement), traqué et tourmenté. Tout à fait intéressant à observer. Tous les prétextes lui étaient bons pour abrutir de cris ces malheureux Juifs : "Pas de mains dans les poches !" etc. Il me paraissait plus à plaindre que ceux qu'il apostrophait ainsi, et ces derniers ne l'étaient d'ailleurs que dans la mesure où ils avaient peur. Quand ce fut mon tour de passer à son bureau, il me lança en rugissant : "Qu'est-ce que vous pouvez bien trouver de risible ici ?" 

... Et moi, de mon air le plus innocent : "Je ne me rends pas du tout compte, c'est mon expression habituelle." Et lui : "Ne faites pas l'idiote et sortez immédiatement !" le tout assorti d'une mimique qui signifiait : "On se retrouvera !". C'était probablement le moment psychologique où j'aurais dû mourir de frayeur, mais j'ai tout de suite percé à jour son truc.

En fait, je n'ai pas peur. Pourtant je ne suis pas brave, mais j'ai le sentiment d'avoir toujours affaire à des hommes, et la volonté de comprendre autant que je le pourrai le comportement de tout un chacun. C'était cela qui donnait à cette matinée sa valeur historique : non pas de subir les rugissements d'un misérable gestapiste, mais bien d'avoir pitié de lui au lieu de m'indigner, et d'avoir envie de lui demander : "As-tu donc eu une enfance aussi malheureuse, ou bien est-ce que ta fiancée est partie avec un autre ?" Il avait l'air tourmenté et traqué, mais aussi, je dois le dire, très désagréable et très mou. J'aurais voulu commencer tout de suite un traitement psychologique, sachant parfaitement que ces garçons sont à plaindre tant qu'ils ne peuvent faire de mal, mais terriblement dangereux, et à éliminer, quand on les lâche comme des fauves sur l'humanité. Ce qui est criminel, c'est le système qui utilise des types comme ça.

 

Etty HILLESUM 

journal 41/43

Une vie bouleversée.

 

 

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Violence

26 Février 2025, 18:36pm

Publié par Andrée

Violence,

viols,

je vomis.

 

C'était une famille

deux enfants tendres

pour l'avenir

et une mère souriante.

Dans les cercueils

rendus à Israël,

ne valant rien pour eux,

ils se sont trompés

de corps.

Ont donné celui d'une Gazaoui.

 

Le malheur est immense.

 

Agab (02/25)

 

Au Proche-Orient, le décès des enfants Bibas a provoqué une onde de choc en Israël et dans le monde entier. Un autre corps a été remis aux autorités israéliennes, mais il ne s’agit pas de celui de la mère de famille, Shiri Bibas. (France Info 21/02/225)

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Défi 302 avec Domi

24 Février 2025, 08:16am

Publié par Andrée

  Pour ce défi 302, publication le lundi 24 février, c'est votre amirale qui s'y colle.

Voici ce que je vous propose.

Que vous souhaitiez écrire un message fictif, adresser un mot à un proche, ou même exprimer vos pensées à une personnalité politique ... tout est permis ! Laissez libre cours à votre imagination et à votre plume.

 

Ceci est un message  

une vague de douceur, réveille les crocus, joue avec les bourgeons.

JOYEUX ANNIVERSAIRE

à la dame pâtissière écrivaine et grand mère

courant le long des flots

au coeur qui bat comme un bouquet de mimosa

l'homme et son chiot Yoshi, spitz allemand, joyeux se laissent aller à parler près de la pelouse, 

Celui qui ressemble à un sage indien, avec sa longue barbe blanche, 80 ans, depuis deux ans en retraite se dort au soleil ; il parle de la neige dans le Massif Central la semaine dernière, de son chemin de Compostelle, en 6 mois. Il rayonne.

Ceci est un message
,

JOYEUX JOUR 

à celle qui me lit ici

d'Alsace, Centre Val de Loire, île de Batz,

pied du Mont Saint Quentin,

celle aux deux chiennes d'amour,

et aussi celle à la lavande et aux bleus profonds, celle aux milliers de livres, voyage dans la Drôme ou ailleurs, à la dame aux oiseaux et aux loups, fleur de lotus, à la dame aux citrons et aux chats merveilleux, aux énigmes ludiques, à l'admiratrice éternelle des chats de la Creuse, à celle qui va d'une mer à l'autre, d'une main lisant, de l'autre cultivant son jardin, à l'homme yogi sage et riant,

à chaque bien aimé passant, 

qui enrichit la vie.

dans les bacs à fleurs où la pierre de Jaumont devenue poussière laisse un tapis gris, retirer les plantes mortes et admirer les très petits crocus jaunes s'esbaudir.

dans le champ des soeurs, où la femme âgée se repose, sacs lourds à porter, deviser sur le monde, se regarder dans les yeux, heureuses d'être là.

 

 

Parlons tranquillement de la vie puisque nous n'y comprenons rien.

Christian BOBIN

 

 

 

 

 

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Rosenwiller, ses vignes, son église, son soleil

19 Février 2025, 18:42pm

Publié par Andrée

Vierge à l'enfant (15 ème siècle) et vitraux (14 ème siècle)

Tête de Saint Jean 

Peinture murale du 15 ème siècle. Résurrection du Christ. Les couleurs sont passées.

 

.

 

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De la neige

16 Février 2025, 18:18pm

Publié par Andrée

 

 

 

 

 

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Marchons sous la pluie - Klingenthal

12 Février 2025, 18:47pm

Publié par Andrée

Pendant que Griselle reste au chaud, nous partons en promenade.

 

 

Brouillard et pluie nous accompagnent, douceur et chants des oiseaux aussi.

 

 

 

Arrêt pour quelques minutes de vol d'un mini avion.

 

 

Et la pluie revient, ouf !!! Stella est bien équipée.

 

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Défi 301 avec les Cardabouche

10 Février 2025, 08:00am

Publié par Andrée

 

défi 301

Ohé Mâtelôts !!!

 le lundi 10 février, les Cabardouche prennent la barre de la quinzaine en proposant un sujet "à la manière de". 

Dans son livre intitulé : "Je me souviens" l’écrivain Georges Perec relate 480 petits souvenirs de la vie quotidienne, tels qu’ils lui reviennent à l’esprit, tout en invitant le lecteur à continuer cet inventaire.

Je me souviens comme c'était agréable, à l'internat, d'être malade et d'aller à l'infirmerie.
Je me souviens des postes à galène.
Je me souviens quand on revenait des vacances, le ler septembre, et qu'il y avait encore un mois entier sans école.
Je me souviens qu'au pied de la passerelle qui, en haut de la rue du Ranelagh, traversait le chemin de fer de ceinture et permettait d'aller au bois de Boulogne, il y avait une petite construction qui servait d'échoppe à un cordonnier et qui, après la guerre, fut couverte de croix gammées parce que le cordonnier avait été, paraît-il, collaborateur.
Georges Perec, Je me souviens, collection P.O.L., © Hachette, 1978.

À la manière de G. Perec, faites l’inventaire de vos souvenirs d’enfance, tels qu’ils surgissent.

 

Bien avant le froid gris d'aujourd'hui, les étés et les coquelicots.

 

Je me souviens d'une sauterelle

deux ailes rouges ou bleues ? 

Je me souviens d'une communiante

au bouquet de marguerites.

Me souviens des serpents nageant

dans la Loire bleue et verte. Peur.

Souviens

d'une fleur cotonneuse sous les

flancs enneigés des Alpes,

d'un renard roux dans 

la forêt du roi.

...Viens à moi souvenirs et

visions du jeune temps.

 

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Matin bleu

8 Février 2025, 19:21pm

Publié par Andrée

Matin bleu.

Les arbres se mirent au soleil.

J'aime.

La perruche roucoule presque,

de joie.

Les corneilles piaillent

se font la cour.

De minuscules oiseaux

sautillent sur les branches épaisses.

Ensemble nous exultons.

Les humains en couleurs vives

ou pas, footing sur le sentier.

Certains sourient, irradient.

Clarté, espérance, légèreté

s'entremêlent ;

vivacité d'une pâquerette

grande ouverte.

 

Agab (02/25)

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Reste du reste d'un anniversaire

5 Février 2025, 16:01pm

Publié par Andrée

J'avais rendez vous à 18h45 avec mon frère, ce soir du concert de Naïssam Jalal ; auparavant, j'ai fait une rencontre vivifiante, émouvante. Un porte monnaie à acheter pour un autre anniversaire à venir ; la vendeuse, belle femme, visage large, cheveux jais, yeux pétillants et douceur de son corps, m'aide à choisir sans rien m'imposer. Finalement, le porte monnaie sera rouge. 

Nous allons à la caisse ; elle parle gaiement de ces anniversaires de maman, le même jour que leur fille. Comme ma soeur et ses vingt ans d'écart avec Claire.  Son accent est intriguant, pas polonais, ukrainien peut être. Je lui pose la question. Elle est Arménienne ; son cœur chante lorsque je lui décris son pays vu en hiver 1980. Le mont Arara, l'arche de Noë qui y amerrit, les églises orthodoxes dans les grottes, le massacre des Arméniens par les Turcs. La gentillesse des gens, bien différente de la froideur institutionnelle moscovite.

Elle sourit, me dit que son cœur est touché. Nous nous séparons, heureuses de ce moment intime. Et je me souviens de cet avant lointain. 

Mon frère arrive, légèrement en retard, s'étant trompé de lieu de rendez-vous. Vite nous filons dans un restaurant à hamburger. Ceux ci sont originaux ; le pain est soit remplacé par des gaufres ou par une crêpe. Nous choisissons les hamburgers gaufres. Végétarien pour moi, poulet pour lui. La salle est froide, nous sommes seuls, du jaune, des coussins sur les banquettes. Ai-je bien choisi ? Puis le serveur arrive, remet le chauffage en route, dépose les plateaux sur la table avec le sourire. C'est bon, plus de goût que chez  le roi des hamburgers. En partant, je félicite le serveur et le cuisinier, hommes de pays différent, l'un  de Turquie peut être, l'autre d'Inde ou du Pakistan. Moment de bonheur.

Le spectacle se passe, nous sommes placés plutôt vers l'avant (au 7ème rang). En sortant, visite aux toilettes, passage obligatoire, je rencontre Carmen. Ses cheveux sont blancs, mi-longs entourant son visage, sa jupe, large. Prête à danser, à rire. Heureuse d'être en retraite depuis 5 ans, elle était bibliothécaire dans mon quartier (la médiathèque qui a brûlé en juin 2023). Elle s'occupait du rayon spiritualité.

J'aime ces rencontres placées sous le signe de l'instant, de l'immédiateté. Elles sont le bonheur en concentré.

"le bonheur, c'est le métier de l'existence" Fabrice Midal

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Fêter ici et ailleurs l'anniversaire de petit frère

3 Février 2025, 16:13pm

Publié par Andrée

 

La semaine a commencé par  l'anniversaire de mon frère. Les enfants avaient dessiné et j'ai oublié de photographier le dessin de Victor représentant une flûte de pan.

Christian aime le jazz et en joue. Contrebasse et piano électronique. Sa pièce de vie est remplie de cd et de disques en vinyle. 

Comme cadeau je lui ai offert une place  au concert de Naïssam Jalal qui chante et joue de la flûte traversière. 

 

 

Elle présente son spectacle comme une série de paysages qui se succèdent. Promenade dans les rizières au petit matin, Delhi son brouillard et ses larmes, Bénarès et ses fidèles demandant leur pardon en se baignant dans le Gange, et entre chaque paysage, la tanpura continue à chanter ses quatre cordes.

Un autre paysage nous donne un  moment difficile de sa vie où elle n'arrivait plus à nager, elle ne s'est pas noyée mais laisser être, porter.

Elle nous prépare à la fin de son spectacle. Après ce paysage,  le silence adviendra,  n'applaudissez pas, soyez emportés par la puissance du silence. 

Puis le silence s'est fait.... Digne et joyeux. 

 

clic pour pour écouter : Naïssam Jalal

  

 

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