
Chers matelots, vous qui naviguez sur le mots, de mois en mois, je vous propose comme thème le « VOYAGE »
« Penser et échanger sur le voyage. « Departures »… pendant de longues années, le voyage aura été conçu et beaucoup élaboré dès sa préparation mentale. Un enthousiasme aussi profitable que le reste. On se sera fait un scénario. On s’en sera parlé et reparlé et l’on y était déjà bien avant le départ. On aura été ailleurs, bien en avance sur l’heure et même la date de départ… Dès ce premier instant de la décision. Partir, ça y était : instant magique. »
(Au futur antérieur – saison 1 : voix et voies de voyage - de Cicille)
Partir, ça y était : instant magique ..
Sa mère, au petit matin, venait de la réveiller et voyez comme l’enfant est ensommeillée, baille et s’habille mécaniquement. Dans l’autre chambre, son frère, ronchonne un peu, la chaleur des draps le retient encore un peu.
Il reste à boire une ricorée, et prendre place dans la voiture chargée.
Les kilomètres défilent, le soleil fait signe aux enfants, la journée sera belle.
Les arbres alignés, tels de bons petits soldats, les saluent. Les grands, fins, tendus vers le ciel, les petits rablés avec des branches frissonnant au petit matin.
Où vont-ils ? Ils ne le savent pas bien ou ne s’en souviennent plus. A dix ans, ou moins, seul compte le départ tant attendu. Ils vivent au temps où vous-mêmes étiez, galopin ou galopine.
La petite panhard bleu océan, pimpante, glisse sur l’asphalte. L’autoradio, l’autoroute, les tablettes, les sièges autos, les ordinateurs de bord font partie d’un futur inconnu.
Martine dort allongée sur la banquette. Son père chante un air gai. Hervé compte les « 57 ». Le chien sur le tapis attend l’arrêt. Pique-nique sur une nappe, la mère à la coiffure apprêtée datant de la veille, donne les casse-croûtes. Le père fait la sieste.
Martine (10 ans) et Hervé (8 et demi …) font des roulades sur la légère pente herbeuse. Des cris fusent, les nuages aux joues rondes s’esclaffent. Les sauterelles bondissent.
Encore quelques heures de route impossible de s’imaginer le camping municipal sous le mont Saint-Michel, le Granier et son lac où Hervé apprendra à nager, les chasses aux papillons, les promenades dans les chemins odorants, la neige au sommet, les jeux avec les enfants du camping, parties de boules, de cache-cache …
La voiture roule et les passagers vivent ce moment magique, le voyage, où on est ni chez soi, ni ailleurs. Dans ce no man’s land ouaté ou plus rien n’a trop d’importance. Vous vous souvenez, n’est-ce pas ?