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si l'un d'eux s'approprie son monde (François Roustang - il suffit d'un geste)

30 Mars 2022, 16:00pm

Publié par durgalola

Les hommes se regroupent donc à partir d'embranchements de mondes. Leurs mondes s'entrejoignent parce qu'il y a un univers qui les précède, un univers qui est là, du moins encore pour aujourd'hui. C'est lui qui se charge, comme la vie, de faire de ces mondes l'unité provisoire et précaire.

Le solitaire sait que, pour l'humain, l'essentiel n'est pas d'abord de communiquer ou de retrouver les autres humains, mais de se vider de son propre monde pour laisser place à tout, de devenir une chose liée aux autres choses, et cela à l'infini.

Le soubassement du lien social n'est donc pas à chercher en un ajout qui lierait les humains entre eux. Il y a société humaine, parce que chaque humain est susceptible de créer une aire de circulation, donc une absence, un lieu vide qui conditionne le rythme de tout. En conséquence, une conséquence qui est toujours au début, chaque autre profite de la situation, profite de la circulation généralisée pour brancher son monde à lui qui est entré en mouvement.

Mais, dès que l'un d'eux, ou si l'un d'eux un moment, s'approprie son monde comme s'il l'avait créé une fois pour toutes, le flux s'immobilise et se fige. Son monde s'oppose à celui des autres, se ferme et entre en lutte. Il a oublié que son monde n'existait que s'il passait, que s'il devenait un passage, sans contrainte, mais également sans appui et sans point fixe, que s'il était, dans sa solitude, à une place privilégiée, la sienne, un élément quelconque de l'univers.

Par cet oubli, la violence s'instaure, les mondes ne peuvent plus que s'entrechoquer et s'entredétruire.

 

François ROUSTANG

Il suffit d'un geste

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mandala espoir

20 Mars 2022, 19:47pm

Publié par durgalola

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la candidate aux pieds nus (presque)

20 Mars 2022, 18:48pm

Publié par durgalola

la candidate aux pieds nus (presque)

 

Et il existe une

chevalière sans escarpins

fines lames.

Et elle avance

sans fards, sans bijoux,

la prof d'économie

la fille aux valeurs chrétiennes

En sincérité

En amour des gens.

Nathalie ne sera pas présidente

mais citoyenne toujours !

 

Agab (03/22)

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mandala mars

18 Mars 2022, 19:25pm

Publié par durgalola

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les trois présidentiables

18 Mars 2022, 18:45pm

Publié par durgalola

Les trois présidentiables

 

Elles sont trois

à se présenter

devant le peuple français.

"Etre présidente"

Toutes trois

pour cette soirée

ont revêtu le pantalon.

L'une haut noir et blanc,

la brune.

L'autre haut tout blanc,

la blonde.

La troisième blanc

et couleur tendre, rose.

Elle aussi blonde.

 

Elles s'affirment

hautement perchées

sur leurs escarpins.

 

Toujours interrogative 

sur leurs chaussures 

d'échassier.

 

Agab (03/22)

 

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Soudain la lumière a changé

18 Mars 2022, 18:44pm

Publié par durgalola

Soudain la lumière

a changé - JAUNE,

JAUNE SABLE.

Atmosphère étrange 

de fin du monde

de minuit même jour.

De son doigt, effleurer

une carrosserie

et se dire

"Sable du Sahara"

 

Les missiles aussi

peuvent venir de loin.

 

Agab (03/22)

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mandala doux

14 Mars 2022, 21:44pm

Publié par durgalola

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mandala énergie

13 Mars 2022, 16:40pm

Publié par durgalola

mandala énergie

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promenade photographique du 1er au 15 février 2022

13 Mars 2022, 16:11pm

Publié par durgalola

promenade photographique du 1er au 15 février 2022

 

 

promenade photographique du 1er au 15 février 2022

 

 

promenade photographique du 1er au 15 février 2022

 

 

promenade photographique du 1er au 15 février 2022

 

 

promenade photographique du 1er au 15 février 2022

 

 

promenade photographique du 1er au 15 février 2022

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Braise (Thomas Vinau)

11 Mars 2022, 19:26pm

Publié par durgalola

Braise

 

J'étais chez moi à me débattre entre les poubelles, les idées sombres et les steaks hachés crus. Les pieds déjà bien enfoncés jusqu'aux chevilles dans cette drôle de matinée gadouillée de mort et de lumière. Et je le vois sur la terrasse. Posé là, sans bouger. Je passe, repasse, il ne bouge pas. Un coup sur la vitre, il ne bouge pas. Il est mort ou quoi?  Non, il est debout sur deux minuscules pattes, beau comme une braise prête à s'envoler. Je me dis bon, il doit être mal en point. J'ouvre la porte-fenêtre, terrasse par les pieds, en chaussettes, le froid commence à chauffer. Je m'approche, m'accroupis, il ne bouge pas. Il est là bien vivant. Rouge-gorge immobile, impassible, impavide. Beau comme une braise prête à s'envoler. Je tends le bras, la main, le doigt. Je le caresse, tête, dos, ailes. Il ne bouge pas. Je caresse une braise. Sa petite tête d'une douceur sans nom qui pourrait être broyée en un claquement de doigt. Ses yeux, deux points noirs. D'un noir du fond de l'espace. Parfaitement rond, total, brillant. Bec en aiguille qui pourrait denteler la nuit. La flamme sur son ventre. Je n'en reviens pas. Pense à prendre une photo mais ça ferait trop de gestes, l'instant s'écroulerait. Je me dis le pauvre, il doit être mal en point. Malade, pas loin d'y passer. Je vais chercher une boîte, de la paille, de l'eau, du pain. J'y vais. Une fois tout rassemblé je reviens, il est là. Je distingue une fiente sur le carrelage de la terrasse derrière ses pattes brindilles. J'ouvre la porte et il s'envole d'un coup, comme une flèche, une flèche souple, une flèche qui aurait appris à danser. Et voilà, je reste là, avec la fiente, le froid du carrelage par les chaussettes, le soleil qui monte sur le mur, la mort embourbée. J'ai caressé une braise et elle s'est envolée.

 

Thomas VINAU

Vivement pas demain

petites proses de rien posées là dans la main

 

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