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Photos, poésie, extraits de livre
rappel partage photos juin
amour maternel et paternel (boucles de la Moselle allemande)
fleurs jaunes - amies lumineuses -
jeudi en poésie avec Zaza (Georges-Emmanuel CLANCIER)
Par les étoiles je t'appelle, Amour,
Au-dessus de l'océan, loin de la terre,
Étincelles entre nuit et jour
Se croisent nos voix dans l'univers.
Mon étoile d'Arles qui brille au ciel mauve
Ton souffle venu du songe et du sommeil
S'enlace à mon souffle et me sauve
De ce temps vide où manque ton soleil.
Dans l'espace avec l'astre de métal
Vogue l'unique sillage de nos vies,
Île invisible ou merveilleuse escale
Avant que mon corps à ton corps se relie.
Par les étoiles, par les étoiles, par les étoiles
Je t'appelle !
Georges-Emmanuel CLANCIER
jeudi, 31 août 1967
pour une écologie spirituelle (Satish Kumar)
Nous étions en 1956, j'avais 20 ans. L'Inde, qui avait accédé à l'Indépendance en 1947, était alors une jeune nation en pleine effervescence. Sur quelle voie devait-on s'engager ? Quelle politique adopter ? Les débats faisaient rage d'un bout à l'autre du pays. Certains souhaitaient embrasser le communisme : la montée en puissance de l'Union soviétique et de la Chine forçait l'admiration des jeunes activistes radicaux, qui rêvaient pour l'Inde d'un destin similaire. D'autres militaient pour la libre entreprise : épris du modèle américain, ils aspiraient à une version indienne du capitalisme industriel. Quant aux sociaux-démocrates, ils professaient les vertus d'une économie mixte en prenant le meilleur des théories de Karl Marx et d'Adam Smith.
Aucune de ces doctrines n'avaient séduit Gandhi. Parce qu'il voyait le monde de manière très différente, il avait vite perçu le caractère spécieux, unilatéral et utilitaire des théories socialistes, communistes et capitalistes. Dans le fond, elles ne différaient guère les unes des autres : toutes visaient à exploiter et à assujettir la nature au seul profit de l'espèce humaine Et aucune ne cherchait à appréhender le monde dans sa globalité. En créant le mouvement Sarvodaya, Gandhi proposait, lui, un système radicalement nouveau, qui incitait les hommes à minimiser leurs besoins matériels tout en cultivant des valeurs et des projets spirituels, culturels et artistiques afin de maximiser leur qualité de vie.
Le terme "sarvodaya" se compose de la racine "sarva", qui signifie "tous" (au sens de tous les êtres sensibles), et de "udaya", qui désigne l'élévation ou l'amélioration. Accolés l'un à l'autre, ils désignent la notion de "bien-être pour tous", essentielle à la philosophie gandhienne. Le mouvement Sarvodaya s'adresse à toute forme de vie sans en exclure aucune : il accorde une valeur intrinsèque à l'ensemble des créatures et des éléments terrestres - hommes, animaux, insectes, plantes, forêts, montagnes, fleuves et rivières. Perçue comme égale aux autres, l'espèce humaine ne peut s'arroger le droit d'exploiter la nature. Elle doit au contraire recevoir ses dons avec humilité et gratitude, et veiller à restituer ce qu'elle lui prend pour satisfaire ses besoins vitaux. D'après Gandhi, "il y a assez de tout dans le monde pour répondre aux besoins de l'homme, mais pas assez pour assouvir son avidité."
Satish KUMAR
Pour une écologie spirituelle
pour une écologie spirituelle (Satish Kumar)
Mantra pour la paix
Mène-moi de la mort à la vie,
Du mensonge à la vérité.
Guide-moi du désespoir à l'espoir,
De la crainte à la confiance.
Conduis-moi de la haine à l'amour,
De la guerre à la paix.
Puisse la paix emplir nos coeurs,
Notre monde, notre univers !
Shanti, shanti, shanti.
* shanti : paix
pour une bienveillance inconditionnelle (Alexandre)
Boîte à outils pour une bienveillance inconditionnelle
La bienveillance tient du don, de la gratuité : le véritable amour n'assène rien, ne nous enjoint à rien d'autre qu'à ce que nous sommes au fond du fond. Etre bienveillant, c'est bien sûr vouloir le bien de l'autre sans désirer le faire entrer dans le monde de mes à priori, de mes étiquettes, ne jamais mettre la main sur sa liberté, vénérer sa singularité, sa différence. En aucun cas, il ne s'agit d'imposer une vision du monde, une manière de vivre. Aider mon prochain, c'est s'extraire de mes projections, me donner carrément, me rendre totalement disponible sans juger ni rien exiger en retour.
La bienveillance est subversive : il entre dans la bienveillance une sacrée dose de subversion, de rébellion même : tordre le cou à toute velléité de violence, de vengeance, de volonté d'emprise, d'autoritarisme, ne jamais laisser les passions tristes gouverner nos vies. Cette audace fondamentalement active, sagace, invente, sans cesse innover... sans jamais rien imposer. Elle prête l'oreille aux véritables attentes, aux profondes aspirations de chacun dans un accueil radical. Cette femme, cet homme que je rencontre ici et maintenant, de quoi a-t-il véritablement besoin ? Que désire-t-il au fond de son cœur ?
Le karcher de l'amour : Chögyam Trungpa disait : "Dirt never comes first." La saleté, les traumatismes, les blessures, la brutalité, la méchanceté, l'hostilité ne sont jamais premiers dans un cœur. La bienveillance décape, elle passe gentiment au karcher de l'amour tout intrus, tout parasite qui ronge les êtres. Cultiver un cœur bienveillant, c'est trouver l'audace de voir plus loin que les souillures pour rejoindre inlassablement la bonté primordiale.
La générosité procède d'une intelligence de cœur, d'un esprit de finesse, d'une légèreté : le Bouddha, quand il prodigue l'enseignement du sentier octuple, cette voie qui conduit à la liberté inconcevable, souligne l'importance et la valeur de l'action juste. Tendre la main, épauler un être appellent du tact, une délicatesse, un infini respect. Il ne s'agit pas de bricoler en matière de solidarité. Loin du paternalisme et de la condescendance - la bienveillance n'est pas l'affaire des lourdauds.
Alexandre Jollien
A nous la liberté
Matthieu Ricard - Christophe André - Alexandre JOLLIEN
pour une bienveillance inconditionnelle (Matthieu Ricard)
Boîte à outils pour une bienveillance inconditionnelle
Efforçons nous d'élargir sans cesse le cercle de notre bienveillance afin d'y inclure le plus grand nombre d'êtres possible. Souhaitons que le jour vienne où aucun être ne sera exclu de notre cœur.
La bienveillance inconditionnelle n'est pas hors d'atteinte : tous les êtres désirent éviter la souffrance et parvenir au bonheur. Pour que cette aspiration bienveillante s'étende de fait à tous les êtres, il suffit de souhaiter sincèrement qu'elle s'accomplisse.
La bienveillance en action : simultanément, accroissons peu à peu la mise en oeuvre de cette bienveillance au travers de nos paroles et de nos actes.
Matthieu Ricard
A nous la liberté !
Matthieu Ricard - Alexandre Jollien - Christophe André
pensée de la semaine (10/06/19) - Matthieu Ricard
L'égocentrisme, qui nous touche tous à différents degrés, nous empêche d'éprouver envers les autres de l'amour et de la compassion. Or, pour être vraiment heureux, il faut avoir l'esprit pacifié, et la paix de l'esprit ne s'installe en soi que par le biais de l'amour altruiste. Bien sûr, pour cultiver la compassion il ne suffit pas de croire à ses bienfaits ni de s'extasier sur la beauté de ce sentiment. Il faut faire des efforts et profiter de toutes les circonstances quotidiennes pour modifier nos pensées et notre comportement.
Extrait résumé et adapté de Les Voies spirituelles du bonheur, Presses du Châtelet, Paris, 2002; Points Sagesse, Seuil, 2004.
FOURTEENTH DALAI LAMA, TENZIN GYATSO (B. 1936)
pour une bienveillance inconditionnelle (Christophe André dans A nous la Liberté)
Boîte à outils pour une bienveillance inconditionnelle
La bienveillance est comme ces petits brins d'herbes qui parviennent à pousser entre les dalles de béton : même si on a l'impression qu'il n'y a pas de place, ce sont toujours eux qui finissent par gagner.
Il est précieux de dissocier la bienveillance de ses jugements. Tous les humains la méritent. Elle n'est pas une récompense mais une reconnaissance de leur humanité. Soyons aussi bienveillants que possible, même avec ceux qui sont différents de nous, même avec ceux que nous jugeons malfaisants. La bienveillance ne peut qu'éveiller ou réveiller leur humanité (et leur culpabilité).
Soyons des "bienveilleurs" le plus souvent possible : de notre mieux, saupoudrons nos journées et nos rencontres de regards, de gestes, de paroles de bienveillance. Quand les arbres produisent de l'oxygène, quand les humains produisent de la bienveillance, la Terre et l'Humanité se portent mieux.
Christophe André
A nous la liberté
Christophe André - Alexandre Jollien - Matthieu Ricard