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Photos, poésie, extraits de livre
promenades photographiques du 1er au 15 juin
en passant par la Lorraine (Burtoncourt, un dimanche de juin)
Une très légère oscillation de Sylvain Tesson
photo de Vincent Munier
Avec les bêtes
Le WWF publie un rapport éprouvant pour les nerfs, désolant pour l'esprit, accablant pour l'homme, d'où il ressort qu'entre 1970 et 2012 58 % des effectifs d'espèces vertébrées ont disparu. On sait les raisons du recul : pression démographique, extension des zones urbaines, pollution des sols par l'agriculture intensive. On les connaît, on ne les enraye pas, on les déplore, on les oublie, on se chagrine un peu et l'on continue l'immense entreprise de salopage en règle à laquelle nous nous adonnons depuis la révolution néo-lithique. Les auteurs du rapport prédisent que la disparition pourrait atteindre 67 % en 2020 si nous n'agissons pas. Agira-t-on ? Non.
...
Une bête est un dieu, c'est à dire l'incarnation d'un mystère. En croiser une est une jouvence, un tressaillement, un viatique que l'on serre au fond de sa mémoire et que l'on emporte en soi pour le reste des jours. A quoi sert le séjour sur Terre si l'on se prive de la puissance et de la gloire vivantes, si l'on s'économise de vénérer les formes de l'individuation biologique, si l'on supprime la mystérieuse héraldique de la faune, l'ornementation de la flore, l'art immémorial des constructions vivantes ? La vie aura-t-elle encore un sens dans un "entre-soi" d'humains ?
Le photographe Vincent Munier, 40 ans, a compris qu'une rencontre avec une bête lui procurerait les plus beaux transpercements de l'être. Depuis des années, il court les horizons proches et sauvages - Vosges, terre d'Ellesmere, Kamtchatka, Abyssinie... -, se fond dans le substrat et attend pendant des semaines la survenue d'un animal, qu'il immortalise avec la science du naturaliste, l'intelligence de l'artiste et l'amitié éblouie d'un homme qui n'a pas placé ses semblables au sommet de la pyramide du vivant. Ses livres (solitudes, la nuit du cerf, au fil des songes, publiés aux éditions Kobalann) devraient être envoyés dans la prochaine sonde spatiale à destination des éventuels visiteurs extraterrestres, qui sauraient ainsi qu'ils arrivent trop tard dans un jardin anciennement enchanté.
Sylvain Tesson
une très légère oscillation
OUI
OUI
OUI, piaille le moineau
Douceur de l'air
chauffant les gouttes nocturnes
OUI OUI OUI
chante l'hirondelle
le moucheron pour l'oisillon
NON ! clame l'étourneau
au corbeau indélicat
perché sur son nid.
NON ! vole-t-il
poursuivant l'intrus
Le couple vaillant
protège sa progéniture
OUI sourit le soleil !
Bouton d'or
Bouton d'or
Je lui ai appris
ce qu'était un bouton d'or
jaune, gracile,
se tendant dans l'herbe haute
et elle filait
avec moi, avec Djinnie
au rythme du temps.
Je lui ai appris
ce qu'était un bouton d'or.
Les moustiques piquaient
Anaïa apercevait
le toboggan au loin.
J'étais heureuse,
le bouton d'or jubilait.
les coquelicots
Les coquelicots
Les fleurs, "rouge",
cette teinte incendiaire,
se balancent
sur leurs tiges poilues.
Le bal des bourdons,
abeilles, guêpes,
infinis insectes
est d'un tel feu
flamenco,
flamenco ininterrompu
d'un tel feu
qu'ils nous fouettent
le coeur !
Quotidien
Quotidien
Dans le quotidien
des nuages
des rues bruissantes
et de l'âge en avant,
je me pose.
Le feu n'est plus follet
le feu est assourdi,
souple, lent, braise
dans le quotidien
des coquelicots
des silences bleus.
J'avance
à pas menus.
Signe
Signe
A mon cou,
poser la croix christique,
Sur ma tête,
un voile simple, court,
Sur mon corps,
un vêtement couvrant.
Quel signe
pour dire, proclamer, chanter
ma foi ?
Me raser le crâne
porter la robe ocre
ou bien
sourire tout simplement
un signe de reconnaissance
sourire à l'humain,
aux amis, aux chats,
aux syrphes, au ciel.
Sourire et partager,
notre humble vie !
Après les Imaginales, la basilique Saint Maurice à Epinal
Entrée Mons St-Goéry
Les reliques reposent dans l'église
"Saint Goëry serait né en Aquitaine à la fin du VIe siècle dans une famille aisée. Il se destina, tout d'abord, à une carrière militaire et devint vice-roi d'Aquitaine. Devenu aveugle, il se rendit auprès d'un de ses parents, Saint Arnould, alors évêque de Metz, pour implorer Saint Etienne. Il fut guéri et fit ériger, en remerciement, une église dédiée à Saint Pierre.
Saint Arnould, ayant trouvé en Saint Goëry un successeur, décida de se retirer sur le Saint Mont, auprès de Saint Romaric. Saint Goëry devint donc le 30e évêque de Metz en 629. Il fit preuve d'une grande piété qu'il manifesta particulièrement envers les pauvres.
Dom Calmet ajoute: 'Il ne mangeait que du pain de seigle et ne buvait que de l'eau avant le coucher du soleil" à l'exception des dimanches et jours de fêtes'...
Saint Goëry mourut le 19 septembre 643 et fut inhumé à Metz au monastère de Saint Symphorien.
Saint Goëry est devenu le protecteur de la ville d'Épinal où l'on retrouve souvent son nom ou sa représentation. "