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nous ne savons jamais dans quelle direction la vie nous emporte (Jon Kalman Stefansson)

25 Février 2022, 19:29pm

Publié par durgalola

Nous ne savons jamais dans quelle direction la vie  nous emporte, ne savons jamais qui survivra à la journée et qui y succombera, nous ne savons pas si le dernier adieu sera un baiser, une parole amère, un regard blessant, il suffit que quelqu'un ait un moment d'inattention, qu'il oublie de regarder à droite pour qu'il meure, et alors il est trop tard pour retirer des paroles malheureuses, trop tard pour dire pardonne-moi, trop tard pour dire ce qui compte, ce que nous voulions dire, mais que nous ne pouvions pas articuler à cause de notre cruauté, notre fatigue, notre routine, du temps qui manque, tu as oublié de regarder à droite, je ne te verrai plus jamais et les mots que m'as dits continuerons de résonner en moi chaque jour et chaque nuit..

 

Edmond est parti dimanche dernier, Edmond qui après le décès de son épouse, Marguerite, s'était remis de toute sa fatigue d'aidant et d'aimant. Edmond avait 92 ans, toujours vif, conduisant encore sa voiture pour les courses dans le quartier, demandant où trouver une bouillote pour réchauffer ses pieds dans son lit la nuit. Edmond avait souvent un petit sourire humoristique et une étoile dans ses yeux.

Demain matin, nous nous retrouverons ensemble, 

Gabriel, Véronique, Robert et Olivier et toute sa famille  pour lui dire A Dieu !

 

Il longe d'abord un sentier plus ou moins damé, la pente est douce vers l'église perchée sur une petite éminence qui surplombe les maisons éparses ainsi que le cimetière empli de vies disparues, d'os et de chair pourrissants, nous conservons la mort sous terre et lentement elle se transforme en humus, le domaine des vers, puis en végétation. L'été, l'herbe est une chanson verdoyante, peut-être ce chant là est-il l'éternité de l'homme.

 

Jon Kalman STEFANSSON

(Le coeur de l'homme)

 

 

 

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Publié depuis Eklablog

23 Février 2022, 16:15pm

Publié par durgalola

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Défi en poésie avec Laura

23 Février 2022, 15:29pm

Publié par durgalola

 

le Franc qui a précédé l’Euro, de ce que ça vous évoque comme monnaie,

symbole, souvenir

 

 

Bien avant (2002)

de partir en Turquie avec mes beaux parents

mélangeant gaillardement

euro, franc et livre turc

Très loin dans le temps,

passer au nouveau franc (1960)

dès le cours élémentaire

fit tirer les cheveux à nos maîtres.

 

L'euro signe d'union européenne

garde tête haute !

 

Agab (02/22)

 

 

 

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Les mots avaient toujours été comme les livres (Marie Gillet, Nous)

20 Février 2022, 17:19pm

Publié par durgalola

Les mots avaient toujours été comme les livres qui les avaient pris comme modèles, venant au moment opportun, même si parfois, il leur était nécessaire de retourner à leurs origines afin qu'ils reprennent de la vigueur, c'est-à-dire du sens, comme on lit à seize ans sans rien y comprendre et qu'on met l'étagère en se disant un jour qu'on le relira, ce jour arrivant peut-être des décennies plus tard.

...

Le principe de l'inscription par ordre d'arrivée avait permis aussi de ne provoquer aucune dissension entre les mots en leur laissant supposer que l'un ou l'autre aurait pu l'attirer plus souvent dans la bande à part  de l'entre soi. Ce qui aurait implicitement fait participer à la liste le mot privilège qu'elle avait toujours tenu en horreur dès qu'elle en avait connu l'existence, l'associant à outrage, leur terminaison étant identique.

Aube. Saule. Tintinnabuler. Bleu. Paille. Frêne. Pétale. Bise. Chemin. Pluie.

Les derniers étaient arrivés plus récemment, vingt ans, oui, à peu près cela, rencontrés en cours de route : ombelle, panicule et corymbe. Depuis, la liste avait été stable.

 

Je vous remercie pour avoir partagé vos mots préférés :

pour Martine de Quai des Rimes, aube, magie, instant, amour

pour Pascale :  Amour, Liberté, Humanisme, Empathie, Solidarité... mais il y en a tant de jolis mots.

pour Martine de Emerveillement :  En effet on les (mots) aime souvent pour leur sens, et dans une autre langue c'est un tout autre mot qui produit le même sens ; ou bien il est prononcé différemment ; cela devient Babel ; alors j'aime bien le silence.

pour Manou : mon mot préféré est "amour" en plus j'ai appris hier à LGL que c'était un mot occitan, donc il me va bien.

pour Ulysse : mon mot préféré est horizon car il ouvre des ....horizons infinis 

pour Christine : ceux qui me sont le plus chers sont " tendresse, ensemble, bienveillance, mon amour"

pour Sedna : L'aube et ses promesses, un mot que j'affectionne particulièrement

pour moi : tintinnabuler , à lui tout seul, il fait sonner notre cœur, et l'air devient joie et douceur .

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Jeudi en poésie avec les Cabardouche

16 Février 2022, 16:23pm

Publié par durgalola

Jeudi poésie 17 février.

Vous créez une poésie originale composée uniquement de questions.

 

Jeudi en poésie avec les Cabardouche

 

 

Pourquoi deux présidents jouent à la guerre, Ukraine en tenaille  ?

Comment se fait-il que les perruches aiment vivre en Lorraine ?

Où vont donc tous ces êtres fuyant leurs pays, Afghanistan, Syrie et Mali ?

 

Pourquoi certains choisissent de

faire le plus de profit ?

 

Est il possible de vivre en paix ensemble ?

 

Agab (02/22)

 

 

 

 

les gens qu'on interroge, pourvu qu'on les interroge bien,

trouvent d'eux-mêmes les bonnes réponses

Socrate

 

 

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défi 261 avec les Cabardouche

13 Février 2022, 20:07pm

Publié par durgalola

défi 261 avec les Cabardouche

 

 les Cabardouche nous  proposent pour Défi écriture lundi 14 février 

de dresser  le portrait d’un Valentin célèbre en y incluant une anecdote inventée.

 

défi 261 avec les Cabardouche

Adélaïde VALENTIN - colonelle de la commune de Paris 

 

Adélaïde VALENTIN, ouvrière de Paris s'illustra lors de la commune de Paris. Il s'agit d'un mouvement révolutionnaire qui mit en place un gouvernement insurrectionnel entre le 18 mars et le 28 mai 1871. Sous l'effet du blocus du à l'occupation des troupes prusses, les Parisiens sont affamés. Quand le pouvoir républicain décide de capituler, les Parisiens refusent de se rendre. La commune de Paris organise  un contre-gouvernement.

Cette jeune femme dont personne ne connaît la date de naissance, ni la date de décès, participe à la fondation de l'Union des femmes pour la défense de Paris et les soins aux blessés. Elle dirige à partir du 10 mai, la légion des Fédérées, organisation militaire exclusivement féminine. Certains la décrivent comme une femme aux cheveux roux, courageuse, virulente qui s'adresse aux femmes pour les exhorter à participer à la défense de la Commune.

L'union des femmes, qui participe à une émancipation des femmes, réclame le droit au travail, l'égalité des salaires. (Louise Michel en fera partie).

Dans son dernier discours au club des Prolétaires le 20 mai, veille de l'entrée des forces loyalistes dans Paris qui marque le début de la Semaine Sanglante et la chute de la Commune, elle demande à "toutes les citoyennes à se rendre utilise à la cause que nous défendons aujourd'hui ; elle dit de garder les postes dans Paris pendant que les hommes iront au combat" A la fin elle demande que "les fleurs qui se trouvent aux autels, chapelles et partout auprès des madones, qu'on les donne dans les écoles comme récompense aux enfants pour orner les mansardes des pauvres gens". 

Après le 20 mai 1871, personne ne parlera plus d'Adélaïde Valentin (succombera-t-elle durant cette semaine sanglante, sera-t-elle déportée en Nouvelle Calédonie ?)

(je me suis beaucoup inspirée des articles sur Wikipédia)

Le 18 mars, Victor HUGO rentre à Paris. Son fils Charles, journaliste, 44 ans est décédé à Bordeaux le 13 mars à la suite d'une congestion foudroyante. Il vient de l'enterrer au cimetière du Père Lachaise. Une jeune femme Adélaïde, pleure sur la tombe de sa mère. Victor Hugo ne la voit pas, tout à son chagrin, et la bouscule en partant. Il rebrousse chemin, lui prend la main pour l'aider à la relever. La rencontre est rapide, Adélaïde reconnaît le grand homme  ; elle sait qu'il a refusé de signer le traité de paix présenté par Thiers. Elle le supplie de participer à la Commune mais il doit se rendre à Bruxelles. Il est émue par cette femme s'engageant dans la commune. Elle est fière, si entière, une femme si différente des femmes éduquées dans la soumission, le service, sans droit de vote. "Madame, lui dit-il, je vous admire, et souvenez-vous que ma porte vous sera toujours ouverte !". 

Ils se saluent, elle filant rejoindre Louise Neckbecker et Marie Rogissart. Victor Hugo, s'en va, le coeur brisé. 

défi 261 avec les Cabardouche

Louise Michel en uniforme de fédérée

 

VIRO MAJOR (hommage de Victor Hugo à Louise MICHEL)

Ayant vu le massacre immense, le combat,
Le peuple sur sa croix, Paris sur son grabat,
La pitié formidable était dans tes paroles ;
Tu faisais ce que font les grandes âmes folles,
Et lasse de lutter, de rêver, de souffrir,
Tu disais : J'ai tué ! car tu voulais mourir.

 ...

 

 Et ceux qui comme moi, te savent incapable
De tout ce qui n'est pas héroïsme et vertu,
Qui savent que si Dieu te disait : D'ou viens tu ?
Tu répondrais : Je viens de la nuit où l'on souffre ;
Dieu, je sors du devoir dont vous faites un gouffre !
Ceux qui savent tes vers mystérieux et doux,
Tes jours, tes nuits, tes soins, tes pleurs, donnés à tous,
Ton oubli de toi-même à secourir les autres,
Ta parole semblable aux flammes des apôtres ;
Ceux qui savent le toit sans feu, sans air, sans pain,
Le lit de sangle avec la table de sapin,
Ta bonté, ta fierté de femme populaire,
L'âpre attendrissement qui dort sous ta colère,
Ton long regard de haine à tous les inhumains,
Et les pieds des enfants réchauffés dans tes mains ;
Ceux-là, femme, devant ta majesté farouche,
Méditaient, et, malgré l'amer pli de ta bouche,
Malgré le maudisseur qui, s'acharnant sur toi,
Te jetait tous les cris indignés de la loi,
Malgré ta voix fatale et haute qui t'accuse,
Voyaient resplendir l'ange à travers la méduse.

 (extrait)

 

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Jeudi en poésie avec les Cabardouche

8 Février 2022, 15:41pm

Publié par durgalola

Jeudi poésie 10 janvier.

Vous créez un acrostiche avec le prénom VALENTIN

(L'origine réelle de cette fête est attestée au xive siècle dans la Grande Bretagne  où le jour de la Saint-Valentin du 14 février était fêté comme une fête des amoureux car l'on pensait que les oiseaux choisissaient ce jour pour s'apparier. Restée vivace dans le monde anglo saxon,  cette fête s'est ensuite répandue à travers le continent à une époque récente. wikipédia)

 

Jeudi en poésie avec les Cabardouche

 

 

Vous souvenez vous, bel 

Amant, des temps d'avant.

Le premier jour

Et baiser échangé.

Nous regardions émerveillés

Tous les oiseaux se promettre AMOUR

Ingénuement, je m'ouvris

Nul autre, me ravit.

 

Agab (02/22)

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En ce premier jour de l'année Martine Martin-Cosquer / Le secret de Noëlle)

8 Février 2022, 15:31pm

Publié par durgalola

mardi 1er janvier 2019

...

En ce premier jour de l'année, ne voulant pas laisser ma grand-mère paternelle seule, je pars chez elle en début d'après midi pour lui présenter mes vœux et lui offrir son cadeau préparé avec amour depuis l'été.

Au mois de juin, elle était en train de lire au jardin "24 heures de la vie d'une femme" de Stefan Zweig, court roman qui m'a émue. C'est l'histoire d'un amour entre une jeune veuve et un joueur invétéré. Une de ces passions fulgurantes déclenchées par les visions de deux élégantes mains s'agitant sur un tapis de jeu. Un embrasement dévastateur très court qui marque une vie pour toujours. Ne l'imaginant pas éprouver une telle passion, je me suis demandé ce que mamie pouvait aimer dans ce livre. Raisonnable, réfléchie, ma grand mère ne se laisse pas prendre par l'émotion d'un instant, tout est bordé, contrôlé. C'est aussi pour cela que je l'aime. Elle sait si bien cadrer ma fougue et me ramener à la raison quand j'idéalise trop. Peut être ressentait-elle le besoin de vivre, fictivement, ce que son âge ne lui permettrait plus de connaître.

Revenons à cette journée d'été. Mamie était en train de lire quand elle a soudain levé la tête après avoir souligné une phrase au crayon dans son livre. Son regard bleu azur, à la fois fixe et rêveur, s'est soudain perdu au loin et illuminé d'une joie contenue. Je l'ai trouvé extrêmement belle à cet instant. Elle était métamorphosée. J'ai sorti mon appareil et impulsivement l'ai prise en photo. Quelle phrase avait pu interrompre la lecture de Mamie Madelaine ? Il me faudra éclaircir ce mystère.

 

Martine Martin-Cosquer

Le secret de Noëlle

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des leçons particulières en mai (Aksinia Mihaylova)

8 Février 2022, 15:15pm

Publié par durgalola

Des leçons particulières en mai 

 

J'essaie de t'apprendre le cyrillique des odeurs :

que le géranium sur le balcon d'en face

est plus qu'une fleur

que le tilleul en juin

est plus qu'un arbre

mais on n'avance pas assez vite.

Ton index suit l'ombre de la bougie

qu'un vent léger balance sur la page ouverte

en dessinant des frontières versatiles

entre toi et moi

pour te protéger

comme si tu étais le petit garçon

qui a perdu autrefois sa boîte d'aquarelle

en rentrant de l'école

et qui continue encore

à peindre le ciel perdu de son enfance et les collines

avec la même couleur.

 

Aksinia Mihaylova

 

Ciels à perdre

suivi de le jardin des hommes

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première neige (Aksinia Mihaylova)

8 Février 2022, 15:13pm

Publié par durgalola

première neige (Aksinia Mihaylova)

 

 

Première neige

 

Né avec l'été, maintenant il regarde stupéfait

ce tamis débordant de farine - le jardin,

il tend craintivement sa patte vers le blanc,

la retire vite comme s'il s'était brûlé

et miaule tristement sur le seuil de la cuisine.

 

Comme quelqu'un qui s'est réveillé

avec des cisailles à la main

dans une saison décalée

et qui regarde fixement la haie vive

qui entoure le jardin étincelant

des premières amours, de la première mort

en attendant qu'on le prenne dans ses bras

et qu'on l'emporte à l'abri sous l'auvent.

 

Aksinia Mihaylova

Ciel à perdre

suivi de le jardin des hommes

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