Photos, poésie, extraits de livre
Défi 287 avec les croqueurs de mots
Voici quelques mots qui se ressemblent beaucoup mais qui ne veulent pas du tout dire la même chose. ( paronymes.)
- plage ; place ; glace ; grâce- bateau ; gâteau ; râteau ; marteau- durée ; purée ; curée ; jurée- soie ; foie ; joie ; voie
1) Choisissez un seul mot dans chaque ligne
2) utilisez-les dans un petit texte qui raconte une aventure insolite ou/et drôle ou/et émouvante MAIS ...
3) vous ferez exprès de mettre à la place de chaque mot choisi un autre mot de la même ligne. A vos lecteurs lectrices le soin de retrouver les mots adéquats.
Abdulrazak Gurnah Paul Deschanel
Hier ou plutôt quelques jours avant, Abdulrazak Gurnah (prix de littérature 2021) m'a envoyée ses pages à la figure et je voulais vous en parler des heures. "Adieu Zanzibar" est un livre où l'on palpe finement, profondément les personnages ; les Anglais en 1900 avec une supériorité indéniable sur le peuple africain qu'ils assujettissent, aussi les personnages principaux deux frères et leur soeur. (là cela se passe dans les années 1960) Dont l'un partira en Angleterre et rencontrera Glace qui le délaissera un jour. Etait-elle blanche, noire ou ? Jamais nous ne le saurons, ni nous, ni son frère Amin. Ce frère qui demeurera à Zanzibar pour s'occuper de son père. Son grand amour, tragique, effacé, disparu car la jeune femme plus âgée, divorcée, petite fille d'un couple mixte (en 1900) ne sera pas acceptée par sa famille, l'entourage. Un amour plein de glace.
Et ce livre comment l'ai je choisi, avec soie ? glace à vos partages de livres, à une émission écoutée sur une radio, pas du tout ! Dans notre petite bibliothèque temporaire de 50 m2, où les bibliothécaires recasés dans la médiathèque Verlaine ou d'autres annexes de quartier, sont revenus avec soie dans le quartier. Très soyeux . Très heureux de nous retrouver tous ! Et ils mettent en avant les nouveautés, mais aussi des auteurs souvent mal connus. Deux passages, une semaine entre les deux, avant de prendre ce livre offert à ma vue. Vous savez ce message "Viens, prends moi !".
Et puis, il y eut ce film (2022) "le tigre et le président ", réservé à la médiathèque soyeusement. D'une purée de 1h30 qui m'a semblée plutôt courte. Le tigre est Clémenceau et le président, Paul Deschanel, élu quelques mois en 1920. Une météorite, un inconnu face au tigre à la personnalité féroce, héros de la grande guerre 14/18 qui négocie le traité de Versailles en 1917. Paul Deschanel prédira que la paix ne pourra pas durer si on humilie le perdant. Clémenceau aurait bien voulu prendre la présidence du gâteau France, grande déception de se voir battu par cet homme qui un jour mystérieusement disparaît d'un train. Ce film pourtant parle aussi d'un Deschanel faisant partie de l'Académie française, d'un homme dont les projets sont nombreux (élection présidentielle ouverte au peuple, vote des femmes, caisses de "retraite", semaine de 11 h, jour hebdomadaire de congés, abolition de la peine capitale et de l'échafaud).
Il donne sa démission à cause de son état de santé qui ne lui permet plus d'assumer ses fonctions. Cette décision lui " est infiniment douloureuse, et c'est avec déchirement profond que je renonce à la noble tâche...."
Et voilà ce défi se termine et je vous remercie pour votre lecture soyeuse et pleine de glace.
Paul Deschanel a écrit "Gambetta"
Abdulrazak Gurnah "Adieu Zanzibar"
(citation)
"Suis-je un? Je suis l'étang où elle se mêle à moi. Je n'ai jamais connu pareil manque ni pareil désir, comme si j'allais mourir de soif ou de folie si je ne la tenais pas entre mes bras, si je ne m'étendais pas à côté d'elle. Pourtant je ne meurs pas et je ne la tiens pas entre mes bras. Mais je n'ai jamais su grand-chose, et peut-être en est-il ainsi de tout amour tôt ou tard."
Perce-neige
perce-neige
Sais-tu ce que je fus ? Comment je vécus ? Toi qui sais
ce qu'est le désespoir ; alors,
l'hiver devrait avoir un sens pour toi.
Je ne m'attendais pas à survivre,
la terre m'ayant supprimé. Je ne m'attendais pas à
me réveiller à nouveau, sentir
dans la terre humide mon corps
capable de réagir à nouveau, se souvenir
après si longtemps comment éclore à nouveau
dans la lumière froide
du printemps précoce -
apeuré, oui, mais à nouveau parmi vous
à pleurer, oui, risquer la joie
dans le vent cru du nouveau monde.
Louise Glück
L'iris sauvage
lire
Lire
Lire, heureux bonheur,
Mots transmis, sang nourrissant,
En éventail, en gouttes,
En suspension.
Lieux, émois, connaissance,
Papillons de l'âme.
Qui vous dirait après un bonjour,
Les allées venues de leur ciel,
De leur terre.
Lire, apprendre
toujours de l'humain, de l'animal,
Des pierres et du cosmos
Et aimer.
Grande heure que lire.
Agab (01/24)
Défi 286
les croqueurs de mots
Défi 286 proposé par Domi
Thème d'après cette photo,
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« I'm literally Gobsmacked » (Sans voix, bec cloué)
I'm literally Gobsmacked
Rire mille clochettes qui résonne et résonne au travers des arbres dénudés. Zori, je suis Zori, d'autre-monde. Les artistes ne connaissent pas vraiment l'origine de la création.
Je ris en voyant la statue érotico-extra-terrestre qui me représente.
Oui je suis femme et inoxydable, imputrescible, éternelle.
Un jour, un matin, un matin de Pâques dans une neige enveloppant les fleurs roses des cerisiers du Japon, je suis passée à travers lui.
Il a été saisi et le lait de mes seins l'ont nourri jusqu'à satiété.
D'autre-monde, je suis, répondant aux chants des hommes dans la grotte Sudama de Barabar *, grotte aux murs lissés dans un lointain énigmatique.
Ailleurs existe, sans tambour, ni trompette, s'ouvrant, se donnant aux êtres fêlés.
Rires clochettes dans le vent, cloche des angélus, son sans fin d'un bol tibétain, ailleurs existe.
*
Les grottes de Barabar Hill sont les plus vieilles grottes de roche taillées en Inde, datant pour la plupart de l’Empire Maurya (322-185 avant notre ère), (peut être même plus anciennes).
Elles sont taillées dans le granit, d'une précision mathématique extrême, d'un poli ne pouvant actuellement être atteint que par scanner, et d'un dépouillement total. (en cliquant ci-dessous, vous aurez davantage de renseignements sur ce site extraordinaire).
Adieu à Jules
Tout abandonner,
la vallée,
les fumées des usines.
Des fleurs rouges
sur mon cercueil,
un prêtre tremblant de froid,
et mon fils,
le dernier des mohicans.
Le bleu d'hiver
tranchant de pureté.
Me suis éparpillé
dans les cœurs,
dans leurs âmes.
Tout abandonner,
recueilli par
la bande des invisibles.
Agab (01/24)
Puis ce sera Sélestat où le parapluie est resté fermé
De l'eau, de l'eau dans les champs le long de l'autoroute, mais ce jeudi 4 janvier, grisaille et pas une goutte de pluie.
Nous retrouvons le petit restaurant végétarien bio où nous sommes bien accueillis, visitons l'église Saint Georges et son exposition de crèche. Heureusement la ville est bien décorée de sapins, de gnomes et même un cerf en bois, près de l'Office du Tourisme.
Et à Rosheim, pluie, pluie et pluie le deux janvier après 17h30
Encore un peu d'Alsace, cette fois ci Obernai le 31 décembre
Se promener un jour sans pluie à Barr et à Heiligenstein
Les hommes ont toujours raison,
Mais les femmes n'ont jamais tort.
Proverbe alsacien
Quand janvier rit devant,
il fait la grimace par-derrière.
Les jours croissent aux rois
du pas d'une oie
Si l'hiver ne fait son devoir
Au mois de décembre et janvier
Au plus tard il se fera voir
Le deuxième jour de février
Des fleurs de janvier,
on ne remplit pas le panier
Janvier pleurant,
tout l'an gouttant.