• Le réfugié (4)

    Vendredi est passé, il n’a absorbé qu’une ½ cuillère de crème fraîche … et encore, en lui en mettant sur les babines pour l’appâter … Et je me fais du souci, il n’est pas bon qu’un chat ne se nourrisse pas.

    Samedi matin, et je ne veux pas le gaver avec une pipette. Miracle, Olivier vient me dire qu’il avait mangé ce matin la petite cuillère de crème fraîche … la journée avance, et il ouvre sa gueule, et il lappe la crème mélangée à de la pâté, il s’attaque aux croquettes. Victoire, il mange … Nous applaudissons presque. Il va se rétablir, c’est sûr. Il vient autour de moi, et fait le gros dos, et se frotte . Il est bien, il miaule (une voix rauque éraillée par le mal de gorge). Nous découvrons ses yeux verts  … et si je lui nettoie deux fois par jour ses yeux, son petit museau, il fait moins vieux chat ;

    Nous pouvons lui donner un nom et selon son comportement et celui des deux autres animaux, il restera à la maison, retournera dans son errance s’il s’ensauvage ou ira à la SPA pour adoption.

    Donner un prénom est important. Au fond, c’est avoir confiance en sa guérison et son adaptation.

    C’est si important qu’Olivier et moi avons du mal à choisir. Tous deux avons nos préférences. Le prénom aura deux syllabes … voilà notre entente, pour le reste … chacun a sa liste et reste campé sur ses positions. Ah cela me rappelle le choix du prénom de notre fils ! S’il voulait d’Ulysse, moi pas du tout, c’était Nathan ou Baptiste .. bon c’est une autre histoire.

    Hier soir, un consensus semble trouvé : ce ne sera ni Popeye, ni Errol, ni Julius, ni Helmut, ni Cassius, ni Senghor …

    Vador …. Vous savez comme Dark Vador  (aussi sombre et tête imposante). Et puis Vador (en anglais Darth Vader , « Vader » signifiant « père » en néerlandais).


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  • Pourquoi ce livre plutôt qu'un autre ?

    parce que j'aime Alexandre Jollien, l'écrivain de "Eloge de la faiblesse", papa de Victorine, Augustin, Céleste, ami de Bernard Campan, Matthieu Ricard, Frédéric Lenoir etc... parce qu'en finissant de le lire, je me sens joyeuse, affectueuse, confiante.

    Pourquoi vous offrir ces mots au lieu d'autres ?

    si je m'écoutais, je vous les donnerai tous, cela fait un peu beaucoup pour un blog alors je vous conseille (pas de conseil ...) juste vous dire si vous saviez ce que ce livre apporte quand on vit avec notre foi (en Dieu, en l'homme, en l'AMOUR tout simplement),notre jour le jour, nos peines, nos éclats de rire .. 

    alors, après avoir feuilleté toutes les pages, hésité.. je vous donne :

    l'amour pur

    l'amour pur, je l'ai découvert ce curieux soir où se sont mêlés larmes, chagrin, rires et joie. Augustin s'apprêtait à fêter son premier anniversaire au Pays du matin frais, lorsque la sonnerie de Skype a retenti. La nouvelle est tombée, brutalement, ma belle-mère allait bientôt mourir.

    Après avoir écouté beaucoup, et aussi pleuré, ma femme nous a rejoints à table. A la lueur d'une bougie, trois enfants bouches bées l'ont regardée. Et ses paroles, montées du coeur infini d'une maman nous ont rassurés : "Maman est triste, très triste, mais maintenant on va savouret le beau gâteau d'anniversaire d'Augustin. C'est ça le plus important au monde, maintenant."

    Qui dira la délicatesse, le don de soi, l'abnégation et le courage d'une mère ? Cette joie tragique était notre manière de nous rapprocher de cette femme qui, à des milliers de kilomètres de nous, apprenait que le temps était venu pour elle de tout quitter.

     


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  • le réfugié (3) histoire du présent

     

    Le réfugié (3)

    Jeudi, il est dans la salle de bains et je ne l’aime pas … chhhhhhhhhhhh ! et elle aussi, mon humaine. Je veux voir, je veux le voir, parole de Durga, elle m’ouvrira la porte. Djinnie, vient, tu m’aideras … et nous voilà ensemble… et la porte s’ouvre.

    Je rentre et méfiante, je me faufile et renifle son odeur. Pfff ! il n’est pas beau à voir. Il ne veut rien absorber ; ah le difficile, la pâté est bonne ici ! Djinnie s’approche et il ne dit quasiment rien .. à peine un grrr affaibli. Il essaie de marcher un peu, tout bancal qu’il est !

    Et ça y est la mamounette, nous prend et nous met dans le couloir !! Et le coryza cela s’attrape …

    Le soir, nous sommes bien à l’heure pour le repas et restons bien près d’eux. Et s’ils nous préféraient le mariol que je rencontre quelquefois dans les jardins dehors. Et son grondement rauque, je le hais … chhhhh ….

    Qu’il guérisse et ouste du balai !!


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  • Le réfugié (2)

    Au réveil, tous deux descendons voir le réfugié. Amorphe, il est dans un coin. Il n’est pas vaillant ; son œil semble mort … le deuxième tout voilé … Il s’est réfugié dans une étagère. Nous (Olivier et moi) lui aménageons une petite niche dans une boîte. La journée passe, il ne mangera rien, ne boira pas.

    Une copine nous remet des antibiotiques à administrer, deux par jour. Dans un rien de boîte pour chat, nous écrasons le cachet et laissons le tout. Et ce diable de chien pousse la porte et avale médicament et pâté … se léchant et reléchant les babines.

    Mardi, nous nous levons et aucune amélioration, sauf qu’il est étalé au milieu de la pièce et ne remue pas une patte en sentant la chienne … et rien de rien. Nous lui nettoyons les yeux, il est tout mou dans nos bras. Va-t-il vivre ou mourir ? La deuxième solution semblant plus que probable.

    Ce sont des temps suspendus, ces heures, ces jours où la vie ne sait plus trop si elle doit continuer ou laisser  l’ange de la mort prendre dans ses bras, le grand malade. Cela me rappelle d’autres moments, d’autres lieux, des vies d’aimés partis dans l’insondable ciel.

    Mercredi au réveil, ce n’est plus possible et nous prenons rendez-vous chez le vétérinaire. 17 h nous dit-il ! Le chat errant (pas de tatouage, ni de puce, pas stérilisé) est si mal en point qu’il lui donne dix ans au moins .. et lui ouvrant sa grande bouche implantée de toutes ses dents … il rajuste son estimation : entre 5 et dix ans. C’est simple, il faut le piquer (antibiotiques, anti-inflammatoires pour 14 jours), le réhydrater et il doit manger … C’est un fort coryza et peut être sida du chat… Retour à la maison, changement de pièce ; il monte à l’étage à la salle de bains plus chaude et tous deux, préparons lit, litière, eau et nourriture.

    Et dire qu’il nous a demandé comment nous l’appelions : simplement « chat » ; peut on donner un nom à quelqu’un d’étranger, dont on ne sait pas si demain il sera encore là. Le garderons-nous .. ? plutôt Djinnie et Durga l’accepteront-ils ? Djinnie est si vive et si décidée qu’elle effraie souvent chats et petits enfants. Durga, ici, c’est chez elle et elle sait cracher. N’a-t-elle pas délogée un précédent réfugié qui horrifié est reparti …


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  • DEFI 161 proposé par les croqueurs de mots et Jeanne Fadosi

    Pour lundi  7 mars 2016 :

    Défi n°161 : Quiproquo sur la date

    à publier lundi 7 mars

    en prose, en vers, en dessin, en mélange, peu importe,

    juste faire “pas trop long” pour favoriser la lecture des uns et des autres.

     

    Défi 161: quiproquo

     

    Quiproquo

     

     

    Samedi  16 heures à la cathédrale Saint-Etienne de Metz, juste devant la statue de la Vierge. Le temps est humide, pluvieux, désagréable et l’intérieur de la cathédrale sombre et les lumignons nombreux brillent devant la Vierge à l’enfant.

    Il est 16 heures 15 et Solange mon amie, est en retard.  Je fais un dernier tour surtout pour admirer les vitraux de Chagall. Les couleurs sont prenantes, il s’agit de la création de l’homme, de la femme et des animaux.  Je regarde ma montre ; 16h25… et mon téléphone portable.

    J’appelle et zut je tombe sur le répondeur et lui laisse un message : « Solange, je t’attends … aurais-tu un empêchement ? ». Nous nous retrouvons une fois par mois et visitons un monument, nous promenons dans un parc et nous terminons par un café sur une terrasse.

    Je rumine un peu : que lui est-il arrivé ? un empêchement ? un accident ? a-t-elle oublié ? et me heurte à une table. Un homme est assis devant des livrets. Il a les cheveux longs, un visage aux traits asiatiques…

    Je m’excuse platement, j’ai manqué tout renverser. Il me tend un des livrets posés sur la table« Que pensez-vous de mes tableaux ? c’est la première fois que j’expose dans une cathédrale.»

    Je tombe des nues … je n’avais rien vu, pourtant ils sont grands ces tableaux … trop grands pour être affichés dans mon séjour.  Les couleurs sont audacieuses, grands traits de rouge flanqués de jaune et de noir sur fond blanc … ou larges échappées de bleu avec voiles de blanc, de gris et de rose .. Je le vois sourire en voyant mes traits passés de la confusion à l’admiration.

    Et la conversation se lie à cause d’un petit imbroglio, il sourit lorsque je lui raconte mon attente … ces toiles m’impressionnent ; la peinture m’impressionne toujours. Toujours ce besoin d’y plonger, toute entière… Tous les deux nous meublons ces moments vides de nos petits riens. Il demeure à Strasbourg avec son épouse et moi à Nancy. Comme lui, je peins, seulement des petits formats, des personnages rigolos ou tendres des temps elfiques et expose occasionnellement, la dernière fois au château de Champigneulles. Nous sommes parents de grands enfants qui sont embrouillés dans leur vie…

    Et mon téléphone vibre … c’est Solange, la Messine, elle me rappelle que le rendez-vous est pour la semaine prochaine ; là, dommage, elle travaille et ne sera pas disponible….. zut, de zut, j’avais oublié de noter la date .. jeudi 17 mars et non lundi 7 mars … quelle étourdie, je suis ... moi aussi, je t’embrasse Solange et à très bientôt … Promis, juré, je note sur mon agenda.

    Kien Lucas, tout souriant, me confie : "Grâce à vous, j'ai oublié mes moments de solitude dans cet édifice impressionnant. Avec Jade, mon épouse, je serai content de vous recevoir avec votre compagnon et votre fille ! et peut être vous donner le goût de peindre des toiles plus vastes ... Au revoir ... "

    "Léonor ... et merci pour ce très bon moment".

     


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