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Par durgalola le 24 Décembre 2018 à 14:42
Quand je considère la renommée conquise par les héros et les victoires des grands généraux, je n'envie les généraux,
Plus que le Président en sa Présidence, plus que le riche en sa grande maison,
Mais si j'apprends la fraternité des amants, ce qu'il en fut avec eux,
Comment ensemble à travers la vie, à travers les dangers, la haine, impassibles, longtemps et longtemps,
A travers la jeunesse et à travers l'âge mûr ainsi que la vieillesse, ils furent sans défaillance, furent affectionnés et fidèles,
Alors me voici pensif - je m'éloigne en hâte avec la plus amère envie.
Walt WHITTMAN
Poèmes
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Par durgalola le 6 Décembre 2018 à 08:10
Colette est à la barre et nous propose comme sujet : Dépouillement de la nature.
Dépouillement
Une feuille, un jour d'été, sec, chaud
Un jour d'été se détache une feuille
Elle est craquante de sécheresse
La mort commence ainsi.
Pleinement feuillu, l'arbre ronronne
Septembre advient, bien vert,
Puis merveilleusement paré,
Jaune et rouge et or et pourpre
Somptueux jours, fastueux jours.
Se détachent les feuilles, une, dix, cent
Voiles dans le temps automnal
Puis un jour, être dépouillé
Une unique feuille tremble
La regarder avec l'amour des derniers jours.
La mort est toute à la joie de sa victoire.
L'arbre royal dans l'agencement nu de ses branches,
Rit. Demain, nous naîtrons à nouveau !
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Par durgalola le 29 Octobre 2018 à 17:19
"Je gagnais les bois parce que je voulais vivre selon mûre réflexion, n'affronter que les actes essentiels de la vie et découvrir ce qu'elle avait à m'enseigner, afin de ne pas m'apercevoir, à l'heure de ma mort, que je n'avais pas vécu..."
Henry David Thoreau (Walden)
Etre en compagnie, fut-ce la meilleure, clamait Thoreau, est vite fastidieux et dissipant. Il se construisit dans les bois une petite maison mesurant 3 mètres de long sur 4.60 mètres de large et comportant, en plus de l'espace habitable, un grenier, un placard et une remise à pommes de terre. il déclarait avec fierté que son miroir n'était pas plus grand qu'une carte à jouer. Libre et serein, il y a passa deux ans en solitaire et nota : "Ma vie est le poème que j'aurais écrit si j'avais pu le vivre et l'écrire".
Ce que Thoreau voulait savoir, c'est si la vie est sublime.
Mais il en voulait la preuve à travers l'expérience et non les écrits. C'est pour cela qu'il l'accula dans un coin, la réduisant à sa simple expression. Il écrit qu'en général, "nous sommes plus isolés lorsque nous sortons pour nous mêler aux hommes que lorsque nous restons au fond de nos appartements". Il finit par ajouter que dans les bois, il n'était pas plus seul que l'oiseau au bord de l'étang, que le pissenlit dans la prairie, ou encore que le ruisseau, l'araignée ou l'étoile du Nord.
Dominique LOREAU
Vivre heureux dans un petit espace
A la recherche d'un bonheur simple
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