• Ma vie était un fusil chargé (comment les livres m'ont sauvé la vie) récit de Marie Gillet

     

     

    "L'ensemble du livre est plus qu'un hommage à la littérature,

    c'est la démonstration que chaque livre est vivant et de toute éternité"

    (extrait de la quatrième de couverture)

     

    Je lis des livres depuis l'enfance, la petite enfance, la toute petite enfance (et là je ne m'en souviens pas) ; soit ils me sont offerts, comme les deux remis par ma fille hier comme cadeau de Pâques, ou achetés (j'en achète peu), pris dans une boîte à livres comme Brigitte (écureuil bleu), ou emprunté à la bibliothèque (du phénix qui s'est implantée dans des bâtiments modulaires depuis mars en attendant la reconstruction des bâtiments détruits en juin 23).

    Alors acheter ce livre d'une amie est évident. Découvrir une première partie difficile remuant son passé, également le mien (différent) mais non exempt de douleurs. L'enfance est imaginée comme un ciel bleu, des chants et des jeux mais chacun sait que cet âge, comme celui d'adulte se vit avec ses joies et ses peines.  Ainsi comme les mois printaniers nous régalant de beauté, de jours doux, de renouveau et de pluies, d'orages, de boues. Ainsi va la vie.

    Dans la deuxième partie, Marie nous présente ses livres-chevaliers (les cinq principaux, comme les doigts d'une main) du Journal d'Anne Franck, du Silence de la mer de Vercors, Souvenirs pieux de Marguerite Yourcenar, Une année à la campagne de Sue Hubbel et le Comte de Monte Cristo d'Alexandre Dumas. D'ailleurs, pour vous, qui sont ces livres chéris ou ce livre  bâton de marche, joyeux compagnon, maître attentionné ? 

    Vous en dire plus, non, je reste toujours discrète et ne fais pas de compte-rendu précis et d'avis circonstancié. Chaque livre possède une âme. Bientôt sortira le livre de Martine des Sables d'Olonne et lui aussi son parfum à découvrir. 

    "Dans l'ordre symbolique comme dans certains arts martiaux, la douceur peut retourner le mal et le défaire mieux qu'aucune réponse. Rien ne peut l'obliger ni y commettre autrui." Anne Dufourmantelle - Puissance de la douceur 

    "Chères Blessures, Je vous écris aujourd'hui pour vous dire que, désormais, vous ne serez plus toutes seules ici. Je serai là aussi. C'est pourquoi, à partir de maintenant, vous allez devoir vous pousser un peu pour qu'il y ait de la place pour le reste : le sourire, la joie, l'émerveillement et l'espérance et tout le reste..." Marie Gillet - Ma vie était un fusil chargé. 

     

    article chez Martine : après ma lecture du livre de Marie

     

    Hier nous avons fêté Pâques en famille et les petits enfants ont aimé trouvé des oeufs dans le jardin très vert, même Victor a marché sur les tulipes en devenir, tellement pressé de dénicher les "gros" oeufs. Et après, chacun a reçu un livre, les petits de la bibliothèque verte, la grande un gros pavé avec une histoire de filles , gendre et fille aussi. Et le lapin de Pâques a donné un livre de Charles Wright (le chemin des estives) à Olivier. 


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  •  

    Toutes les larmes se ressemblent

    pas les sourires

    Le tien est une fleur

    de montagne.

     

    Marwan Hoss

    Terres


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  • Au cours de la Cène, Jésus accusait, avec la même gravité et dans la même phrase, deux de ses apôtres. L'un et l'autre commettaient les crimes qu'Il avait prévus.

    Judas l'Iscariote reconnut sa faute et se condamna. Pierre également reconnut sa faute, une fois qu'il eût renié par trois fois ce en quoi il croyait.

    Cependant, au moment décisif, Pierre comprit la véritable signification du message de Jésus. Il demanda pardon et il poursuivit son chemin, malgré l'humiliation.

    Lui aussi aurait pû choisir le suicide. Au lieu de cela, il affronta les autres apôtres et leur dit probablement quelque chose du genre :"ok, vous pouvez parler de ma faute tant que durera l'espèce humaine. Mais laissez-moi la corriger."

    Pierre avait compris que l'amour pardonne. Judas n'avait rien compris.

     

    Paulo Coelho

    Maktub


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  • Je vais m'exprimer autrement : un artiste doit il s'adapter à la stupidité de ceux qui l'entourent ?

    L'hostilité de ces ultimes propos dissipa toute gêne chez moi. 

    En insultant l'intelligence des gens, vous perdez toute chance de les éduquer, et en refusant la justesse de leur point de vue, vous vous privez vous-même de l'intérêt principal de créer des oeuvres artistiques.

    Ce fut Ebrahim Golestan qui reprit la parole.

    Qui est ?

    Établir un lien, dis je. Pas juste entre une idée et une autre, mais entre les gens.

    Jasmin Darznik

    L'oiseau captif

     

    ce livre raconte l'histoire de la poétesse iranienne Forough Farrokhzad (1935/1967)

     

    Tanha sedast ke mimanad - Il n’y a que la voix qui reste

     

    Pourquoi m’arrêterais-je, pourquoi?

    Les oiseaux sont partis en quête d’une direction bleue

    L’horizon est vertical

    L’horizon est vertical, le mouvement une fontaine

    Et dans les limites de la vision

    Les planètes tournoient lumineuses

    Dans les hauteurs la terre accède à la répétition

    Et des puits d’air

    Se transforment en tunnels de liaison.

    Le jour est une étendue,

    Qui ne peut être contenue

    Dans l’imagination du vers qui ronge un journal

    Pourquoi m’arrêterais-je?

    Le mystère traverse les vaisseaux de la vie

    L’atmosphère matricielle de la lune,

    Sa qualité tuera les cellules pourries

    Et dans l’espace alchimique après le lever du soleil

    Seule la voix

    Sera absorbée par les particules du temps

    Pourquoi m’arrêterais-je?

    Que peut être le marécage, sinon le lieu de pondaison des insectes de pourriture

    Les pensées de la morgue sont écrites par les cadavres gonflés

    L’homme faux dans la noirceur

    A dissimulé sa virilité défaillante

    Et les cafards...ah

    Quand les cafards parlent!

    Pourquoi m’arrêterais-je?

    Tout le labeur des lettres de plomb est inutile,

    Tout le labeur des lettres de plomb,

    Ne sauvera pas une pensée mesquine

    Je suis de la lignée des arbres

    Respirer l’air stagnant m’ennuie

    Un oiseau mort m’a conseillé de garder en mémoire le vol

    La finalité de toutes les forces est de s’unir, de s’unir,

    À l’origine du soleil

    Et de se déverser dans l’esprit de la lumière

    Il est naturel que les moulins à vent pourrissent

    Pourquoi m’arrêterais-je?

    Je tiens l’épi vert du blé sous mon sein

    La voix, la voix, seulement la voix

    La voix du désir de l’eau de couler

    La voix de l’écoulement de la lumière sur la féminité de la terre

    La voix de la formation d’un embryon de sens

    Et l’expression de la mémoire commune de l’amour

    La voix, la voix, la voix, il n’y a que la voix qui reste

    Au pays des lilliputiens,

    Les repères de la mesure d’un voyage ne quittent pas l’orbite du zéro

    Pourquoi m’arrêterais-je?

    J’obéis aux quatre éléments

    Rédiger les lois de mon coeur,

    N’est pas l’affaire du gouvernement des aveugles local

    Qu'ai-je à faire avec le long hurlement de sauvagerie?

    De l’organe sexuel animal

    Qu'ai-je à faire avec le frémissement des vers dans le vide de la viande?

    C’est la lignée du sang des fleurs qui m’a engagée à vivre

    La race du sang des fleurs savez-vous?

     

    Forough Farrokhzâd 

     

    Merci à Gisèle pour la découverte de cette poète et aussi pour cette auteure qui rend si bien sa vie. Ses parents sont partis d'Iran pour se réfugier aux Etats Unis emportant dans leur valise, un livre de poèmes de Forough.


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  • Apprendre à aimer votre voisin

     

    Tous. Pas seulement ceux qui font leurs courses le matin,

    le promeneur du chien qui glousse, les couples

    avec leurs enfants fraises des bois. Ceux-là sont la base.

     

    Affichez votre bonté rebelle en lettres beaucoup trop grandes

    au dos de votre veste. Les enfants vous dévisageront,

    les chiens aboieront.  Les portes claqueront. Peu importe, avancez.

     

    Vos semelles s'useront, puis vos genoux.

    Vous sentirez le froid de toutes parts, l'absence de pluie.,

    une sécheresse de bienfaits. Votre visage effacé.

     

    Non loin, derrière les rideaux couleur terre, une femme

    qui met son hidjab - se préparer à affronter la rue

    du jour - appellera son mari : Viens voir.

     

    Ces deux-là s'agenouilleront à leur fenêtre.

    La miséricorde  porte des éclairs en bandoulière. Elle a des reflets

    de feu dans ses cheveux blancs. Le visage du soleil.

     

    Barbara Kingsolver

    Apprendre à voler (en dix mille leçons faciles)

     

     


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