• Jean est donc toujours dans un coin de Provence quand ses parents  viennent le trouver. A ce moment, beaucoup de gens croyaient qu'il n'y aurait pas la guerre et donc la mère et le beau-père avaient décidé de le faire marier avec cette jeune fille qu'il connaissait depuis l'âge de 16 ans. Donc cela arrive et ce qui devait arriver, trois mois après,  c'est la guerre et du midi départ pour l'Alsace sur le Rhin près de Saint-Louis jusqu'au jour de repli circonstancié pour aller se faire coincer près de Dannemarie (Haut-Rhin) et en prendre pour lui, pour deux ans dans un camp en Allemagne d'où il finit par s'évader en 1942 au mois d'août.

    Il arrive chez ses parents qui lui avaient écrit au sujet de sa femme. Elle avait fait comme malheureusement beaucoup d'autres des grosses bêtises. Lui qui venait de s'abrutir deux ans là-bas, sur le coup était d'accord pour le divorce....

    ... le divorce a été refusé, le juge estima que le ménage n'avait pu se former normalement. (10 jours ensemble en 3 ans de mariage avec la guerre). 

    ... Il trouve une place d'ajusteur dans une usine qui fabrique des arbres à cames. Il n'est pas trop mal vu mais il tombe malade, crise de sinusite et au bout d'un mois, il reçoit une convocation du S.T.O. (service du travail obligatoire) pour aller passer une visite pour voir si on peut le recruter. Il se renseigne auprès d'un gars de l'usine qu'il sait être de la résistance ; celui-ci lui apprend que la secrétaire a du le signaler comme réfractaire au travail. De là, il se rend chez son docteur et lui explique la situation. Celui-ci lui dit que si vous savez boiter, vous prendrez une cane et vous fournirez le certificat que je vous donne, ce sera bon. Il a donc boité et est sorti tous les jours avec une cane et le jour, où il s'est présenté, le certificat parlait de sciatique. Il a été sauvé du S.T.O. ; il valait mieux car s'il était passé en zone occupée, il aurait risqué de repartir en Allemagne. Par la suite, il se cacha dans un coin de campagne et à la Libération, il s'engagea pour trois mois comme gardien militaire dans un camp de prisonniers. 

    ...

     

    Jean ROSSILLOL

    extrait de sa biographie


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  • 1939

     

    ... Il fut maintenu dans l'armée à cause de la guerre qui risquait d'arriver, changé de région pour former un bataillon de rappelés avec beaucoup de réservistes, pas loin de la frontière d'Espagne, pour garder dans les camps de pauvres gens qui fuyaient devant le caudillo.

    Là, ils leur ont souvent rendus service. Avec eux, se trouvaient beaucoup d'officiers de réserve dont le capitaine de leur compagnie qui était commerçant à Roanne. Il leur demandait de garder mais pas de sévir. Il considérait lui que tous ces gens étaient des victimes d'une guerre fratricide engendrée par les gens du Caudillo. Le grand responsable en France de ces camps était un certain maréchal * qui n'avait qu'invectives au sujet ce ces pauvres gens ; il n'était pas ambassadeur chez le Caudillo pour rien.

    Je peux affirmer qu'il y avait des gardes mobiles qui gardaient les portes d'entrée au camp pire que si cela avait été des criminels. D'ailleurs un jour qu'il était venu ; tous les corps et les bataillons du secteur avaient été réunis au Barcarès et dans son discours, il avait bien insisté sur le terme de crapule vis à vis d'eux et demandé aux gardes mobiles de punir ceux qui cherchaient à sortir en leur faisant creuser des fosses dans le sol comme cela se pratiquait aux colonies et de les mettre nus en plein soleil toute la journée sans manger ni boire.

    Nous n'étions pas loin d'un certain Dodolf. Là-dessus après cette séance, le capitaine les avait convoqués et demandés de ne pas se rendre complice de telles pratiques. Et, comme quelques jours après avec d'autres camarades, ils voyaient les gardes mobiles maintenir des réfugiés allongés à plat ventre sur le sol, nus jusqu'à la ceinture et leur maintenant les portails d'entrée sur le dos, ils ont prévenus leur capitaine. Immédiatement, celui-ci a été rencontré le chef de bataillon pour qu'il fasse cesser de telles façons de faire. Ils sont partis tous les deux voir le commandant des gardes mobiles et lui ont dit de faire arrêter immédiatement ces brimades sinon ils y enverraient la troupe pour arrêter. L'autre se plia à leur demande. Ils eurent donc gain de cause. Seulement, deux jours après leur bataillon était envoyé vers un autre camp, pas besoin de chercher d'où le coup venait.

    * maréchal PETAIN, ambassadeur de France en Espagne (mars 1939 - mai 1940)

     

     

    Jean ROSSILLOL

    (1917-2004)

    (extrait de sa biographie)


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