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    La chute des feuilles est ... une mesure de préservation adaptée au climat de nos latitudes. Et accessoirement, l'occasion pour les arbres de pouvoir enfin se soulager en se libérant des substances inutiles présentes dans les feuilles. Ils s'en défont en même temps que celles-ci tombent au sol. La chute des feuilles est un processus actif ; l'arbre ne doit pas être déjà au repos pour se débarrasser de son feuillage. Une fois les réserves de nutriments des feuilles redescendues dans le tronc, il fabrique une couche de séparation qui ferme la communication avec les rameaux. Il suffit d'un léger coup de vent pour que les feuilles se détachent et tombent. Ce n'est qu'à l'issue du processus que l'arbre peut envisager de faire une pause. 

    Et elle n'est pas superflue. Se reposer lui est indispensable pour récupérer du stress des mois d'activité. La privation de sommeil a le même effet sur les arbres que sur les hommes : elle peut être fatale. L'incapacité de bébés-chênes ou hêtres à survivre en pot dans un salon n'a pas d'autre origine. Une seule année sans pouvoir se reposer les empêcher de repartir au printemps. 

     

    Peter WOHLLEBEN

    La vie secrète des arbres 

    ce qu'ils ressentent

    comment ils communiquent


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  • Qui suis-je ?

     

    Qui suis-je ? Souvent ils me disent

    Que de ma cellule, je sors

    Détendu, ferme et serein. 

    Tel un gentilhomme de son château.

     

    Qui suis-je ? Souvent ils me disent

    Qu'avec mes gardiens 

    je parle aussi librement, amicalement et franchement

    Que si j'avais  à leur donner des ordres.

     

    Qui suis-je ? De même ils me disent

    Que je supporte les jours de l'épreuve, 

    Impassible, souriant et fier,

    Ainsi qu'un homme accoutumé à vaincre.

     

    Suis-je vraiment celui qu'ils disent ?

    Ou seulement cet homme que moi seul connais,

    Inquiet, malade de nostalgie, pareil à un oiseau en cage,

    Cherchant mon souffle comme si on m'étranglait.

    Avide de couleurs, de fleurs, de chants d'oiseau,

    Assoiffé d'une bonne parole et d'une espérance humaine,

    Tremblant de colère au spectacle de l'arbitraire

    et de l'offense la plus mesquine,

    Agité par l'attente de grandes choses,

    Craignant et ne pouvant rien faire.

    Pour des amis infiniment lointains.

    Si las, si vide que je ne puis prier, penser, créer,

    N'en pouvant plus et prêt à l'abandon.

     

    Qui suis-je ? Celui-là  ou celui-ci ?

    Aujourd'hui et homme, et demain, cet autre ?

    Suis-je les deux à la fois ?

    Un hypocrite devant les hommes

    Et devant moi, un faible, méprisable  et piteux ?

     

    Ou bien ce qui encore est en moi ?

    Ressemble-t-il à l'armée vaincue

    Qui se retire en désordre 

    devant la victoire déjà remportée ?

     

    Qui suis-je ? Dérision que  ce monologue !

    Qui que je sois, Tu me connais 

    Tu sais que je suis tien, ô Dieu !

     

     

    Dietrich Bonhoeffer (en prison)

     

     

     

    Dietrich Bonhoeffer, né le 4 février 1906 à Breslau (aujourd'hui Wroclaw en Pologne) et mort (exécuté) le 9 avril 1945 au camp de concentration de Flossenbürg en Bavière, est un pasteur luthérien, théologien, écrivain et résistant au nazisme, membre influent de l'Eglise confessante (opposée au nazisme).  (wikipédia)

     

     

     

     


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  • Tu ne peux contrôler tous les événements qui t'arrivent, mais tu peux décider de ne pas être réduite à eux. Essaie d'être un arc-en-ciel dans le nuage d'autrui. Ne te plains pas. Fais tout ton possible pour changer les choses qui te déplaisent et si tu ne peux opérer aucun changement, change ta façon de les appréhender. Tu vas trouver une solution.

    Ne geins pas. Gémir informe la brute qu'une victime est dans les parages.

    Fais en sorte de ne pas mourir sans avoir accompli quelque chose de merveilleux pour l'humanité.

     

    Maya Angelou

    Lettre à ma fille


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  • .... Ma mère et moi avons eu une conversation. Nous nous sommes assises et elle m'a dit :

    "Maya, tu ne m'approuves pas parce que je ne suis pas comme ta grand-mère, et c'est vrai, je ne suis pas comme elle. Mais je suis ta mère et, crois-moi, si je fais fonctionner certaines parties de mon corps, c'est pour pouvoir t'acheter des vêtements, remplir ton assiette correctement et conserver ce toit au-dessus de ta tête. Quand tu iras à l'école, la maîtresse te fera des sourires et tu lui souriras en retour. D'autres élèves te souriront et tu leur rendras leur sourire. Je suis ta mère et j'ai à te dire certaines choses que je veux que tu fasses. Si tu arrives à sourire pour les étrangers, s'il te plaît, essaie de le faire aussi pour moi. Je t'assure que j'apprécierais tes efforts."

    Elle a posé une main sur ma joue et m'a souri. "Allez, mon coeur, fais un sourire à maman. Essaie au moins une fois."

    Elle a eu une expression amusante et malgré moi j'ai souri. Elle m'a embrassée sur les joues et s'est mise à pleurer.

    "C'est la première fois que je te vois sourire. Quel sourire lumineux ! Mon magnifique amour de fille peut sourire !"

    Personne ne m'avait jamais dit que j'étais magnifique, et personne ne m'avait jamais dit "ma fille".

    J'ai appris ce jour-là que le sourire peut être un don. Et les années qui ont suivi m'ont appris qu'un mot aimable, un geste, des paroles de réconfort sont des dons charitables - céder ma place à un étranger, augmenter le volume de la radio pour faire plaisir à quelqu'un ou le baisser si ça l'irrite.

     Je ne serai jamais connue comme philanthrope, mais je suis passionnée par la nature humaine et donnerai librement toutes mes ressources.

    Je suis heureuse aussi quand je me sais charitable.

     

     

    Maya Angelou (poète, écrivaine, actrice, enseignante et réalisatrice)

    Lettre à ma fille 

     


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  • Je n'envie 

    ni les puissants, ni les intelligents.

    La jeunesse, la beauté, la notoriété

    me semblent dérisoires et la gloire aussi.

    Quand je serai mort, j'espère seulement

    être le plus longtemps possible

    dans le coeur de mes filles.

    Et si ce n'est pas trop demander,

    être un peu dans le coeur de Dieu.

     

    Alexandre ROMANES

    Sur l'épaule de l'ange


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