-
-
Par durgalola le 4 Mai 2020 à 08:00
Le capitaine Gisèle nous embarque pour le défi 236 en nous conseillant de :
- de lire les titres des livres que vous avez chez vous. Créer une histoire basée sur un, plusieurs titres ou des mots qui s’y trouvent.
- Ou de prendre des mots au hasard dans un dictionnaire, un livre ou une publication. Sélectionner-les en fermant les yeux et en abaissant le bout du doigt sur une page. Créer une situation ou une intrigue autour de n’importe quelle combinaison de mots que vous trouvez.
livres :
En avant route d'Alix de Saint André
Et vous avez eu beau temps ? Philippe Delerm
Dieu qui parle de Tony Hillerman
Le noir et blanc
de Michaël Freemann
Voix et Voies de voyages de Cicille
Vers mes livres il m'est si bon de me tourner
Au bout lointain de jours de fatigue ;
Cela rend à peu près chère l'abstinence
On oublie la peine pour la louange,
Tout comme le parfum réjouit l'hôte attardé
En lui promettant des banquets à venir,
Ainsi des épices stimulent le temps
Et me poussent vers ma petite bibliothèque.
Au dehors il se peut que ce soit le désert,
Les pieds lointains d'hommes affaiblis,
Mais la fête exclut la nuit,
Chez moi des cloches sonnent.
Je remercie ces parents de l'étagère ;
Leurs aimables visages
Me remplissent d'amour en perspective
Et me satisfont quand je les tiens.
Emily Dickinson
En avant route, avait dit Alix à un salon du livre à Nancy. Pourquoi pas ? s'est dit Philippe, mais pas Saint Jacques de Compostelle. Le choix est difficile et son amie ne souhaite pas l'accompagner. Il attend sur des voix pour lui choisir la destination et voies de voyages. Un matin de mai, il se rend sur le mont Saint-Quentin, fait le tour et s'arrête au pied d'un arbre, il s'assoupit, et rêve "Thierenbach, oui, dans la région, un bel endroit de pélerinage" Est ce Dieu qui parle ?. Il se réveille en sursaut et voit un peu plus loin, deux promeneurs qui discutent. Pourquoi pas, se dit-il !
Il n'a jamais entendu parler de cette ville qui se révèle pas très éloignée, à peine 200 km à parcourir à pied, sac au dos, ville alsacienne pas loin de Soulz Haut Rhin. Une ville de pélerinage dédiée à la vierge Marie. Là-bas en 1670, Georg Dieterle, ancien moine novice, était devenu fou et il avait été un moment détenu à Ribeauvillé dans le cabanon des fous. Un appel du fond de son être le dirigea vers Thierenbach et c'est dans l'église, devant l'image miraculeuse de la Piéta qu'il recouvra la raison et voulut se défaire de ses chaines aux mains. En sortant de l'église, il demanda du pain aux enfants et en le mangeant au soleil, il appuya avec la main sur la serrure, celle-ci s'ouvrit instantanément. Depuis lors il garda sa raison, Après une longue enquête, l’évêché atteste le miracle et un tableau (voir ci-dessous) fut exécuté." (voir article en entier)
Les pélerins y viennent pour implorer Marie à nous guider sur le chemin du bonheur.
Il déniche sur internet un guide en (le) noir et blanc, ancien, et bien documenté. Son amie est enthousiaste, "fais des photos et envoie les au Républicain Lorrain !".
Philippe demande à la mairie un congé de dix jours après le 11 mai et sollicite Dominique Gros, le maire de la ville de Metz. En effet, département rouge, les Mosellans s'engagent à ne pas dépasser 100 km de distance. L'autorisation lui est octroyée. Le sac à dos bouclé, trois adresses où dormir, presbytère, prieuré et chambre d'hôtes. L'homme part et ....
une semaine plus tard il arrive au lieu dit, s'agenouille et prie la Vierge de guérir ses amis, Oscar et Karl, malades psychiques, qui galèrent dans leur vie, à la raison souvent décoiffée. Il prie aussi pour tous les malades du coronavirus.
En sortant de l'église, il croise un couple de personnes âgées, lui mince et fin comme un roseau, elle ronde comme une pomme. Ils se sourient et l'homme lui demande "Et vous avez eu beau temps ?"
(tableau et photo internet)
voir aussi ICI
NOTE : en m'embarquant dans ce défi particulier, je ne savais pas où les titres me conduiraient, titres choisis par hasard dans un petit meuble bibliothèque. Je connais le Mont Saint Quentin mais pas du tout Thierenbach. Si je séjourne dans ce secteur, je ne manquerai pas d'y aller.
12 commentaires -
-
Par durgalola le 13 Avril 2020 à 16:26
Cette quinzaine, c’est Dominique (Mes antidotes) qui prend la barre pour la première fois.
Sur une Œuvre de Jaume Plensa qu’elle intitulerait volontiers » IMPROBABLE DIALOGUE «
* Faire dialoguer deux personnages connus, réels ou fictifs mais n’ayant pas vécu à la même Époque.
OU
* Faire dialoguer un personnage fictif ( Humain ou Animal ) avec son Créateur
♦ ♦ ♦ ♦ ♦ ♦
Seconde possibilité
Ecrire une UCHRONIE
*Une « Uchronie » étant un récit imaginaire, qui a pour point de départ un Événement Historique
dont on modifie à sa convenance et selon son imagination, l’évolution et l’issue.
an 2060, mois d'avril, une jeune femme, Artinoé, ouvre le cahier de poèmes "graines en retrait" écrit en 2020 par la mère de sa grand-mère.
Elle se rappelle des histoires de sa mère, ce printemps étrange où elle ne bougeait pas du jardin de ses parents. Elle lui a souvent raconté ces jours où la nature s'est ouverte, parée de fleurs, de feuilles, où le temps était bleu. Bleu pour calmer nos peines disait sa mamina.
Des gens mouraient, majoritairement des gens très âgés, surtout des hommes un peu obèses, un peu cardiaques, un peu hyper-tendus, un peu cancéreux, et même sans aucune pathologie. Ils s'étouffaient malgré les soins attentifs, persévérants de soignants.
Ce temps suspendu était incroyable, défiant toute personne, scientifique, politicien, philosophe, de prévoir comment la vie normale (c'est à dire l'exploitation de la terre, de l'air, des animaux) reviendrait.
La brave mamie des années 20 serait bien surprise de voir comme le monde tournait. D'abord, il y eut un déconfinement progressif, les voyages en avion rétablis à 30 %, les vacances impossibles dans les immeubles, juste dans les maisons particulières. Jamais plus de 100 personnes sur les plages ! Les enfants retournèrent à l'école en septembre.
Hélas, en 2022, le virus se dissémina à nouveau dès qu'on reprit un mode de vie un peu plus soutenu : championnats de football, jeux olympiques, études à l'étranger, voyages en avion, usines polluantes. A nouveau, les soignants au front, à nouveau le confinement, à nouveau surtout les hommes malades et là, en une semaine, un homme sur cinq hospitalisés mourrait à l'hôpital.
Il y eut des rebellions, des manifestations pour que les gouvernants et les scientifiques fassent quelque chose. Et le professeur Einsteinet trouva la parade. Avec une équipe internationale, il comprit qu'elle était la solution : que chacun soit atteint du coronavirus. Les anciens malades étaient immunisés, sauvés. Ils utilisèrent l'arenicole (ver marin breton) qui soulagea tous ceux en insuffisance respiratoire. Et dans leur bras, fut injecté une minuscule capsule avec une couronne gravée.
Ceux-là, les "couronnés" pouvaient vivre normalement, travail, voyage, déplacement. Il fallut quand même injecter le microbe à certains pour qu'ils contractent la maladie. Et en 2030, tous les hommes à part quelques rares personnes, obligées de se confiner à vie, furent sauvés.
Des mesures politiques importantes furent prises car nous n'étions pas à l'abri de nouveaux virus (le viru22), puis de destructions par le feu de départements entiers (les feux de 2025). L'eau ne fut plus utilisée pour l'arrosage, les haies furent rétablies, aucune entreprise ne put dépasser 500 salariés, l'agriculture retrouva sa place, les échanges existèrent mais par exemple un vélo ne put être fabriqué que dans le pays d'achat.
Seulement, il y eut un petit hic, pour Artinoé, cela semble naturel, les hommes devinrent infertiles et le recours à l'insémination, impossible, car il n'y eut plus de donneur. Même, il ne fut pas rare de voir des femmes à barbe. Artinoé, elle-même choisit de porter un petit bouc très tendance. Toutefois, les scientifiques remarquèrent quelque chose d'improbable. Dans les couples qui élirent domicile à la campagne, s'occupant de cultiver leur terre de façon traditionnelle, des hommes accouchèrent de bébés.
Artinoé est en train de trier toutes ses affaires et se prépare à déménager pour créer une ferme avec son mari Julius. Tous les deux rêvent d'être parents.
16 commentaires -
Par durgalola le 9 Avril 2020 à 08:00
A la manière de Giuseppe Arcimboldo qui créa de nombreux portraits, composés de Légumes, de fruits, de fleurs ; je vous propose d’écrire un poème ( en vers ou en prose ) composé aussi de légumes, de fruits , de fleurs à votre convenance et selon votre envie.
Que j’appellerais bien d’un mot-valise un » Arcimboème » et
je vais le faire avec une consigne d'Azalaïs écrivez le premier mot qui vous passe par la tête au centre d'une feuille blanche puis faites-en le tour avec des mots que vous associerez les uns aux autres le plus rapidement possible.
Dans le printemps confiné, les narcisses sourient aux jonquilles
blanc, jaune, têtes vers là-haut ; les pissenlits font les soleils.
L'astre chantonne pour faire éclater prunus et violettes.
Les tulipes se dévêtent, trop chaud, trop beau, l'herbe rit.
Même un tout petit bébé pissenlit, se dore devant la porte.
La jeunesse, hélas, ne cueille pas aujourd'hui les coucous.
Le moineau chante son oui aux muscaris, un, deux, quatre
en rang serré, bonhommes, lutinant les vives pâquerettes.
Dans le matin, les fleurs de poiriers charment les abeilles.
Blanc sur bleu, les amoureux osent un tendre baiser.
La lumière tricote chaude pour que l'orchis se prépare.
Agab 8/04/20
12 commentaires
Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique