• Parfois on ne le sait jamais

     

    J'aime assez ce moment

    dans la rue dans les gares

    sur un banc

    lorsqu'on ne sait pas encore

    si le type en face

    qui parle tout seul

    en remuant les bras

    est un psychotique

    ou un homme d'affaires

    avec une oreillette

     

    Thomas VINAU

    C'est un beau jour

    pour ne pas mourir


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  • métiers improbables (les anthologies éphémères) (1)

    Métiers improbables

     (les anthologies éphémères) 

     

    Le livre magnifique, se tenant si bien dans la main, doux d'aspect, respectable, plein d'histoires des amis de Quichottine, j'ai commencé à le lire. Aujourd'hui, je me suis arrêtée  à la page 89 (la diseuse de bonne aventure).

    La diseuse de bonne aventure dont nous avions reçu la visite en 1965 ou 1966, frappa à la porte. Maman ouvrit, se lamenta de cette enfant (moi). "Qu'allait-on faire de moi ?". J'étais en 6ème ou 5ème, dernière ou avant-dernière de la classe . La femme brune, gitane,  proféra "que tout allait s'arranger !".

    Un pan de ciel s’entrouvrit, phrase  positive qui me soulagea. ...  et finalement bienveillante parole qui se réalisa.

    Détricoteuse de pulls, Mireille, comme toi j'ai reçu une bonne formation que j'appliquais longtemps encore, adulte. Comme Josette, désembrouilleuse de fils emmêlés, pour le fil à pêche de papa, les chaînes et autres mélis mélos.

    J'ai  aimé la bienveillance, les mamies à l'écoute, pôle emploi à rénover.

    Avec les métiers improbables, chacun pourra être utile et pratiquer une activité gratifiante. 

    J'ai rêvé de devenir câlineuse d'arbres avec Milo ; apprentie, dimanche, j'ai posé ma main sur un arbre d'avant les remembrements. J'ai été surprise, il avait froid. Je lui ai offert ma chaleur. 

    Que de métiers encore à découvrir, je vous donne rendez-vous très bientôt, pour continuer cette causerie amicale.

     

    "Quand Dame Nature est trop triste et pleure à chaudes larmes, elles (les dompteuses de tempête) viennent s'installer face à la mer dont les vagues propagent la douce musique d'amour et de respect..."

    Pascale Ménétrier Delalandre

     

    "Vieille femme, parfumée de jasmin et de lilas, j'entrelace avec délicatesse et suivant un ordre bien précis, les mots que ma mémoire conserve jalousement."

    Zaza

     

    "Ainsi va la vie... il vaut toujours mieux raconter la vérité aux enfants".

    Manou

     

    "A tous ceux que j'aime

    ceux que je ne connais pas

    ceux qui souffrent d'injustice

    compatir et soutenir

    ce n'est pas assez

    il me faut leur broder

    au cœur un ciel d'azur."

    Marlou

     


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  • Alors, comment mettre à jour la Vérité que la Parole divine est censée révéler ? Il convient d'en saisir l'intention générale. Jamais la Bible n'a eu vocation à enseigner les sciences. En revanche, elle répond directement à notre soif de béatitude, en offrant un raccourci vers des vérités morales que les sciences ne peuvent pas démontrer. Cette notion de "raccourci" est sans doute la plus importante de l'Interprète.

    ... L'interprète affermit deux postulats majeurs dans l'exégèse biblique. D'une part, il articule une théorie de la réception qui ne place plus la Vérité du texte dans les mots eux-mêmes - l'Ecriture, seulement l'Ecriture... En particulier il soutient que la notion de 'Révélation' ne peut inspirer aucune 'foi', tout simplement parce que la Vérité ne se transmet pas du texte vers le lecteur, mais du lecteur vers le texte.  Pourquoi ? parce que les vérités divines sont en nous. Ainsi, c'est notre critère rationnel intérieur, qui nous guide à travers les méandres du texte, et non l'inverse. De plus lorsqu'un passage semble absurde ou erroné, le suffisamment bon lecteur cherchera du sens en lui-même afin de trouver sous quel angle, dans quel registre, dans quel contexte ce qu'il lit peut avoir quelque chose de vrai.

    L'interprète  (Traité paradoxal sur la philosophie interprète de l'Ecriture sainte - édité en latin en 1666 - auteur inconnu)

    Maxime ROVERE

    Le clan Spinozza


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  • Est-il vrai que tu danses dans mon cœur

    Que tu ris dans mon cœur

    Que tu pétilles dans mon cœur

    Que tu fleuris dans mon cœur

     

    Est-il vrai que telle une bulle de lumière

    Tu files dans mes veines à travers tout mon corps

    L'éblouissant de ta Présence

    Et l'inondant de ta Vie radieuse

     

    Au battement de mon cœur Tu es là

    A l'éclosion de mon souffle Tu es là

    Au-delà de l'écoute et de ma pensée Tu es là

    Pulsé par le Silence

     

    Ton parfum est mon ivresse

    Le flux de tes bénédictions s'épand à l'infini

    L'espace ouvert entre tes cils m'aspire

     

    Tu es torrent d'Amour

     

    Martine MAILLARD

    La quête / poèmes


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  • la tyranie de l'évaluation

    ... de faire en sorte que notre vie s'apparente à un curriculum vitae, une ligne sur laquelle on va, à chaque situation, éviter les points X qui demandent un pari et exposent à courir des risques.

    ...

    Aujourd'hui, les nouvelles pratiques d'évaluation permanente, dont les évalués sont eux-mêmes acteurs, font que chaque individu devient un bilan de compétences utiles dans vie, un bilan qui accompagne la machine dans son fonctionnement... Du berceau au cercueil, on désire être évalué, pour mieux éviter d’exister, pour essayer d'être des machines performantes. 

    Contrairement à ce que l'on pourrait penser, ceci n'est pas réservé au "petits employés et ouvriers", bien au contraire : tout le monde est invité, toute sa vie, à se vivre comme un bilan de compétences. 

    Ainsi, lors de mes passages plus ou moins heureux par l’université, j'ai pu constater qu'un tel n'allait pas écrire un article qui ne concernerait pas exactement son domaine, par peur de représailles. J'ai connu des lieux où l'odeur de la peur était permanente, je ne m'attendais pas à trouver la même odeur dans les salles universitaires... On fera le doctorat, le postdoc et la carrière qui serviront son curriculum, en laissant de côté toute affinité ou curiosité élective (quand elle existe). Ainsi les gens qui réussissent bien dans l'élite ne vivent-ils souvent pas non plus : ils font bien attention à fonctionner. Ils passent leur temps à se dire que demain ils pourront faire ce qu'ils veulent, mais demain arrivent de nouvelles surcontraintes - non pas des contraintes de vie, mais des surcontraintes disciplinaires, de peur, de bêtise. 

    Tout cela fait que ce n'est jamais le bon moment pour faire quelque chose.

    Voilà comment on fabrique, d'un côté, des jeunes terrorisés parce qu'ils doivent faire un curriculum et, de l'autre, des vieux qui campent au-dessus de leur curriculum.

     

    Miguel BENASAYAG

    Fonctionner ou exister ?


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