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Par durgalola le 12 Août 2019 à 14:45
les conversations les plus importantes
que nous avons sont avec nos doigts
quand les tiens effleurent nerveusement les miens
pour la première fois durant le dîner
ils se raidissent de peur
quand tu me demandes de me revoir la semaine prochaine
mais dès que je dis oui
ils s'allongent et se détendent
quand ils se saisissent mutuellement
alors que nous sommes sous les draps
nous faisons tous les deux semblant
de ne pas avoir les jambes comme du coton
quand je me mets en colère
ils vibrent de cris violents
mais quand ils frémissent pour pardonner
tu vois le visage des excuses
et quand l'un d'entre nous agonise
sur un lit d'hôpital à quatre-vingt-cinq ans
tes doigts serrent les miens
pour dire des choses que les mots ne peuvent décrire
- doigts
rupi kaur
le soleil et ses fleurs
13 commentaires -
Par durgalola le 9 Août 2019 à 14:42
Page après page, un métier improbable s'est proposé, des métiers poétiques ( vendeur de rêves d'occasion, les puiseurs de lumière, conseillère en petits bonheurs), des métiers humoristiques (dé-guirlambouleur de sapins de Noël, pêcheur de vélo à Amsterdam), des métiers bienveillants (porteur d'espoir, traducteur pour oiseaux).
Et aussi des photographes, des dessinateurs pour mettre du beau et du bon dans le livre.
"Ce qui me rend le plus heureuse en cet instant, c'est de penser que, grâce à vous tous, amis lecteurs, un enfant malade verra un jour son rêve se réaliser et "à quoi l'on sert quand on ne rend personne heureux ?" (Monique Proulx)"
et pour finir, je vous offre la dernière ligne du livre :
"Gardez votre âme d'enfant, ça peut aider"
Solyzaan
Je remercie de tout coeur Quichottine pour sa belle oeuvre
16 commentaires -
Par durgalola le 3 Août 2019 à 14:31
Ce fut l'une des années les plus formidables et les plus difficiles de ma vie. j'ai appris que tout est temporaire. les instants, les sentiments. les gens. les fleurs. j'ai appris que l'amour consiste à donner. tout. et à le laisser faire mal. j'ai appris que la vulnérabilité est toujours le bon choix parce qu'il est facile d'être dur dans un monde où il est si difficile de rester doux. j'ai appris que toutes les choses vont par deux. la vie et la mort. la douleur et la joie. le sel et le sucre. toi et moi. C'est l'équilibre de l'univers. ce fut l'année d'une souffrance si grande mais d'une vie si belle. faire d'étrangers des amis. faire d'amis des étrangers. apprendre que la crème glacée menthe et copeaux de chocolat répare tout. et pour les douleurs qu'elle ne peut pas réparer qu'il y aura toujours les bras de ma mère. nous devons apprendre à nous concentrer sur l'énergie chaude. toujours. y faire tremper nos membres et apprendre à mieux aimer aux yeux du monde. parce que si nous ne sommes pas capables d'apprendre à être attentionnés les uns envers les autres comment apprendrions-nous à être attentionnés envers la partie la plus désespérée de nous-mêmes.
rupi kaur
le soleil et ses fleurs
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Par durgalola le 27 Juillet 2019 à 14:32
Résolument végétarien, l'auteur sud-africain né au Cap affiche des positions proches de l'antispécisme - cette idée que l'espèce d'un animal ne doit pas influencer notre manière de la traiter ou de la considérer. Son dernier livre, l'Abattoir de verre, accorde une grande place à ce sujet. A travers sept histoires morales, Coetzee met en scène son double littéraire, Elizabeth Costello, une écrivaine australienne vieillissante.
.... plus loin, Costello vit avec des chats férals. Elle a choisi de "tourner le dos à (sa) tribu - la tribu des chasseurs - et de (se) placer du côté des chassés", priant pour un monde où les hommes n'auront plus droit de vie et de mort sur les autres espèces. A la fin du recueil, l'héroïne envisage de construire au cœur d'une ville un abattoir en verre pour réveiller les consciences. Et pointe notre ambiguïté. "Si nous sommes préparés à infliger la mort à autrui, pourquoi souhaitons-nous lui épargner la douleur ?".
Le livre se clôt sur un reportage sur une ferme-usine où les poussins mâles, qui ne font pas partie du "business plan" sont broyés pour être transformés en nourriture pour bétail ou en engrais. "C'est pour eux que j'écris. Leur vie fut tellement brève, si facile à oublier", déclare Costello. A travers ses mots se dévoile, indéniablement, l'engagement profond de J.M. Coetzee.
Gladys Marivat
LIRE - décembre 18/janvier 19
(chat féral : chat qui retourne à l'état sauvage)
En parallèle à la place de l'animal, l'auteur nous parle de la vieillesse, de la grande vieillesse que va bientôt aborder Elisabeth Costello.
"La vérité, c'est que tu es une vieille dame qui a besoin de soins...."
Sa mère secoue la tête.
"Pas cette vérité-là. Dis-moi l'autre vérité, la vérité vraie."
Mais je ne n'y suis pas arrivé. Je n'ai pas pu lui dire en face ce que je n'ai aucun mal à t'écrire maintenant : " la vérité vraie, c'est que tu es en train de mourir. La vérité vraie, c'est que tu as un pied dans la tombe. La vérité vraie, c'est que tu est déjà sans défense, que demain tu seras encore plus démunie, et ainsi de suite, jusqu'au jour où il n'y aura plus d'aide du tout.
.... la vérité vraie, c'est que tu ne peux plus dire Non. Tu ne peux pas dire Non au tic-tac de la pendule. Tu ne peux pas dire Non à la mort. Quand la mort dit Viens, il te faut courber la tête et partir. Alors accepte. Apprends à dire Oui...
Laisse derrière toi cette maison... laisse tes objets familiers, viens vivre dans une institution.... ne te braque pas. Dis Oui. Dis Je suis d'accord. Dis je suis entre vos mains. Fais au mieux"
J.M COETZEE
(lauréat du prix Fémina étranger, prix Nobel de littérature en 2003)
L'abattoir de verre
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Par durgalola le 25 Juillet 2019 à 14:00
Les osselets
La mésange à tête bleue
au midi scintillant
pose ses pattes propres
sur la corne d'une charogne
pousse trois trilles et puis repart
touffe de poils dans le bec
les pattes légèrement moins propres
on peut chanter dans les décombres
construire son nid d'osselets fins
chaque jour commence un nouveau jour
les oisillons ont besoin de chaleur
pendant qu'une drôle de musique
s'aiguise dans le ventre
du chat du voisin
Thomas VINAU
C'est un beau jour
pour ne pas mourir
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