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Le monde est un arbre
un arbre dressé
qui regarde les veines du ciel
un arbre perdu
qui pousse au centre du monde
un arbre éperdu
qui se couche lentement sur le lit du vent
le monde est un arbre
le monde est un arbre
et nous sommes les feuilles
de ses branches
c'est l'arbre étoilé d'anges
que vit un jour
le tout jeune William Blake
au milieu d'un champ
....
ce sont les arbres-poumons d'Amazonie
qu'il faut défendre pour l'éternité
ce sont
avant tout et à jamais
les oliviers de Giotto
oliviers bienveillants
frères arbres
attentifs à la descente du bleu
dans l'esprit de Saint François
attentifs à descendre
pour mieux s'élever
descendre
au plus profond des racines
pour atteindre le fond du ciel
...
Zéno BIANU
(le désespoir n'existe pas)
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Tous les commandements de Dieu viennent de l'amour et de la bonté de sa nature ; car s'ils ne venaient pas de l'amour, ils ne pourraient pas être le commandement de Dieu, car le commandement de Dieu est la bonté de sa nature et sa nature est sa bonté dans son commandement.
Qui demeure dans la bonté de sa nature demeure dans l'amour de Dieu, et l'amour n'a pas de pourquoi.
Si j'avais un ami et que je l'aime parce que j'en reçois du bien et qu'il fait pleinement ma volonté, je n'aimerais pas mon ami, mais moi-même. Je dois aimer mon ami pour sa bonté propre et sa vertu propre, et pour tout ce qu'il est en lui-même, alors j'aime vraiment mon ami quand je l'aime comme je viens de le dire. Il en est ainsi pour l'homme établi dans l'amour de Dieu qui ne cherche en Dieu rien qui lui soit propre, ni pour lui-même ni pour quelque chose que ce soit, qui aime Dieu seulement pour sa bonté propre, pour la bonté de sa nature et pour tout ce qu'il est en lui-même : tel un véritable amour.
Maître Eckhart
Sermons
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Humanité en déroute
10 ans, peut-être
Dans la presque nuit
Le garçon au teint basané
Quête une pièce.
Sa mère l’attend.
25 ans, à peine plus,
La jeune femme roumaine
Se trouve un nouveau logis
Amant, amie ou autre.
Ne plus retourner là-bas.
35 ans, même moins
Le Syrien quête aussi
Deux ans qu’il est ici.
Son pays est foutu
La neige glisse sur son blouson.
60 ans, et davantage,
Assis devant l’étroite
Entrée de la poste
Le vieil homme tend la main.
Chaque menue pièce est bienvenue
A quel moment, notre dignité s’efface-t-elle
Pour qu’à notre tour, nous tendions la main ?
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« Le seul truc pas chouette c’est qu’au paradis,
on va manquer de saucisses et de chips.
Dieu ne veut pas qu’on ramène des choses d’en bas.
Il a crée le paradis, donc c’est parfait… Point !
Et on en a pour l’éternité »
Parole de détenus, de jeunes de l’école de la deuxième chance.
Alors que vous inspirent ces paroles ?
défi proposé par LilouSoleil
Si la vie n’est qu’un passage, dans ce passage au moins, semons des fleurs
Montaigne
Mal au crâne, jambe qui brûle, bras cassé, Kévin se réveille :
« j’étais mieux dans l’au-delà ! » confie-t-il à sa mère.
Samedi soir, après une soirée bien arrosée (pas fous les gars, la bouteille de vodka était dans la voiture) et à fricoter avec quelques filles bien roulées, nous sommes rentrés, dans la vieille twingo de Jérémie et ……… un chat blanc, minuscule … il a voulu l’éviter et l’embardée, les tonneaux, le choc, l’impression que nous étions dans un film sans fin.
Un moment gris souris, l’impression de tenir la main de Jérémie et de Nono, bien, j’étais bien, bien, bien … comme lorsque nous sautons dans la suave Ardèche du cirque de Gens, près de Chauzon (Ardèche). Délassé, chaud, libre, une sensation d’être un poisson, la respiration oubliée, juste être une truite arc-en-ciel. Les deux autres semblaient parfaitement heureux et nous nous laissions emmener par le courant.
A travers l'eau, le soleil dardait ses rayons, nous étions fous de joie. Même Nono ne ricanait plus, ne regrettait pas son éternel paquet de chips et sa Stella Artois. Des bulles irisées sortaient de sa bouche, « même pas faim, même pas soif ! ».
Jérémie, lui, qui d’habitude râle et rôte à qui mieux mieux, filait doux. Et ronronnait presque. La rivière s’élargissait, des bulles nous chatouillaient, la musique était trop classe : on aurait dit Adèle.
Moi, qui m’ennuie pour rien, jamais sans zique, sans face de bouc, sans un pote, tu vas doucement rigoler, c’était le pied et je ne demandais rien, trop heureux d’être. Nous n’étions plus seuls, des vieux, des jeunes, des noirs, des blancs, des vaches, des ours, des souris et des mésanges. Cela devenait presque comme une chorale. Les gens s’envoyaient de petits sourires, les mésanges s'adaptaient vite à leur nouvel élément.
Devant nous, j'ai vu Nicole, ton ancienne collègue (elle envoyait un baiser) et aussi, Guy Corneau, celui qui est en photo sur le livre posé sur ta table de chevet.
Nous ne cherchions pas à nous faufiler comme d’habitude, non, nous étions si cool d’être ensemble. Les couleurs se mixaient, se mouvaient, nous caressaient. Jamais senti quelque chose d’aussi agréable, d’aussi bon. Et ma main a lentement glissé de celles de mes potes. Jérémie, qui jamais ne m’oubliait, de Nono, avec qui j’étais copain depuis le CP.
Au creux du ventre, un petit pincement, près du cœur, une voix chaude me glissant « il est temps que tu rejoignes ta mère, elle a besoin de toi. »
Et me voilà, maman, j’ai mal, je souffre,, je pleure, maman, je t’aime, prends moi dans tes bras.
à vous qui êtes dans l'au-delà
- Guy Corneau décédé le 5 janvier 2017, psychanaliste, a écrit de nombreux livres (la guérison du coeur, revivre, le meilleur de soi ..),
- Nicole A. décédée le 23 novembre 2017,
- Christophe décédé le 28 décembre 2016.
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