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    L’alouette,  sur son lit de terre, dès que le matin point

    Ecoute en silence ; puis, s’élançant du champ de blé qui ondule, à pleine voix

    Conduit le chœur du jour : son trille éperdu

    Montant sur les ailes de la lumière dans le vaste espace

    Retentit en écho dans l’adorable azur et la brillante sphère  des cieux.

    Sa gorge étroite lutte avec l’inspiration ; toutes les plumes

    De sa gorge, de sa poitrine, de ses ailes vibrent du souffle divin.

    Toute la nature l’écoute en silence, et l’auguste soleil

    S’arrête sur les monts, laissant tomber un petit oiseau

    Un regard de douce humilité, d’émerveillement, d’amour  et de respect.

    Alors, à pleine voix, de leurs verts bosquets tous les oiseaux  entonnent leur chant :

    Grive, linot, chardonneret, rouge-gorge et roitelet

    Eveillent le soleil de son doux songe sur les monts.

    Le rossignol de nouveau module son chant, et, tout le jour

    Comme toute la nuit, épanche de son inépuisable gazouillement,  tous les oiseaux chanteurs

    Ecoutant attentifs ses accents éclatants, avec admiration et amour.

     

     

    Traduit de l’anglais par Madeleine. L Cazamian

    In, « William Blake, Poems/poèmes »


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  • Bien mis sur l'édredon

    Corps et queue allongés

    Le chat vit son matin.

    Premiers pas au dehors

    du lit - chaleur - livre 

    polonais - replié les lunettes.

    L'autre félin gras

    à souhait me tire

    vers la gamelle vide.

    Aurais-je la ténacité

    de chanter l'écrivaine

    la nature et Blake ?

    Le soleil se rince

    dans une frange nuageuse

    Le bleu aussi. Traces de givre.

     

    Agab

    (janvier 2020)

     


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  • promenade photographique du 1er au 15 janvier 2020

     

     

    promenade photographique du 1er au 15 janvier 2020

     

     

    promenade photographique du 1er au 15 janvier 2020

     

     

    promenade photographique du 1er au 15 janvier 2020

     

     

    promenade photographique du 1er au 15 janvier 2020

     

     

    promenade photographique du 1er au 15 janvier 2020


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  • La montagne est trop haute

    Les nuées trop limpides

    Pour quoi sommes-nous faits 

    Dans la vallée profonde

     

    Le chemin nous échappe

    Le cœur est notre guide

    Si loin déjà d'ici

    Dans son ordre invisible

     

    Gérard BOCHOLIER

    Depuis toujours le chant


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  • Âme ! être, c'est aimer.

    Il est.
    C'est l'être extrême.
    Dieu, c'est le jour sans borne et sans fin qui dit : j'aime.
    Lui, l'incommensurable, il n'a point de compas ;
    Il ne se venge pas, il ne pardonne pas ;
    Son baiser éternel ignore la morsure ;
    Et quand on dit : justice, on suppose mesure.
    Il n'est point juste ; il est. Qui n'est que juste est peu.
    La justice, c'est vous, humanité ; mais Dieu
    Est la bonté. Dieu, branche où tout oiseau se pose !
    Dieu, c'est la flamme aimante au fond de toute chose.
    Oh ! tous sont appelés et tous seront élus.
    Père, il songe au méchant pour l'aimer un peu plus.
    Vivants, Dieu, pénétrant en vous, chasse le vice.
    L'infini qui dans l'homme entre, devient justice,
    La justice n'étant que le rapport secret
    De ce que l'homme fait à ce que Dieu ferait.
    Bonté, c'est la lueur qui dore tous les faîtes ;
    Et, pour parler toujours, hommes, comme vous faites,
    Vous qui ne pouvez voir que la forme et le lieu,
    Justice est le profil de la face de Dieu.
    Vous voyez un côté, vous ne voyez pas l'autre.
    Le bon, c'est le martyr ; le juste n'est qu'apôtre ;
    Et votre infirmité, c'est que votre raison
    De l'horizon humain conclut l'autre horizon.
    Limités, vous prenez Dieu pour l'autre hémisphère.
    Mais lui, l'être absolu, qu'est-ce qu'il pourrait faire
    D'un rapport ? L'innombrable est-il fait pour chiffrer ?
    Non, tout dans sa bonté calme vient s'engouffrer.
    On ne sait où l'on vole, on ne sait où l'on tombe,
    On nomme cela mort, néant, ténèbres, tombe,
    Et, sage, fou, riant, pleurant, tremblant, moqueur,
    On s'abîme éperdu dans cet immense cœur !
    Dans cet azur sans fond la clémence étoilée
    Elle-même s'efface, étant d'ombre mêlée !
    L'être pardonné garde un souvenir secret,
    Et n'ose aller trop haut ; le pardon semblerait
    Reproche à la prière, et Dieu veut qu'elle approche ;
    N'étant jamais tristesse, il n'est jamais reproche,
    Enfants. Et maintenant, croyez si vous voulez !

     

    Victor HUGO


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