• Il ne m'a pas échappé que les enfants sont d'ordinaires turbulents, dépourvus d'inhibition, occupés à essorer à grand renfort de cris et de pleurs le bouillon émotionnel dans lequel leur naissance les a plongés. Un enfant pris par la matière brute de l'enfance n'est occupé à rien d'autre.

    L'inhibition croît proportionnellement à la taille, puis soudain, à l'adolescence, on rebat les cartes. On s'étire, on pèle, on mue, ça tire sur le corps, dans la tête et devant le miroir. On se demande comment on a fait pour y croire : en ses parents, en l'école, en cette histoire de vivre et de grandir. On grésille, le diamètre de nos veines n'est plus calibré pour le nouveau voltage qui nous parcourt le corps.

    On doute de soi et du monde et on en veut au monde de nous faire douter de soi. Ce qui nous tenait lieu de royaume quelques mois plus tôt nous apparaît clairement comme une prison. On passera une vie entière, ensuite, à se demander à quel moment on y voyait le plus clair : avant ou après ? En fonction, on méprisera son enfance ou on lui vouera un culte.

     

    Marion MULLER-COLLARD

    Wanted Louise


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  • Avec ce soleil, ce bleu 

    pimpant et en pull,

    traverser les pelouses tondues

    sans autres occupants

    que des sansonnets, mésanges,

    moineaux. Se permettre

    de partir à la recherche 

    de muguet. 1 seul brin

    dans le tapis vert ; Djinnie

    se roule dans l'herbe.

    Le voisin se fait attaquer

    à coups de gourdin

    dans le dos, sur les cuisses.

    Pas très loin d'ici.

    "Prenez garde !"  me dit-il.

     

    Agab 25/04/20


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  •  

    Hommage aux soignants décédés

     

    Là-haut, un bleu épatant

    Un matin débonnaire

    et grâce à ceux partis

    sur le front, nous respirons.

    Merci à Mahen, Justine,

    Sylvain, Mohammad, Elena,

    au docteur Nounours,

    à Elisabeth qui laisse

    4 enfants, à Jean, Sami,

    Kabko, Jean-Jacques,

    toujours prêts à aider,

    médecin, infirmière,

    aide-soignante, hommes et

    femmes. Hommage à eux.

     

    Agab 24/04/20

     

    (voir article)

     


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  • - Allons-nous sortir différents de cette crise ?


    - Je l’espère vivement. Il faut tout mettre en œuvre pour inaugurer un autre mode de vie, plus solidaire, pour quitter l’individualisme et comprendre avec tout son cœur qu’on ne peut pas consommer la planète, accroître les inégalités, sacrifier tout sur l’autel du profit.

    Il faut éviter la contagion du virus mais aussi celle de l’égoïsme, du chacun pour soi. Se confiner, ce n’est pas se couper des autres mais, au contraire, les rejoindre sur un autre plan. Oser une intériorité au service de l’autre.

    Bien sûr, une fois ce confinement terminé, je vais apprécier d’autant plus la chance de rencontrer des gens, même si je me suis rendu compte aussi que je n’avais pas besoin de tout ce tumulte hyperactif de la vie ordinaire autour de moi. J’ai conseillé à mes enfants de tenir un journal intime de cette période qui va les marquer pour la vie.

    extrait de l'interview d'Alexandre Jollien 

    sur l'Illustré


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  • du jaune pour plaire aux abeilles

     

     

    du jaune pour plaire aux abeilles

     

     

    du jaune pour plaire aux abeilles

     

     

    du jaune pour plaire aux abeilles


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