•  une poésie que vous aimez

    et que vous pouvez écrire de tête (enfin presque)

     

     

     

    Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant
    D'une femme inconnue, et que j'aime, et qui m'aime
    Et qui n'est, chaque fois, ni tout à fait la même
    Ni tout à fait une autre, et m'aime et me comprend.

    Car elle me comprend, et mon coeur, transparent
    Pour elle seule, hélas ! cesse d'être un problème
    Pour elle seule, et les moiteurs de mon front blême,
    Elle seule les sait rafraîchir, en pleurant.

    Est-elle brune, blonde ou rousse ? - Je l'ignore.
    Son nom ? Je me souviens qu'il est doux et sonore
    Comme ceux des aimés que la Vie exila.

    Son regard est pareil au regard des statues,
    Et, pour sa voix, lointaine, et calme, et grave, elle a
    L'inflexion des voix chères qui se sont tues.

     

    Verlaine

     

     


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  • Défi 214 avec Fanfan

     

    Les croqueurs de mots vont écrire une lettre pour demander un emploi (sorte de lettre de motivation) ,en prose, en vers, en image , comme on veut. Mais il faudra convaincre le futur employeur.Dans cette lettre, il faudra  “incorporer”, pour que la mayonnaise tienne,  des titres de chansons .

     Fanfan a choisi Aznavour (Si on déteste on peut choisir des titres d’un chanteur qui nous convient ).

    J'ai préféré MORANE avec les uns contre les autres, toutes les mamas,   sur un prélude de Bach.

     

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    Alexia D'ANNUNZIO

    3 rue des Vents fleuris

    42000 SAINT ETIENNE

     

    Madame, Monsieur,

    A la suite de votre annonce parue sur le bon coin depuis le 25 décembre 2018, je postule à l'emploi de "mama".

    Quand j'ai vu votre texte de parents qui après un congé parental de Madame, avaient besoin d'une personne de confiance pour vos enfants (Lisa, Marine et Jovial), je me suis dit que cela tombait à pic. Après 15 ans d'armées, comme infirmière, me voici en retraite, célibataire, sans enfant et disponible rapidement.

    Je ne suis pas une fine cuisinière ; mon stage à la ferme-auberge "les uns contre les autres" s'est terminé par un certificat justifiant de mon intérêt au métier, ma qualité de service à la clientèle et un satisfecit pour les œufs sur le plat. 

    Par contre, les enfants pourront compter sur moi pour leur lire des histoires (le petit prince de Saint Exupery, Ernest et Célestine) jouer à la marelle et s'amuser à cacher des objets dans le jardin. 

    Je ne parle pas couramment l'anglais mais très bien l'Italien ; ma famille est originaire du lac de Côme. Je joue même un peu de piano et improvise sur un prélude de Bach.

    Egalement, je peux leur faire découvrir la nature, leur apprendre à nager. Si les enfants aiment jouer à la poupée, moi aussi, s'ils préfèrent chevaucher un cheval, je serai le cheval et s'il faut chanter, je chanterai. Nous irons à la bibliothèque, à l'école et chez vos parents. 

    Pour conclure, je leur apprendrai à dire bonjour, s'il vous plaît et merci. 

    Je vous communique, comme vous le souhaitez, les noms de deux personnes prêtes à me recommander : la lieutenant-colonel Valérie MORCEL, cheffe de corps du 54e régiment de transmissions d’Haguenau et Madame Bernadette MISTIGRIS, tricoteuse confirmée à Béziers. 

    Si de toutes les mamas que vous rencontrez, vous me choisissez, soyez certains que je serais la plus heureuse des mamas.

    Recevez mes meilleures salutations.

     

    Alexia D'ANNUNZIO

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     


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  •  

    Pour Noël, il nous était demandé aux croqueurs de mots d'écrire une lettre au Père Noël, de l'envoyer au capitaine Domi. Nous avons vingt à participer. Si vous souhaitez lire les lettres, cliquez ICI et vous verrez sous la bannière toutes les lettres reçues. Ensuite, chacun a pu voter pour choisir 5 lettres et c'est la copinaute Zaza qui a été choisie. 

     

    défi 214 : lettre au père Noël

     

    Chers Père et Mère Noël,

     

    En ces temps d'obscurité, de crotte et d'opium pour les hommes sans rêve, nous vous écrivons pour rappeler, qu'ici, sur terre, dans la famille humaine et animale, des enfants en casquette ou des grands en pantalon, costume trois pièces ou velours et pull over jacquard, vous supplient de venir apporter joie, lumière et petits cadeaux.

     

    Nous sollicitons Mère Noël de concocter un gâteau bien sûr miraculeux «le weinachtskuchen »(dans la recette : du pumpernickel , du lait de soja, du sucre de canne, des raisins, des amandes, de la poussière d'étoile, surtout) mijoté de nombreuses heures dans une énorme gamelle sur le feu éternel.

     

    Les temps des croqueurs infernaux règne (animaux élevés tels des produits industriels, seulement leur cœur lui existe bien, hommes-picsou pianotant sur leurs ordinateurs, hausse, baisse des actions, femmes devenant plus homme que certains hommes plus machine à calculer qu'homme, pilleurs de terres, exploiteurs de forêts, décapiteurs d'emplois, générateurs de misère, promoteurs de starisation éphémère,...) et le petit sans chaussette pleurera, transi sous 4 couvertures dans la caravane non chauffée (plus de gaz ..) où sont réfugiés ses parents venus de l'Est.

     

    Chers donateurs de réconfort, de tendresse et d'amour, nous vous supplions, aidez-nous ! Tous, nous sommes appelés à croire à votre soutien. Un homme perdu a tué des innocents à Strasbourg, des familles sont en peine. La clé, c'est votre amour dans les cadeaux aux nœuds jolis, le morceau de weinachtskuchen délivrant le malheureux ou la malheureuse de tous ses nœuds. Un morceau sera bienvenu aussi pour les humaines et les humains, sensibles et doux, les bébés et les artistes de tout poil et aussi les vaches, truies et poulets entassés.

     

    Des enfants de partout, Le Puy, Florence, Kananga ou Rosario, vous demandent de les accepter en stage, six mois ou six ans ! Le paysage, chez vous, est si pur, clair et coquet, peuplé de verdiers, perroquets et rennes … et votre aide si précieuse, qu'ils apprendront à propager la paix sur Terre. Grâce, 10 ans, est prête à venir dès ce soir.

     

    Nous vous remercions, tous, que nous soyons du Groenland, du Nicaragua, de Madagascar, d'Islande ou de la plus petite des îles habitées, de nous écouter et de venir, encore cette année, sur Terre distribuer vos cadeaux.

     

    Chers parents du ciel des rêves, nous vous vous embrassons. Smack !!!

     

    signé,

    Nous, peuple des terres abîmées.

     

    défi 214 : lettre au père Noël

     

     

     


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  •  

    défi 213

     

    À tous les matelots des Croqueurs de Mots,

     Colette est à la barre et  nous propose en toute simplicité ce quatrain :

     

    Novembre a ses charmes

    Novembre a ses larmes

    Son décor fait rêver

    Son refrain fait pleurer

    Pour le lundi 3 décembre, vous le complétez ou vous l’introduisez dans un texte comme cela vous convient.

     

    "Novembre a ses charmes

    Novembre a ses larmes

    Son décor fait rêver

    Son refrain fait pleurer"

     

    Luisa tapote sur son clavier et chantonne "la, la, la, novembre .... charmes". Le rythme vient, s'impose, elle reprend une nouvelle fois ... jusqu'au moment où la sonnerie joyeuse de son smartphone résonne. Apparaît le nom de Frédéric. "Luisa, c'est moi ! Veux tu venir me rejoindre, tout de suite, maintenant vers la place ronde, au café des amis ? ". 

    Novembre, sa nuit grognonne, en larmes, s'attend à un refus, à un non," je travaille" ou" non, je vais voir mamie au foyer Douzain". Luisa raccroche, dit qu'elle continuera demain à créer un petit refrain pour la chanson qu'elle prépare aux enfants de sa classe de maternelle. Luisa met ses chaussures, son anorak et un parapluie pour faire fuir les gouttes. Elle marche vite, prend une rue, regarde le ciel près de s'endormir et fonce voir Frédéric. Elle le voit bientôt, il est fier, souriant. Regarde, mon idée a été choisie. La place ronde arbore effectivement, en cette fin de novembre, un décor qui fait rêver. Multiples sapins de Noël, boules rouges, dorées, des lutins rouges, et comme des étoiles filant dans la nuit. Ils s'embrassent fougueusement. C'est comme ça quand on a vingt ans. 

    Et Luisa chantonne son refrain qui la fait pleurer. Elle se voit avec les enfants, ceux de l'école maternelle, et aussi, ceux qu'ils feront tous les deux, ce soir peut être ou dans quelques jours.

    "Novembre, lui souffle, l'ami, la naissance sera pour août. Ils se passeront de moi aux espaces de vert pour six mois, je serai avec vous deux ou trois." Les lutins les regardent. Ils leur semblent qu'un d'entre eux leur fait signe, et aussi un deuxième. Peut être des jumeaux dans l'amour de ce novembre.

    Novembre a ses charmes ... lui confie Frédéric le jardinier. 


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  •  Voici à la barre du navire pour ce défi 212, Lénaïg qui nous présente deux photos de Street Art,

    ou Art de la rue, dont nous pourrons disposer à notre guise, ou en choisir une autre,

    ou ne pas mettre d’image du tout MAIS le défi va consister à écrire une petite histoire

    en y incluant au moins l’une des propositions suivantes :

    • un regard bizarre,
    • les murs ont de grandes oreilles,
    • la chance me sourit.

    défi 212

    La rue, longue et encore éclairée, rue de quartier tranquille, bordée d'immeubles ouvriers, la rue attend son passant. 

    Les arbres feuillus somnolent, là haut, les étoiles et quelque avion venant des îles Canaries, donnent du piquant au ciel.  A cette heure presque tardive, les volets baissés, les habitants regardent une série Westworld, ce monde fabriqué. D'autres sont accrochés à leurs écrans.  La rue "Eugène Sue" patiente. Un homme ordinaire, jean et casquette vissée sur la tête, fume une cigarette. La dernière de la journée, et remonte rejoindre son amante. Un chat miaule, crie même, poursuivant une grisette pas du tout énamourée. La rue s'assoupit, laisse échapper quelque brume. Seulement les murs ont de grandes oreilles et ronronnent "une silhouette, une femme, une demoiselle, une arpette".

    Elle avance à pas rapides, la nuit est fraîche, elle s'emmitoufle dans son écharpe rousse. Vite, rejoindre sa voiture, garée dans une rue voisine. Tard, elle est restée trop tard dans ce café à échanger avec ses copains d'avant, rire des blagues idiotes, bref, oublier les heures à rallonge dans son travail de graphiste. Dessiner des arbres aux ramures délicates, cela prend des heures et la revue "Herbages" la presse, comme toujours, de terminer au plus vite pour la publication. Elle marche, court presque lorsque soudain elle se trouve en face du mur. Un immense chat, peint sur le mur par un grapheur pas très talentueux. Elle pense déjà à ce qu'elle aurait dessiné.

    La rue retient sa respiration, les murs n'en croient pas leurs oreilles. Après la surprise, elle (Ermandine), passe à travers le mur. Les yeux du chat ont cligné. Comme d'habitude, seulement, la peur n'a pas rendu la passante héberluée, affolée, se sauvant comme les autres, ou s'évanouissant. Les yeux du chat ont cligné, une fois deux fois après son passage. Sa jambe arrière, non gainée de soie, non chaussée d'escarpin, enfin disparaît. 

    La nuit noire s'est évaporée, limbes roses de début d'aurore, et les yeux du chat ont perdu leur brillant. Les enfants avec leur sac à dos, se hâtent de rejoindre l'école, un petit chien brun et blanc, oreilles dressées renifle, les arbres dont les feuilles bruissent, allongent leurs branches. La rue silencieuse et les murs qui ont des oreilles attendent la nuit. Reviendra-t-elle ? Reviendra-t-elle ? A moins que, ... ou .. chut, intime la rue, patientons ! 

     

    De l'autre côté,

    du sable,

    du sable et la mer,

    le chat entraîne l'humaine

    loin, loin, loin

    vers l'oasis, palmiers et glouglous des fontaines.

    La-bas, des chats, seuls, à deux, en groupe 

    des chats ! 

    et quelques humains attirés au hasard des villes. Elle reconnaît Colette, aussi Chateaubriand et son chat Micetto,

    Elle s'avance, sourire aux lèvres ....

     

    petit clin d'oeil au passe-muraille de Marcel Aimé


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