• A la barre du défi 200 pour les croqueurs de mots

     

    Défi 200 pour les croqueurs de mots

    pour le premier jeudi en poésie : prendre un livre de poésie (un des vôtres, celui d'un poète préféré, d'une anthologie), ouvrir par hasard une page et mettre le poème sur le blog.

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    le livre d'or de la poésie française 

    contemporains de H à Z

    Pierre Seghers

    page 106

     

    Symphonie 1959 de Paula

    (extrait)

     

    Les mots du poème ont mûri comme de grands fruits ; voici le temps où nous les pressons

    dans un cellier aux couleurs de votre vie.

    Tel en sera l'alcool, le poids de légende au fond des flacons, tels nous serons au soir quand à la mi-lande

    le sergent de nuée dardera vers nous son éclair noir 

    la pierre des séparations.

    Bénissez mes mains sur ma vendange, bénissez ce vin malheur et joie et ciguë et caresse

    que tout encore vous soit dédié comme j'ai vécu,

    jusqu'à ma mort même.

    Rien n'a jamais compté pour moi que de boire votre présence votre absence

    et la nuit chaude et la nuit douce selon que vous me la donniez.

    La foudre elle-même plantée entre mes épaules m'a assoiffé de vous

    cette année où elle est tombée :

    tout un or étrange et fou maintenant jusque dans les racines 

    où je descends chaque matin me réinventer mon nom...

     

    Loys MASSON (1915/1970)

     


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  • A la barre du défi 200 pour les croqueurs de mots

     

    Défi 200 pour les croqueurs de mots

     

    Après les Cardabouche qui ont proposé un défi de haut vol, non seulement, sont-ils dessinateurs,  écrivains mais aussi des concepteurs, et à la demande hier soir du capitaine Dom, je prends la barre pour ce défi anniversaire. 200 défis divisés par 25 par an en moyenne ; cela fait au moins huit ans de défis proposés par des capitaines de trempe bien différente, tous animés par l'amour d'écrire et/ou l'amour de la poésie.

    Alors bon anniversaire moussaillons et capitaines,

    et pour le premier jeudi en poésie : prendre un livre de poésie (un des vôtres, celui d'un poète préféré, d'une anthologie), ouvrir par hasard une page et mettre le poème sur le blog.

    pour le deuxième jeudi en poésie, j'ai pris 2018 - 200 = 1818. Je vous suggère de choisir un texte d'un poète du dix neuvième siècle (Victor Hugo, Lamartine, Georges Sand ....) ou un  poème sur l'hiver.

     

    A la barre du défi 200 pour les croqueurs de mots

    pour le défi du lundi 19 février :

    la principale consigne est de commencer son texte par 

    "je me souviens"

    et une proposition de consigne supplémentaire, uniquement si vous en avez envie,  : choisir un mot unique dans la liste et l'intégrer dans votre texte :

    "maison, anniversaire, rouge, bateau ou lundi"

    Je vous salue bien bas Moussaillons et Capitaine Dom, 

    en vous souhaitant la meilleure inspiration possible. 

     

     


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    Les Cabardouche sont de service cette quinzaine pour proposer les défis.
    Espérons qu’ils sauront nous inspirer et nous amuser !

    Pour le lundi 29 janvier
    A la manière de Clémentine Mélois dans son ouvrage « Sinon j’oublie »

    ( lire un extrait ici )

    Vous avez trouvé une liste de courses qui trainait dans un chariot,

    faites parler la personne qui a pu écrire cette liste….

     

    Défi 199 la liste de courses

     

     

    Une petite liste de rien du tout, une de celles que l'on fait parce que l'on a une petite tête, qu'on est étourdi, non concentré,

    peut être parce qu'on a la tête ailleurs, dans la Lune ou Vénus (oui Vénus j'aime bien, beaucoup passionnément).

    Qui avait laissé tomber ce p'tit bout de papier un jour d'automne où les feuilles n'ont plus rien d'autre à faire que se fondre dans l'air du temps.

    Une petite liste pas du tout du genre, des éponges à récurer, 2 tranches de jambon, du gruyère, une bouteille de côtes du Rhône, de la bière sans alcool, du maggi comme celle d'une petite mamie adorée. 

    Non, peut être celle d'une maman ayant fort mal aux dents, depuis quelques temps, elle n'allait plus chez le dentiste, parce que les journées de travail étaient longues et longues, les deux enfants, 5 et 7 ans à aller chercher chez la nourrice si sympathique mais qui commençait à être fatiguée et à attendre une retraite bien méritée, maux de dos, sciatique aussi.

    D'une maman qui après avoir été chez le dentiste qui sans la gronder, avait commencé le traitement, illico presto, lui avait dit du codoliprane pour calmer, de l'hextril pour le bain de bouche et de l'arnica.

    Non l'arnica, c'était elle, et elle seule qui y avait songé. Elle était femme de ménage dans un bel hôtel de Metz, celui construit par Philippe Starck qui avait sur le dessus du toit une reproduction d'une fort jolie maison du secteur impérial, oui, mais des chambres grandes, spacieuses avec des meubles qui ouïe se heurtaient contre elles, oui pas elle qui se heurtait mais les meubles.

    Et là, à courir pour arriver avant la fermeture de la pharmacie, elle avait sorti le mouchoir de la poche, s'était essuyée le nez et le papier oups s'était envolé.

    Une liste disparue, échappée, s'endormant confiante contre les feuilles assoupies.

     

     


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  • défi 198

     

    défi 198

    C’est ABC (Jardin des Mots) qui s’y colle,  bon gré,  mal gré d’où l’idée de nous proposer le thème suivant :

    « Surprise de janvier »

    imaginez que l’année commence en vous surprenant, racontez comment vous réagissez.

     

    pour Olivier, pour Florinette, pour vous qui savez qu'ailleurs vivent d'autres êtres

     

    L'air est humide, il a plu presque toute la nuit, se dégagent de légères vapeurs dansant dans le carré d'herbe du champ des sœurs. Le matin est calme, très peu de voitures circulent en ce premier de l'an, bientôt dix heures du matin.

    La passante accompagnée de son chien, longe le parc. Surprise, Margotte, vivement tourne la tête, puis Isabelle aussi. Aucun aboiement, pas de traversée de la route, les deux compagnes poursuivent leur chemin. Elles ont vu quelque chose remuer dans l'herbe mouillée, puis se déplier , comme une armature d'un objet de la grandeur d'un yorkshire. Le message a été clair et apaisant : « continuez votre route ! ».

    Et après le squelette doré, apparaît peu à peu, les poils, les oreilles très rigolotes, cela se met à remuer, se secouer, et sous le sapin, le chien aboie et attend. Venus des immeubles aux couleurs des régions méditerranéennes, deux adolescents courent au-devant de l'animal étonnant. Ils sont heureux et la queue du yorkshire frétille. Il faut être très près pour entendre leur échange :

    « Ouaf … Ouaf … ou... » aboie le chien. « Slouf ! Nous n'avons pas réussi ! » soupirent Lina et Bolo.

    Ils échangent des regards lumineux, colorés. Du rouge, du gris, du jaune … les couleurs se croisent, se mêlent, le gris disparaît dans le jaune. Le regard vert caresse le visage de Lina, le gris qu'elle envoie se teinte de bleu, elle désire tant retourner sur Cosmoterre, rejoindre ses amis. Bolo explique l'impossibilité de s'installer ici. Les humains sont étonnament fermés aux échanges de leurs fluides.

    Slouf leur confie qu'ils avaient été prévenus de la difficulté de leur mission. Les hommes, s'ils persévèrent, vivent leurs derniers temps : l'oxygène se raréfie, les animaux sont considérés comme des objets, les terres agricoles sont utilisées pour construire des maisons, les tornades, les tempêtes, les glaciers, le monde fout le camp.

    Mais tout n'est pas si noir, n'est ce pas Bolo ! Celui-ci acquièce : ici, nous avons trouvé une famille accueillante qui depuis 5 ans, fait tout pour que nous nous sentions bien. Ils nous ont inscrits à l'école, appris le Français. Ils nous ont offert des grands parents, des oncles, des tantes, des cousins.

    Alors questionne Slouf que dois-je dire au Conseil intra-monde ?

    Les lumières palpitent, les entourent, ils sont même soulevés de terre. Le grand sapin se laisse traverser par le bon esprit de ces trois-là. Et les deux adolescents s'éloignent, retournant chez leur famille terrienne. Slouf harmonieusement s'élève, puis la lumière l'enveloppe et il disparaît.

    Et la vie continuera. Et d'autres intra-terrestres viendront. Plus il y en aura, plus nous aurons la chance de réparer nos erreurs et peut être que nous, oui nous, leur apporterons certaines de nos qualités.

     

    Et Margotte, elle aurait certainement aimé joué avec Slouf !

     

     


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  • Défi 197

     

     

    Voici notre amie Fanfan à la barre des « Croqueurs de Môts « pour la quinzaine qui arrive : Défi N°197

    Elle nous propose donc de  dire ce que nous inspirent ces chaises. (En espérant qu’elles nous inspirent )

    Pourquoi sont-elles là ? Que font-elles là ? Qu’attendent-elles ? Qu’ont-elles vu ? Etc …

    Et pour corser le tout, elle  nous demande juste de glisser deux fois le mot « chocolat » dans votre texte en vers ou en prose.

    Défi 197

     

    ........

    D'abord, une ombre se formalise, s'épaissit, un homme âgé prend forme, un peu étonné, à peine. Sur la deuxième chaise, une femme à la si belle peau chocolat, se dessine peu à peu, un rien essouflée. La troisième chaise sursaute , une adolescente, cheveux fous, sortant de l'hébétude d'un mauvais réveil, apparait.

    Tous trois se regardent et voient devant eux, la grande bleue, sentent le bon air des soirs d'été, ne serait-ce ce silence, cette absence des cris de mouette, ce vrombissement des insectes. 

    Ici, c'est le purgatoire, la salle d'attente des hommes défunts. 

    Nous, la trinité, ou nous, les anges, ou nous, l'océan ultime,  sommes patients, laissons les anciens vivants s'accoutumer.

    Nous leur restons invisibles.

    Ils aiment être ensemble. Jean, l'ancien qui a vu son énergie être aussi menue que la flamme d'une bougie. Mariette, l'Africaine à la si belle peau chocolat, oublie cette mort durant l'accouchement de son enfant, confiante soudain en ses proches pour l'aimer. Jade, n'a rien compris. Elle écoutait Louane, un train qui s'enfile dans son bus et là voilà sur cette chaise, avec ses deux humains au beau sourire. 

    Aucun ne dit un mot, simplement ils en viennent à se tenir par la main et à se laisser absorber par le paysage.

    Nous attendons, nous les connaissons.

    Et lorsque nous apparaîtrons pour leur poser la question :

    "L'un de vous va au paradis, les deux autres .. "

    Sur un ton enthousiaste, les mots s'entre-croisent :

    "oh cher ancien, c'est bien juste que vous rejoignez le grand jardin !"

    "Ah ma petite demoiselle, votre jeunesse sera si bienfaisante là-bas"

    "Madame, allez-y, vous y retrouverez la joie de vivre !"

    Nous, nous sourions 

    bons, mauvais, riches, pauvres, jeunes, vieux, malades, en bonne santé, ils sont rares ceux qui sont pur égoïsme. 

    Pour ceux-là, ils ont le choix, l'enfer de la solitude, le retour sur Terre, ou sur Terre Nova. 

    S'ils le souhaitent, ils seront cincle plongeur ou abeille même chat. 

    Déjà, Jean, Mariette et Jade rejoignent le monde harmonieux, les trois chaises, un instant, restent seules. 

     

     

     

     

     

     

     

     


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