• Esprit d'Amour

     

    J'ai vu l'amour en œuvre,

    Le dimanche de Pentecôte 

    Pas une colombe,

    Une jeune enfant aux couettes brunes.

    Assis sur le banc à gauche, le père,

    Deux mètres après, la mère.

    Et elle, au milieu.

    Ils ne se regardent pas,

    Ne se parlent pas.

    Et la petite à la robe fleurie,

    Pas l'âge de raison,

    Va vers l'un, sourire,

    Vers l'autre, câlin.

    Mouvement d'aller et venue.

    Elle regarde autour d'elle

    Et ses yeux bruns fleurissent.

    Elle raccommode gaiement 

    Le différent, l'anicroche.

    L'Amour en œuvre, oui !

     

    Agab (05/24)

     


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  •  

    pour Cécile 

     

    Agacements

     

    Froissements de papier.

     

    Pierres, galets arrondis,

    assouplis par le méli mélo 

    de la mer, advenant

    encore après encore.

     

    Scories de bois, de cœur,

    milliards de secondes

    s'effritant du rabot.

     

    Agacements, des insoumis,

    des libres, des aimants.

    Agacements de l'amour au long cours.

     

    Jamais tiédir.

     

     

     

    Agab (04/24)

     


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  • Terre libre

     

    Je connais une terre libre

    Arbre abritant les nids,

    Iris prêts à fleurir.

    Herbes, plantes,

    Broussailles et restes de chantier.

    Elle vit près d'un Norauto,

    D'un centre de récupération de points,

    De plusieurs ginkgos biloba.

    Elle chante le printemps 

    Et les autres saisons.

    Les chats la traversent.

    Peu la voit, la côtoie.

    Hélas après tant d'années d'oubli

    Un panneau la met en vente !

     

    Agab (05/24)


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  • Gran Canaria 

     

    I

    D'un coup d'aile,

    Vivre dans un ailleurs bleu,

    Chaud, sans herbe drue.

    Voir l'autoroute, civilisée,

    Slalomer entre les zones

    Magasins, usines, éoliennes.

    Maisons blanches proches,

    Trop,

    Au bord de l'océan ;

    Lui seul, immense, libre.

    Venir en touriste,

    Becqueter la chaleur,

    Tracer un chemin éphémère.

     

    II

    Et un matin exister avec le soleil,

    Comprendre l'océan,

    Voir les lézards, les ficus, les gens.

    Dans les grottes, ressentir

    Le peuple guanche, asservi,

    Baptisé dans la cuve verte,

    Certains esclaves au loin.

    La grande Espagne, Christophe Colomb.

    Aimer une ville accrochée à son volcan.

    Un salon du livre où je ne

    Comprends pas trois mots.

    Voir l'humanité de

    La serveuse née en Moldavie,

    Sa sœur à Clermont Ferrand.

    S'immerger.

     

    III

    Revenir 

    Dans le froid piquant

    Et l'herbe verte, verte, verte.

    La chatte fidèle 

    Miaule pour nous accueillir.

    Ressentir

    La peine de l'amie.

    Nounours, le chien de son cœur 

    Est mort, tristesse infinie.

    Léger goût amer

    D'abandon, d'inachevé, de regret

    D'un lieu où se construisait un bien-être.

    Sur le rebord de la fenêtre 

    Quelques cactées attendent 

    D'être plantées pour vivre ici.

     

    Agab (04/24)

     

     


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  • Louange de la terre et des fleurs

     

    Après avoir adieu à la maison des aimés disparus,

    marcher dans la douceur verte piquetée 

    de coucous, pissenlits et autres jaunes. 

    Le chemin blanc, les flaques, la chienne joyeuse.

    Au loin une grande chienne noire, Charlie, 

    au fin museau , calgos rescapé, 

    un petit jack russel, et une femme.

    Nous échangeons nos cœurs 

    dans le doux du moment.

     

    Agab (04/24)

     

    "Moi, en revanche, je vivais au cœur de Rome, comme si je m'étais trouvée dans mon village natal, où, par des temps plus humains, presque bienveillants, avant la barbarie nazie ou fasciste, qui infecta tant de monde, on ne refusait un salut à personne, ni une brève halte pour échanger deux mots." Edith Bruck (je te laisse dormir)

     


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