• 21 janvier 2016 Sainte Agnès, temps froid et sec

     

    Remercier

    Remercier

    Remercier

     

    Merci Djinnie

    Energie solaire,

    Merci Alexandre Jollien*

    Plein chant,

    Merci Matthias Malzieu**

    Centre du cœur,

    Merci ciel bleu

    Et bribes de nuages

    Follets, rondelets

    Merci le chat

    Tout à la chaleur,

    Merci eau qui chantonne

    Sous les pommes-de-terre,

    Merci Madame ***qui agonisez

    Et confiez votre foi, votre amour

    terrien

    Au prêtre, à vos enfants,

    A tous ceux qui écoutent.

    Merci  jourd’hui

    Merci !

     

    *Alexandre Jollien, Mathieu Ricard et Christophe André (trois amis en quête de sagesse)

    **Mathias Malzieu  (journal d’un vampire en pyjama)

    ***Messe du jeudi (radio Jéricho), témoignage du prêtre


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  • Notre  guerre des étoiles

     

    En  1983,

    Nous nous tenions par la main,

    Nous embrassions,

    Dormions dans les herbes hautes.

    Renaud chantait dès que le vent soufflera….

    Et dans la salle noire,

    Les aventures galactiques nous emmenaient loin

    Et dans la salle noire,

    Notre avenir n’était que supposition, brouillard.

    Nous regardions la guerre des étoiles.

     

    Et en ce décembre 2015,

     Après nos aventures et brouillards traversés,

    Après une chanson de Liane la Havas,

    Nous avons choisi la séance de l’après midi.

    Et dans la salle noire,

    Ensemble, nous regardons les héros fatigués de Star Wars …

    Heureux de les retrouver …

    Comme eux nous avons vieilli – rides et cheveux blancs.

    Et dans la salle noire,

    Comme Harrison Ford, Han Solo, notre chanson continue.


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  • mésange

     

    Devant sa tombe

    Elle lui parlait

    Cher mari,  je te rejoindrai.

    Nous serons tous réunis

    Là-haut au paradis.

    La tombe de marbre foncé

    Simple, sobre, respectable.

    Avec maman,

    Nous parlions de convenir d’un signe

    Quand elle serait là-haut.

    Près de la pierre dure,

    Des coques de noix étaient brisées

    Maman, confiait-elle

    Si elle devenait revenir

    Ici-bas

    Ce serait sous la forme d’un oiseau.

    Quand le cimetière était vide

    De ses enfants, de ses parents orphelins,

    Les corbeaux venaient communier sur les tombes bénites.

    Antoinette, Marie Antoinette

    Petite femme de l’art nouveau

    De Coué, des guerres honnies,

    Une mésange, oui, un petit oiseau chanteur.


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  •  

    changement de vie

     

    premier jour : lundi

    il va travailler matin, après-midi

    revient

    C'est fini, le temps du boulot !

     

    deuxième jour : mardi

    le matin comme un samedi

    livre, et café cora ou mac do

    après-midi bureau

    il range, classe, archive, trie

    sa collègue hérite de tâches

    il dit au revoir à une douzaine

     

    troisième jour : mercredi

    matin, maison

    midi, repas avec un collègue

    après midi poursuite de l'archivage

    le soir revient

    "je ne retournerai plus travailler !"

     

    quatrième jour : jeudi

    matin, "mieux dormi" dit-il

    matin, comme un samedi 

    midi et soir maison

    médiathèque et petite série sur Arte

     

    demain cinquième jour : vendredi

    matin, midi, ici,

    17 h,  bureau, festivités

    lui et tous les autres 

    ont voulu mettre le mot "fin"

    au service dissous par arrêté.

    Champagne et cotillons

    Adieu à l'homme tranquille

    qui s'engage dans le troisième âge

    Adieu aux collègues

    s'éparpillant à Metz,

    Strasbourg ou Pékin, peut-être ?

     

    Ainsi va la vie,

    bel Olivier continue à danser son air.

     

     

    (pour celui qui vit avec moi, Olivier)

     

     


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  • Souffrir

     

     

    Souffrir

    Parce que Marie et Matthieu, et chacun, et chacune, sont morts, tués, transpercés, ignorés dans leur être personnel.

    Souffrir

    Parce que des parents, des frères, des enfants sont poignardés dans leur cœur, leur âme.

    Souffrir d’être humain,

    Egoïstes, haineux, intolérant, luxurieux, vindicatif, lâche, irrespectueux, assoiffé de pouvoir..

    Souffrir et souhaiter mourir

    Rencontrer les terroristes dans leur paradis. Etre Leïla, la femme aux yeux ouverts où chaque regard leur rappellera la folie de leurs gestes. Qui sommes nous pour vouloir tuer l’innocent ?

    Souffrir et vivre

    Avec ma blessure, sans cesse ravivée, avec amour pour moi-même et le proche : parent, étranger, chat ou terre ensemencée.

    Vivre

     


     

    Marie et Matthieu  : couple originaire de Metz qui sont morts dans l'attentat du Bataclan

    Leila, Laïla, ou bien Layla désignent le même prénom (ليلى en arabe), car la langue arabe, contrairement aux langues latines, est une langue consonantique, les voyelles ne peuvent en changer le sens. Leïla, en langue arabe préislamique, signifiait la nuit noire la plus longue de l'année, mais c'est aussi le vin de robe rouge sombre. En arabe moderne, Leïla, Laïla ou Layla veut dire début d'ivresse et de gaité. C'est un des noms que donnent les adeptes du soufisme, les soufis, à l'entrée en transe ou ce qu'ils appellent la rencontre de l'amour divin.


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