Après l'ébahissement

devant l'arrêt brutal

du train train économique,

comme après le gel

des fleurs de fruitiers,

des vignes et jardins,

Les voix se délient

reprennent leur parlotte.

Faute à qui ?

Confinement des seniors,

Nicotine, entrée 

progressive des écoles,

mariages, restaurants...

Les moineaux se rient

de nos cacophonies.

Agab 22/04/20

Déjà la circulation

reprend. Chantier

en branle-bas,

les ouvriers sont masqués.

Un couple de moineaux

détalent. L'herbe 

haute rappelle les champs.

Le bruit assourdissant

du tracteur-tondeur.

Deux entrées du garage

ouvertes. Bientôt des réparations,

La police patrouille.

Des chenilles seront 

bientôt papillons.

Agab 21/04/20

Le mot avenir

est suspendu.

Les spectacles annulés,

La plage interdite.

Aujourd'hui est à respirer

dans le cœur d'une rose

jaune, d'un jardin lorrain.

Croiser un homme jogging

pain,  portable à l'oreille,

et se lancer un BONJOUR

bref  d'un temps suspendu.

Pour nous, pas pour les 

moustiques s'accouplant

dans la légèreté d'un vol.

Les mécano de Norauto

briquent l'atelier.

Chez Leroy Merlin, 

les entreprises se ravitaillent.

Les hommes ont la bougeotte.

Agab 20/04/20

Dimanche, nous sommes dimanche

L'enfant rit, l'enfant joue,

L'abeille vibre, zonzonne.

Les arbres feuillues se balancent.

Cela ressemble à un été d'enfant,

Quand dans le hameau perdu,

j'étais couchée sous les genêts

Face aux bons nuages dodus

Sur fond de bleu claquant.

L'heure m'oubliait.

Nuages, herbes, ciel,

comme, là, moineaux,

Vert et bleu et blanc.

Le temps charmant sourit.

Agab 19/04/20

Dans mon département

à la forme canine,

550 hommes et femmes

ont quitté le monde.

1000 sont à l'hôpital

Les soignants prennent soin.

Dans mon département

au sillon mosellan pollué,

l'air se fait plus clair,

les toux moins rockeuses.

Avant les fumées nocives

des usines - tuberculose.

Aujourd'hui les allers

incessants des véhicules.

Pourtant, cygnes, hérons, 

cormorans s'y plaisent.

Agab 18/04/20