• Vite,

    Arrêtons-nous !

    Les arbres enfantent

    des nourrissons

    aux couleurs délicates.

    Vite,

    buvons le printemps !

    Les pâquerettes,

    les véroniques au regard azur

    ne seront jamais si neuves.

    Le pissenlit

    vert parfait, fleur soleil

    large ;

    le cerisier du Japon

    a donné le la !

    Vite, arrêtons-nous

    Humons la vie nouvelle ! 


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  • pour ma belle-mère chérie (91 ans) 

    pour Mme G. (94 ans) qui vit depuis peu dans une maison de retraite

    pour la maman (92 ans) d'une copine

    et pour tous nos grands ancien(ne)s

     

    Qui sait de quoi demain sera fait ? J'approche les quatre-vingt-quinze ans. A mon âge, je ne peux rien prédire.

    Il faut apprendre à vivre au jour le jour et se faire au moins quatre plaisirs par jour, comme s'ils étaient prescrits par une ordonnance médicale.

    Statistiquement, j'ai dépassé l'âge limite pour une femme. Ce que je vis est donc un cadeau - un cadeau inattendu et très bienvenu.

    Rien ne me servirait de me plaindre des divers bobos ou maux de la vieillesse. Bien sûr, ce serait mieux si je pouvais encore lire et écrire : je me contente aujourd'hui d'écouter et de dicter. Mais, amis lecteurs, ne me plaignez pas ; j'y vois suffisamment pour vivre seule et me débrouiller dans mon appartement. Se plaindre augmente les douleurs. Voir le bon côté des choses les diminue. J'aime mieux être en vie.

    Chaque matin, quelque soit l'endroit où je me réveille, chez moi à Paris ou chez moi à la montagne, je sens avec la main le bois qui se trouve sur ma droite et, avant même d'ouvrir les yeux, je savoure simplement ceci : je suis en vie, et c'est bon. Je remercie Dieu pour cette nouvelle journée qui commence. Elle ne pourra qu'être agréable.

     

    Anne Ancelin Schützenberger

    Ici et maintenant

    vivons pleinement

    (décédée en mars 2018 à l'âge de 99 ans)

     


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  •  

     

     

    Le château de Schoeneck

    construit au 12 ème siècle  et démantelé au 17ème siècle

    se situe près de Dambach (Vosges du Nord)

     

     

    Il faut monter une côte un peu raide pour y accéder en 20 mn. 

    Personne et je pars avec le chien visiter cette très grande ruine.

    Nous rencontrons le châtelain (ou plutôt un des admirateurs du château)

    qui me raconte le formidable travail fait par une équipe de bénévoles depuis une vingtaine d'années.

     

     

    Aujourd'hui, il attend les visiteurs pour raconter l'histoire ancienne ;

    pour conclure il me dit que le bon côté de ce château est son éloignement de villages. Les pierres n'ont pas été récupérées et sont encore là sous l'épaisseur de la terre accumulée.

    Il fait bon ce dimanche de mars (le seul bienveillant dans ce mois)

    Il existe environ 80 châteaux en Alsace et nombreux sont pris en charge par des bénévoles. Il en existe un célèbre : le château du Haut Koenigsbourg (ancien château fort du 12ème siècle) restauré en 1900 à la demande de l'empereur allemand Guillaume II.

     


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  • Défi 203

     

    5 avril 2018 : Poésie, chanson ou autre sur :

    Les paysages, ceux que vous aimez ou pas, en vrai, en peinture, photo ou poésie etc.

     

     

    paysage

     

    respirer

    si grand que mon coeur éclate et s'évade

    je n'ai plus de corps, plus d'âme

    voler

    se mêler à l'air, les montagnes,

    la mer, les eaux, le vent, se mêler

    être ravie

    de ce moment, de ce lieu, de ce là,

    la vie de lumière et d'ombre entrelacées

    jouir

    être nourrie

    être, être, être...

     


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  •  

     

    défi 203

    Défi du 2 avril  2018:

    En tant que professeur-documentaliste et usagère de bibliothèque, Laura souhaite que nous lui parlions d'un CDI (Centre de Documentation et d’Information où elle travaille) pour ceux à qui ça parle (dans son lycée, elle n’avait qu’une bibliothèque) ,

    d’une bibliothèque ou de tout autre paysage livresque (librairie, chez vous etc.) où vous vous sentez bien… ou pas

    ---- 

     

    « Un parapluie beige, bordé de noir. La jeune femme avec ses frères, rit et joue à la belle se protégeant du soleil. Plus loin, les parents travaillent. Ils soulèvent des couvercles de poubelles de tri ; la femme petite, se penche, soulève, recherche, elle est entière dans sa tâche, le mari, lui, un peu gêné regarde de droite, de gauche, si un opportun passe.

    Eux-mêmes ne se rendent pas compte comme ils sont soleil dans le quartier gris. Habillés de blanc, de noir, impeccables, ils vont élégants, fiers. Leurs grands-parents, venus en roulotte des pays de l'est, rejetés par les populations, avaient migré en France dans les années 1960... »

    Un bruit, la femme a entendu un bruit. Quelqu'un s'assoit à côté d'elle sur un fauteuil rouge. Certains jours de semaine, la médiathèque de quartier a des airs de salon. Des retraités, bien souvent, d'anciens instituteurs ou employés, suivent les actualités dans les journaux disponibles. Pas uniquement, des chômeurs, des gens dont la chambre trop petite les étouffe.

    La femme regarde sa montre, bientôt 15 heures ; elle sourit, prend son livre et sort sa carte. La bibliothécaire à l'accent polonais lui a conseillée ce roman. Toujours un plaisir de la rencontrer. En 15 ans, des rides sont apparus autour de ses yeux, ses si longs cheveux sont coupés au carré désormais. Presque Jeanne d'Arc. Son sourire lui est toujours le même.

    Dans ce lieu immobile, où les gens passent, les vies se font. La fillette aux tresses brunes lui rappelle la sienne. Son mari et elle, venaient avec leurs enfants, souvent le samedi. Ils déposaient les livres, films ou CD à l'entrée, et les petits couraient vers la section enfants. Et tous deux, lecteurs invétérés, ils arpentaient les rayonnages. Prendraient-ils un livre d'un auteur apprécié, un livre dont le titre vous sussurait « prends moi ! Prends moi ! » ? Et une heure plus tard, au plus tôt, ils repartaient avec sous les bras, un Vladimir Volkoff, un Pierre Boulle, un Joyce Carol Oates ou Boris Cyrulnik. A l'époque, elle aimait un auteur un peu étrange, Jonathan Carrol, écrit-il encore ?

    La médiathèque s'est agrandie, offrant des accès aux ordinateurs, certains employés ont pris leur retraite et sa fille ne lit plus, hélas ! Si, elle lit des histoires à sa petite et l'emmène de temps à autre à une bibliothèque municipale.

    « Bonjour ! » lui dit une dame brune, coquette, sereine, joyeuse. Elles s'embrassent et échangent. Elles ne se sont pas vues depuis deux ans au moins. Elle vient emprunter des livres pour les classes maternelles où elle fait rêver les petits. L'échange est chaleureux, l'heure tourne, elles se quittent, heureuses de cette rencontre.

    « Je reviendrai samedi avec Jacques. » songe la femme "et j'emprunterai un CD de Bach, une cantate écoutée sur radio classique". Si dansante, qu'elle s'était levée et tournée, légère comme l'oiseau, dans la pièce étroite. Sa petite fille, aimera virevolter sur les airs royaux où, les femmes de cette époque, savaient rarement lire.

     


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