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Défi 178 .. le seul truc pas chouette c'est qu'au paradis ............
« Le seul truc pas chouette c’est qu’au paradis,
on va manquer de saucisses et de chips.
Dieu ne veut pas qu’on ramène des choses d’en bas.
Il a crée le paradis, donc c’est parfait… Point !
Et on en a pour l’éternité »
Parole de détenus, de jeunes de l’école de la deuxième chance.
Alors que vous inspirent ces paroles ?
défi proposé par LilouSoleil
Si la vie n’est qu’un passage, dans ce passage au moins, semons des fleurs
Montaigne
Mal au crâne, jambe qui brûle, bras cassé, Kévin se réveille :
« j’étais mieux dans l’au-delà ! » confie-t-il à sa mère.
Samedi soir, après une soirée bien arrosée (pas fous les gars, la bouteille de vodka était dans la voiture) et à fricoter avec quelques filles bien roulées, nous sommes rentrés, dans la vieille twingo de Jérémie et ……… un chat blanc, minuscule … il a voulu l’éviter et l’embardée, les tonneaux, le choc, l’impression que nous étions dans un film sans fin.
Un moment gris souris, l’impression de tenir la main de Jérémie et de Nono, bien, j’étais bien, bien, bien … comme lorsque nous sautons dans la suave Ardèche du cirque de Gens, près de Chauzon (Ardèche). Délassé, chaud, libre, une sensation d’être un poisson, la respiration oubliée, juste être une truite arc-en-ciel. Les deux autres semblaient parfaitement heureux et nous nous laissions emmener par le courant.
A travers l'eau, le soleil dardait ses rayons, nous étions fous de joie. Même Nono ne ricanait plus, ne regrettait pas son éternel paquet de chips et sa Stella Artois. Des bulles irisées sortaient de sa bouche, « même pas faim, même pas soif ! ».
Jérémie, lui, qui d’habitude râle et rôte à qui mieux mieux, filait doux. Et ronronnait presque. La rivière s’élargissait, des bulles nous chatouillaient, la musique était trop classe : on aurait dit Adèle.
Moi, qui m’ennuie pour rien, jamais sans zique, sans face de bouc, sans un pote, tu vas doucement rigoler, c’était le pied et je ne demandais rien, trop heureux d’être. Nous n’étions plus seuls, des vieux, des jeunes, des noirs, des blancs, des vaches, des ours, des souris et des mésanges. Cela devenait presque comme une chorale. Les gens s’envoyaient de petits sourires, les mésanges s'adaptaient vite à leur nouvel élément.
Devant nous, j'ai vu Nicole, ton ancienne collègue (elle envoyait un baiser) et aussi, Guy Corneau, celui qui est en photo sur le livre posé sur ta table de chevet.
Nous ne cherchions pas à nous faufiler comme d’habitude, non, nous étions si cool d’être ensemble. Les couleurs se mixaient, se mouvaient, nous caressaient. Jamais senti quelque chose d’aussi agréable, d’aussi bon. Et ma main a lentement glissé de celles de mes potes. Jérémie, qui jamais ne m’oubliait, de Nono, avec qui j’étais copain depuis le CP.
Au creux du ventre, un petit pincement, près du cœur, une voix chaude me glissant « il est temps que tu rejoignes ta mère, elle a besoin de toi. »
Et me voilà, maman, j’ai mal, je souffre,, je pleure, maman, je t’aime, prends moi dans tes bras.
à vous qui êtes dans l'au-delà
- Guy Corneau décédé le 5 janvier 2017, psychanaliste, a écrit de nombreux livres (la guérison du coeur, revivre, le meilleur de soi ..),
- Nicole A. décédée le 23 novembre 2017,
- Christophe décédé le 28 décembre 2016.
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Commentaires
Un beau texte bien écrit d'un paradis tel qu' on peut l'imaginer si on y croit. Une fin bien émouvante. Merci. Bisous
C'est très émouvant, d'autant que tu t'es glissée dans l'esprit évanoui de Kevin et lui as prêté des rencontres touchantes, dans un récit plein de vérité.
Très émouvant, Andrée. Merci beaucoup, bisous.
PS : si tu souhaites me lire aussi, tu me trouveras sur OB, je ne peux plus changer l'adresse de mon lien à mon gré, Eklablog l'a figée.
“La terre est le probable paradis perdu.”
“Si Dieu ne pardonnait pas, son paradis resterait vide.”Bonsoir,
Comme toujours tu as bien relevé ce défi !
Bravo. Pas mal ce paradis, mais le plus tard possible quand même !
Bonne soirée et bonne semaine, bisous.
Bonsoir Durgalola... le jour où, on espère revoir tant de gens aimés qui y sont allés avant nous, là-haut, mais... c'est seulement une fois les yeux fermés pour de bon qu'on saura... merci, jill
10EglantineMardi 24 Janvier 2017 à 09:32si seulement on pouvait se retrouver dans l'au dela ...tant pis pour les chips et les saucisses qui ne me manqueront pas !
12JosetteMardi 24 Janvier 2017 à 13:32Vraiment superbe ce texte merci avec l'espoir que l'au delà ressemble à ce qui écrit
Bonne soirée
Merci pour cet émouvant récit en hommage à ceux qui sont partis...
Pas si simple à commenter... alors, je me tais.
Passe une douce journée. Je t'embrasse fort.
voilà un bien beau défi... Très très émouvant pour moi en ce moment
Merci de ta particiaption
avec le sourire
un texte beau et émouvant. J'aime aussi beaucoup la citation ce Montaigne
belle fin de dimanchd
Ton texte est bien émouvant, ce que je n'ai peut-être pas bien compris sur la fin, Jérémie retrouve sa mère sur terre ou au paradis?
Ce que tu décris au début de ton histoire je l'ai vécu. Une quinzaine de jours avant mon mariage, nous avons eu mon futur mari (maintenant ex lol) un grave accident en 2CV. Le choc a été si violent que nous avons fait plusieurs tête à queue, et c'est vrai qu'à ce moment là on ne souffre de rien, tout se passe au ralenti, je me souviens que nous nous sommes donné la main et je lui ai demandé s'il allait bien. Nous aurions très bien pu partir pour le paradis, si c'est comme ça que cela se passe cela me fait moins peur.
Le réveil a été plus douloureux, nous nous sommes retrouvés dans le coffre arrière de la voiture avec de fortes contusions et le coup du lapin.
Voilà pour ma petite anecdote.
Bisous et merci pour ta participation.
Domi.
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Un joli texte et un défi bien relevé.
Bel extrait choisi.
Bises et bonne journée