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défi 165 : la lettre
Défi 165 mené par Durgalola
Pour les croqueurs de mots
Capitaine Durgalola (oh là moussaillons, moi qui suis sujette au mal de mer), je prends la mer pour la première fois et souhaite vous mener sur des eaux calmes :
Pour le lundi 2 mai, le défi
"Quand on aime quelqu'un, on a toujours quelque chose à lui dire" Christian BOBIN
En 30 lignes maxi, dites à quelqu'un que vous aimez .. quelque chose ...
Et comme unique contrainte, mentionner le nom d'une fleur.
A vous, mes parents disparus,
J’écris cette lettre pour vous pardonner votre divorce.
Camélia, tu préférais les froufrous et les tangos au bras de ton amant.
Lucien, en rage, tu la trompas et te remarias et partis vivre au bout de la France.
Et moi, seul, j’étais chez Marinette, mounette, la femme au grand cœur. Je vous en ai voulu quand à Paris, j’étudiai isolé et fauché. Tous deux dévoués à vos mondes personnels.
Et la première gigolette venue a fauché mon cœur. Martine était toujours présente, me consolant des manques d’hier, m’offrant sa famille réconfortante. Hélène est née et elle a grandi si vite, ma petite souris, que le jour où elle m’apprit qu’elle était enceinte, je ne l’ai pas crû et pourtant, je l’ai vite serrée dans mes bras.
La vie m’a donné une seconde chance : voir grandir jour après jour, ma petite fille tendrement aimée.
L’entreprise multinationale qui m’employait depuis plus de 30 ans, m’a fermé ses portes ; restructuration et pécule important.
D’ingénieur, chef de projets, je devins papinou à 50 ans.
Aussi mes parents, je vous pardonne pour vos manques. Grâce à ma graine d’espoir, pour chacun des baisers manqués, elle me guérissait de dix des siens.
Sa maman, ma fille, médecin reconnu aidait les malades à recouvrer la santé. Et moi, l’enfant délaissé, j’ai élevé la poupchen tandis que mon épouse, elle aussi, travaillait.
Je te remercie, papa pour ta joie qui ruisselle sur elle, je te remercie maman pour tes doigts magiques qui lui font jouer si merveilleusement du piano.
Aujourd’hui, elle a 20 ans, moi 70, et ce soir, dans la douceur angevine, je vous pardonne. Ma peine est consolée.
Je vous embrasse, mes parents.
Vincent
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Commentaires
Bon jour Andrée,
Beaucoup d'émotions dans ton écris.
Un bien difficile métier que celui de parents. Une autre génération, ou les gestes d'attention et de tendresse n'étaient pas forcément ce qui était bon d'afficher.
Bises à toi et bonne journéeUne lettre qui fait tant de bien ; car rien n'est plus apaisant que le pardon, rien ne permet de mieux ressentir le bonheur d'un coeur qui s'ouvre ...
Un pardon sortant du fond du cœur, il a fallu tant de temps pour comprendre et pour accepter... C'est beau cette fille qui réhabilite ses grands-parents malgré elle !
Très émouvant cette lettre d'amour tardive mais il n'est jamais trop tard pour dire qu'on a aimé. En vieillissant on apprend à pardonner à ses parents d'avoir failli même si on ne guérit jamais d'une enfance malheureuse. Je viens te faire un petit coucou interrompant pour un instant ma pause à durée indéterminée. Bisous
6Marie de CabardoucheLundi 2 Mai 2016 à 11:25Il faut une longue expérience de vie pour accorder un pardon libérateur. Vincent y est parvenu et va dorénavant vivre plus léger.
Bonne journée Durgalola !
Lu chez Josette
Puis-je proposer ma petite participation ?
Tu nous proposes une jolie déclaration avec ce pardon !
belle lettre de retrouvaille avec ses parents
je me souviens quand ma maman disait "tu comprendras plus tard"... à propos de bien des choses de la vie et comme elle avait raison !
on dit 7 ans l'âge de raison.. erreur c'est 77 ans !
13oliverMardi 3 Mai 2016 à 07:57Je joins ma voix aux autres : bravo pour cette belle lettre, où la sérénité et l'acceptation triomphent finalement de la déception et du ressentiment.... Et si le pardon c'était cela aussi ? (quand sérénité et acceptation triomphent de la déception et de l'amertume.)
Le metier de parent est le plus difficile qui soit...Beau texte plein d'emotion...Je reviens a mon blog : texte.over-blog.com au nom de Marlou.Les pubs sont trop envahissants
.Bises
Une belle lettre pleine d'émotion. Est-ce vraiment un pardon ? ou la reconnaissance qu'il n'y avait peut-être moins que ça à reprocher et donc à pardonner, comme une acceptation de c'est ça la vie. Le jeune étudiant n'avait pas été lâché dans la solitude puisqu'il y avait Marinette. et quels sont les parents exemplaires ? C'est le métier le plus difficile du monde.
bises et belle journée. et merci aussi pour ce défi, un sujet délicat
votre écrit est trés beau; il faut un certain courage pour pardonner: mais peut ètre qu 'aprés, on se .sent libre et soulagé .
merci pour ce joli moment d' amour
Arriver a pardonner a ces propres parents même après tant d'année et déjà émouvant mais le pouvoir grâce aussi au enfants et petits enfants et merveilleux. Magnifique texte. Amitiés
Que c'est beau ! Ton défi est lumière .... La grâce du Pardon est toujours un défi superbement relevé dans la vie et tellement libérateur... Merci pour ce bijou qui, de plus, se termine en beauté avec l'arrivée de la petite fille .... Plein de bisous
Bonsoir Andrée. Tu avais lancé un beau défi aux Croqueurs de mots, et écrit un joli texte émouvant. Bonne soirée
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Texte émouvant d'une enfance dont les parents s'occupaient plus de leurs affaires comme on dit... ça marque un môme ! Et pardonner quel beau geste dans le fond, merci André, bon lundi Croqueurs, bises