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Une communauté se noie parfois en elle-même,
puis ressuscite. Chaque mètre semble
avoir ses fleurs, chaque rue ses pies en résidence.
Dans le champ extérieur du terrain de base-ball
poussent de merveilleuses petites fleurs blanches qui,
selon un jardinier, sont du "liseron insidieux".
Toute ma vie j'ai aimé les mauvaises herbes.
Ce sont des poètes botaniques, indésirables.
Elles ne vous font pas gagner un dollar.
Les gens détruisent le répugnant pissenlit
que depuis le début de l'enfance je trouve splendide,
en soufflant les graines duveteuses après leur mort,
propulsant tous ces bébés dans le sombre univers,
mais j'ai aussi un faible pour les passereaux vachers
et les corneilles, ces passereaux et les poètes pondent
leurs oeufs pour que d'autres les couvent,
avant de s'en aller sans raison.
JIM HARRISON
une heure de jour en moins
poèmes
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Dans la salle d’attente,
Un vieux Gala, un antique Femme Actuelle sur une simple table
Et sur la chaise minuscule, un jeune garçon triait les revues.
Il parlait une langue inconnue, une langue pas pointue,
Ronde, pareille aux galets dans la rivière tarnoise.
Son père, sur le Smartphone, regardait une vidéo.
Musique qui faisait bouger, musique mixée de sons anciens
Et sons discos.
Peut être étaient-ils gitans ou roumains ?
Il y avait aussi deux hommes, venus de loin
Turquie ou Arménie.
La salle d’attente était un monde rond et poivré.
Vue sur les immeubles des années soixante dix
Tapis rouge et or à la fenêtre
Pour déconstruire la géométrie des lignes
Pour chanter le ciel d’un entièrement bleu.
Dans la salle d’attente,
Le médecin piochait ses patients, déjà un peu
Mélangés d’avoir attendu ensemble.
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... Un désir majeur, qui fait partie de mon "credo" d'homme et d'artiste, est de ne pas pouvoir être localisé. Au mesure qu'au fil des ans ma pratique de la chasse se réduisait à quelques espèces d'oiseaux, j'ai conçu un certain nombre d'activités secrètes dans le monde naturel, des activités qui revigorent l'âme. Peut-être finiront-elles par effacer totalement la chasse.
Dernièrement, je me suis mis à envier un groupe de truites de rivière qui vivent dans une petite source au fin fond d'un marais auquel je rends de visites régulières.
Si je reste allongé parfaitement immobile, elles reprennent bientôt leurs activités coutumières à l'abri de tout regard humain, une idée splendide.
Jim Harrison
Aventures d'un gourmand vagabond
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