• défi 188 : hommage à Henri

    défi 188 : hommage à Henri

    les croqueurs de mots rendent hommage à Henri qui a embarqué pour des galaxies lointaines

    il aimait les alexandrins et je lui, vous offre une poésie  de Victor Hugo

    Aux arbres

     

    Arbres de la forêt, vous connaissez mon âme!
    Au gré des envieux, la foule loue et blâme ;
    Vous me connaissez, vous! – vous m’avez vu souvent,
    Seul dans vos profondeurs, regardant et rêvant.
    Vous le savez, la pierre où court un scarabée,
    Une humble goutte d’eau de fleur en fleur tombée,
    Un nuage, un oiseau, m’occupent tout un jour.
    La contemplation m’emplit le coeur d’amour.
    Vous m’avez vu cent fois, dans la vallée obscure,
    Avec ces mots que dit l’esprit à la nature,
    Questionner tout bas vos rameaux palpitants,
    Et du même regard poursuivre en même temps,
    Pensif, le front baissé, l’oeil dans l’herbe profonde,
    L’étude d’un atome et l’étude du monde.
    Attentif à vos bruits qui parlent tous un peu,
    Arbres, vous m’avez vu fuir l’homme et chercher Dieu!
    Feuilles qui tressaillez à la pointe des branches,
    Nids dont le vent au loin sème les plumes blanches,
    Clairières, vallons verts, déserts sombres et doux,
    Vous savez que je suis calme et pur comme vous.
    Comme au ciel vos parfums, mon culte à Dieu s’élance,
    Et je suis plein d’oubli comme vous de silence!
    La haine sur mon nom répand en vain son fiel ;
    Toujours, – je vous atteste, ô bois aimés du ciel! –
    J’ai chassé loin de moi toute pensée amère,
    Et mon coeur est encor tel que le fit ma mère!

    Arbres de ces grands bois qui frissonnez toujours,
    Je vous aime, et vous, lierre au seuil des autres sourds,
    Ravins où l’on entend filtrer les sources vives,
    Buissons que les oiseaux pillent, joyeux convives!
    Quand je suis parmi vous, arbres de ces grands bois,
    Dans tout ce qui m’entoure et me cache à la fois,
    Dans votre solitude où je rentre en moi-même,
    Je sens quelqu’un de grand qui m’écoute et qui m’aime!
    Aussi, taillis sacrés où Dieu même apparaît,
    Arbres religieux, chênes, mousses, forêt,
    Forêt! c’est dans votre ombre et dans votre mystère,
    C’est sous votre branchage auguste et solitaire,
    Que je veux abriter mon sépulcre ignoré,
    Et que je veux dormir quand je m’endormirai.

    Victor Hugo


  • Commentaires

    1
    Jeudi 8 Juin 2017 à 14:59

    C'est une magnifique poésie, je crois qu'il aurait aimé.

    Bises et bonne fin d'après midi

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    2
    Jeudi 8 Juin 2017 à 16:32

    J'adore Hugo, merci Andrée de ce beau poème peu connu.

    3
    Jeudi 8 Juin 2017 à 16:47

    ce cher Victor....!!

    bonne soirée....

    4
    Jeudi 8 Juin 2017 à 17:19

    Victor Hugo le roi des alexandrin. Je suis sûr qu'Henri apprécie ce bel hommage. 

    5
    Vendredi 9 Juin 2017 à 15:02

    Un beau poème !

    Un bel hommage !

    6
    Vendredi 9 Juin 2017 à 16:03

    C'est de la poésie, c'est très beau, très bien écrit. On va dire que c'est normal puisque c'est Victor Hugo. Mais quand même, dès le premier vers, on sent tout de suite le talent. Bon week end Durgalola.

    7
    Vendredi 9 Juin 2017 à 16:27
    colettedc

    Un très bon choix pour rendre hommage à notre ami Henri !

    Il apprécie, j'en suis sûre et certaine !

    Bonne poursuite de ce vendredi et doux week-end !

    Bises♥

    8
    Vendredi 9 Juin 2017 à 20:48

    Un poème magnifique d'un grand spécialiste ès alexandrins.

    Merci pour cette page en hommage.

    Bisous et douce soirée.

    9
    Vendredi 9 Juin 2017 à 21:18

    Victor Hugo, c'est toujours du très bon

    10
    Mardi 13 Juin 2017 à 10:07

    Victor Hugo oui comme dit Martine, le roi des alexandrins (on oublie qu'il s'est dans de très nombreux poèmes affranchis des contraintes de la poésie)  Nous sommes plusieurs à avoir fait ce choix et ce poème irait droit au coeur d'Henri, peut-être pour la forêt des Landes qui lui était proche mais surtout pour

    "La haine sur mon nom répand en vain son fiel ... j'ai chassé loin de moi toute pensée amère ..."

    Un état d'esprit dont il ne se départissait pas même dans ses critiques

    Belle journée

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