• Pourquoi ce livre plutôt qu'un autre ?

    Pour son titre, Lila et parce qu'il s'offrait devant mes yeux à la médiathèque, parce qu'il parlait de Lila, d'une enfant enlevée à sa famille biologique par Doll, parce qu'il parlait d'un révérend et de la foi, parce qu'il parlait de confiance. 

    Puis une semaine ou deux plus tard alors que j'en finissais la lecture, un article sur le nouvel observateur montrait l'auteur recevant du président Obama, une distinction et lui confiant qu'il aimait ses livres. 

    Pourquoi vous offrir ces mots au lieu d'autres ?

    Il y en avait beaucoup dans ce livre, beaucoup. Des mots racontant l'histoire des Américains pauvres allant d'un état à un autre pour donner l'aide aux agriculteurs. Des mots racontant l'instabilité de cette Lila, se retrouvant un jour seule, sans sa Doll, sans son groupe, l'impossibilité de faire confiance. Des mots racontant l'émerveillement de ce révérend veuf et âgé devant cette femme, entière, directe, en peine aussi. Les mots, elle ne savait pas trop les dire, les formuler, sauf qu'elle planta des fleurs sur la tombe de sa femme et son enfant.

     

     

    premier extrait (Lila)

    ... un jour, à l'église, ils avaient lu l'histoire de la reine d'Egypte qui, descendant à la rivière, avait trouvé un bébé flottant dans un panier, et ce bébé était devenu le sien. Vis. La mère de cet enfant était censé le tuer, mais elle n'avait pas eu le courage. Elle l'avait mis dans la rivière, et la reine l'en avait sorti. Mais, ensuite, il grandit, devint un homme et décida qu'il ne voulait pas être l'enfant de la reine. A moins qu'elle ne soit morte, et que ce ne soit le père de la reine qui n'aime pas l'enfant ; de à, l'histoire ne dit rien. J'espère bien qu'elle est morte avant qu'il ait eu l'occasion de la traiter de cette manière, songea Lila. Elle aurait dû pouvoir lui faire confiance. Et voilà que je me remets à penser comme ça. On peut se fier à personne. C'est ce que je me dis tout le temps. Si jamais je dois essayer un jour, autant que ce soit maintenant, tant que je peux partir s'il le faut, tant que je suis encore assez jeune pour me débrouiller toute seule un moment. Tant que c'est pas trop grave si ça marche pas. 

    deuxième extrait (le révérend)

    Il ne s'agit pas de dire que la joie et là pour compenser la perte, mais que l'une et l'autre existent individuellement et doivent être reconnues pour ce qu'elles sont. La souffrance est très réelle, et la perte nous semble tout à fait définitive. La vie sur terre est difficile, grave, merveilleuse. Notre expérience est fragmentaire. Ses parties ne s'additionnent pas. Elles ne s'intègrent même pas dans un seul et unique calcul. Parfois, on a peine à croire qu'elles forment un tout. Rien n'a de sens tant que nous ne comprenons pas que l'expérience ne s'accumule pas comme l'argent, les souvenirs, les années ou les faiblesses.

     

    troisième extrait

    Allons, pour l'heure il y avait des géraniums sur le rebord des fenêtre, et un vieil homme assis à la table de la cuisine, récitant à son bébé un poème qu'il connaissait depuis toujours, se demandant sans doute encore s'il avait réussi à assurer à son épouse une place dans cette vie d'après, s'il pourrait jamais en être certain.

     

     


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