Métiers improbables (anthologies éphémères) (2)
Métiers improbables (jusqu'à la page 137) |
Croc, dans sa nouvelle, propose d'être écouteuse "Je suis là, tous les après-midi, je vous écoute". Quelle tendresse ! car souvent aujourd'hui, tout va très vite, et aussi être écouteuse, ce n'est être ni prêtre (qui d'ailleurs a à peine le temps d'entendre trois phrases de vos mots, réunions à n'en plus finir, nouveau découpage des paroisses, et le pape leur reproche de ne pas consacrer assez de temps à la préparation de leur prêche), ni psychologue, ni psychiatre, avant tout des professionnels, souvent adeptes d'une école, et tarifés (attendre 3 mois au moins, sinon 6 pour obtenir un RV chez le psychiatre, temps de tomber en profonde dépression) , écouteuse c'est être amicale et savoir recevoir les dons venant du coeur.
Et j'ai rencontré des libellules, le lama de Monsieur le curé, une aigrette garzette (ayant même son attachée de presse).
Une larme de tendresse est tombée en lisant : l'essuyeur de lunettes. "un petit bonhomme qui avait trouvé une astuce pour ramener quelques euros à la maisonnée". "et sa bonhommie touchait les gens". Je vois bien les mamies lui faire un bisou sur la joue et partir guillerettes de leur rencontre.
Je ne peux pas passer sous silence le "réveilleur de livres". Je pense à mon mari, à Bonheur du Jour, à Quichottine, à Martine, à François qui ont plein de mots dans le cœur et souhaitent être lus, discutés, appréciés. Ils passent par des éditeurs qui leur promettent beaucoup et finalement, leur soutirent des euros (pas toujours des sommes disproportionnées) pour une édition un peu secrète. Leurs livres ne garniront jamais les rayons des librairies. "un réveilleur de livres, c'est un amoureux de la lecture qui pense qu'un livre non lu, mais où son auteur avait exprimé le meilleur de lui-même, où le lecteur s'était retrouvé, ne doit pas connaitre une fin ... funeste".
Et voici le "chasseur de brise-bise" avec deux si jolies photos du spécialiste. "On monte en haut d'un escabeau, beau, et on enfile un cerf-volant". Et zou, on vole dans le ciel, on fait l'oiseau, léger et libre (sans moteur, c'est génial), attention aux vents forts qui vous élèvent vers le soleil, on peut se brûler les ailes. Il faut que j'en parle à mon mari, grand oiseau devant l'éternel, qui s'est retrouvé déjà dans des arbres bien emmêlés avec les fils du parapente. Et me voilà à la page 137.
Encore de nombreuses pages devant nous, et moi aussi, je trouve ce livre très réussi, je crois bien que nous avons encore grandi ... A bientôt.
"Saviez-vous que les ombres que l'on voit sur la lune ne sont ni des montagnes, ni des mers ?
Non l'ombre que l'on aperçoit est en réalité celle d'un petit bonhomme assis sur son âne."