Défi 258 avec Laura
Pour ce défi 258 , Laura nous propose de parler de l’Avent, cette « période de préparation au Noël chrétien" .
Peu importe que vous soyez croyant, pratiquant ou aucun des deux, il s’agit ici de culture judéo-chrétienne qui est (un peu)la nôtre parmi d’autres. Pas de Père NOEL, de bûche, ni de galette ici mais les mots:
divin, crèche, santons, couronne, violet, messe, minuit, cierge, ange.
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Avant ce temps d'avent 2021, en ces années 60, pas de couronne de l'avent avec les 4 bougies à allumer chaque semaine. La coutume était allemande.
J'avais 9 ans, pensionnaire chez les soeurs de la Providence, et début décembre, le personnage important était Saint Nicolas et le très craint Père Fouettard. Dans cette petite ville proche de la frontière allemande, un défilé était organisé, des bonbons distribués, et le père Fouettard avec son balai nous coursait dans les rues.
Bien souvent, les petits Lorrains recevaient leurs jouets et friandises au matin du 6 décembre. Pour nous, les enfants d'ouvriers originaire des quatre coins de France, d'Italie, de Pologne, uniquement des Saint Nicolas en pain d'épice et des mandarines. J'oubliais, la veille, nous déposions devant la porte nos chaussons et une carotte pour l'âne de l'évèque.
Puis après à la maison, le sapin et une crèche à son pied. Des santons qui n'étaient pas provençaux.
La messe le jour de Noël, pas à minuit et sans les parents (maman préparait le repas, nous attendions une famille d'amis) . Nous chantions à tue-tête le divin enfant.
Et au retour, au pensionnat, la fête des rois nous attendait. Je me souviens que ce jour-là, j'avais du mal à terminer ma viande et la soeur me donnait la becquée. Tout le monde était parti, et moi je voulais participer au défilé des rois. Contente d'achever, je me dépêchai pour me déguiser en chameau. Nous étions deux (obligé pour que la brave bête eut quatre pattes). Ensuite, le défilé dans les rues et au retour, du chocolat et des gâteaux.
Après, près de soixante ans, après. L'avent est bien là, la couronne de l'avent, les cierges, le tissu violet sur le pupitre où se pose la bible.
Seulement les enfants sont rares. Quelques enfants de migrants (albanais, africains, vietnamiens) et français d'origine. Les textes sont bien lus, commentés, les recommandations du pape François bien suivies. Nous sommes une soixantaine. Beaucoup ne viennent plus, suivent la messe à la télévision pour certains. Les enfants ne connaissent plus les anges, et quand leur papy évoque leur ange gardien, le petit enfant en parle le lendemain à sa maman, un peu apeuré.
Les temps de l'avent changent et chaque bougie peut être allumée sur la couronne des supermarchés ouverts les dimanches d'avant Noël.