Par durgalola
Jouons sur le double sens des mots ! Pour ce défi, Josette nous propose d'écrire une brève histoire commençant par la phrase suivante :
"Depuis que je loue cette chambre à des hôtes charmants..."
Ajoutons une petite contrainte en incluant dans votre texte les mots suivants : (adresse, baie, grève, index, jour)
Depuis que je loue cette chambre à des hôtes charmants, un couple de retraités, il y a un je ne sais quoi qui a changé dans notre maison. Michel et Yolande de Bourgogne, sont venus pour chaque jour, marcher le matin, et profiter l'après midi du jardin surtout planté de conifères (Franck est passionné par ses arbres) et quelques fruitiers. Je les vois allongés sur les transats, plongés dans des livres.
Yolande adore l'eau, nageant dans la baie puis longeant la grève ; lui s'assoupit souvent, leur chienne Dolly à ses pieds. Des hôtes charmants, je vous le confie, souriants et simples, le genre d'hôtes que l'on aimerait voir revenir.
Dans leur chambre, où je me rends pour faire le ménage, sur la commode est posée un carnet de dessins qui s'emplit chaque jour d'arbres, fleurs ou maisons des environs, quelquefois de visages dessinés avec adresse.
La semaine est ensoleillée et ils ont prolongé leur séjour.
Et pourtant le soir, j'entends des bruits doux, comme si une mouette battait des ailes. En rentrant tard le soir, mon mari a vu un chandelier qui luisait dans la pièce. Le troisième soir, un arbre craquait et se balançait. Des petits riens comme je vous le dis. L'arbre qui a craqué est un mélèze planté à la naissance de notre aînée. Je l'ai reconnu tout de suite parce que ses aiguilles sont à nouveau d'un vert pâle alors qu'hier elles étaient jaunes. La pollution même en bord de mer, est hélas présente.
Comme je vous le dis, des petits riens. Lui porte à l'index une grosse chevalière ornée d'une pomme de pin. Oui je l'ai bien vue quand nous avons pris ensemble l'apéritif la veille de leur départ.
Ils sont partis et dans leur chambre, une odeur de foin coupé a parfumé longtemps la pièce. Les arbres se sont peuplés de huppes, de mésanges et verdiers. Et le soir un léger vent se déploie dans leurs branches. C'est comme si notre jardin avait pris une plus ample respiration.
Des hôtes charmants...
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