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Défi 197

17 Décembre 2017, 21:20pm

Publié par durgalola

Défi 197

 

 

Voici notre amie Fanfan à la barre des « Croqueurs de Môts « pour la quinzaine qui arrive : Défi N°197

Elle nous propose donc de  dire ce que nous inspirent ces chaises. (En espérant qu’elles nous inspirent )

Pourquoi sont-elles là ? Que font-elles là ? Qu’attendent-elles ? Qu’ont-elles vu ? Etc …

Et pour corser le tout, elle  nous demande juste de glisser deux fois le mot « chocolat » dans votre texte en vers ou en prose.

Défi 197

 

........

D'abord, une ombre se formalise, s'épaissit, un homme âgé prend forme, un peu étonné, à peine. Sur la deuxième chaise, une femme à la si belle peau chocolat, se dessine peu à peu, un rien essouflée. La troisième chaise sursaute , une adolescente, cheveux fous, sortant de l'hébétude d'un mauvais réveil, apparait.

Tous trois se regardent et voient devant eux, la grande bleue, sentent le bon air des soirs d'été, ne serait-ce ce silence, cette absence des cris de mouette, ce vrombissement des insectes. 

Ici, c'est le purgatoire, la salle d'attente des hommes défunts. 

Nous, la trinité, ou nous, les anges, ou nous, l'océan ultime,  sommes patients, laissons les anciens vivants s'accoutumer.

Nous leur restons invisibles.

Ils aiment être ensemble. Jean, l'ancien qui a vu son énergie être aussi menue que la flamme d'une bougie. Mariette, l'Africaine à la si belle peau chocolat, oublie cette mort durant l'accouchement de son enfant, confiante soudain en ses proches pour l'aimer. Jade, n'a rien compris. Elle écoutait Louane, un train qui s'enfile dans son bus et là voilà sur cette chaise, avec ses deux humains au beau sourire. 

Aucun ne dit un mot, simplement ils en viennent à se tenir par la main et à se laisser absorber par le paysage.

Nous attendons, nous les connaissons.

Et lorsque nous apparaîtrons pour leur poser la question :

"L'un de vous va au paradis, les deux autres .. "

Sur un ton enthousiaste, les mots s'entre-croisent :

"oh cher ancien, c'est bien juste que vous rejoignez le grand jardin !"

"Ah ma petite demoiselle, votre jeunesse sera si bienfaisante là-bas"

"Madame, allez-y, vous y retrouverez la joie de vivre !"

Nous, nous sourions 

bons, mauvais, riches, pauvres, jeunes, vieux, malades, en bonne santé, ils sont rares ceux qui sont pur égoïsme. 

Pour ceux-là, ils ont le choix, l'enfer de la solitude, le retour sur Terre, ou sur Terre Nova. 

S'ils le souhaitent, ils seront cincle plongeur ou abeille même chat. 

Déjà, Jean, Mariette et Jade rejoignent le monde harmonieux, les trois chaises, un instant, restent seules. 

 

 

 

 

 

 

 

 

Commenter cet article
É
Bonsoir Andrée. Des chaises glaciales pour le passage de vie à trépas, il fallait y penser. Bisous
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J
les chaises du purgatoires ... je n'y aurais pas pensé...tristement d'actualité
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Q
L'actualité est là aussi...<br /> Je n'aurais sans doute pas relevé le défi ainsi, mais j'aime, énormément.<br /> Merci.<br /> Bises et douce semaine.
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C
Oui, ainsi prend fin la vie sur terre mais, elle continue autrement. J'aime bien ces mots : laissons les anciens vivants s'accoutumer et aussi : ils aiment être ensembe de même : ils rejoignent le monde harmonieux ! Un très bon texte ! Bravo et bonne poursuite de cette soirée !
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G
Ces trois chaises t'ont vraiment bien inspirée...J'aime beaucoup ton histoire et je ne la trouve pas triste mais pleine de tendresse
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A
Cette salle d'attente "purgatoire" a des airs de pièce de théâtre de l'entre-deux guerres ; mais tu y mets des personnages si attachants, généreux ! Qu'est-ce que le purgatoire en fait ? Juste le moment où nous nous arrêtons un instant pour nous regarder en face ; et c'est alors,comme tu le soulignes, que l'on voit les qualités des autres... Les "anges" ne sont jamais que le miroir place face à nous !<br />  
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F
Une belle histoire tristounette ;Le purgatoire est un peu frisquet ... Les places vont être chères au paradis ...! Bonne soirée
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D
J'aime bien ton imagination....J'ose espérer que l'enfer n'existe pas !
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J
Tres émouvante cette interprétation, j'aime beaucoup .
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P
Un peu tristounet ce défi, même s'il est bien mené.Bises et bonne journée Andrée
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-
    Quand il se fut assis sur sa chaise dans l'ombre<br /> Et qu'on eut sur son front fermé le souterrain,<br /> L'oeil était dans la tombe et regardait Caïn. .Victor Hugo<br />  <br /> hors sujet...mais pas grave...le coeur y est<br />  
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M
C'est beau mais si triste. J'espère que tu vas bien. Bisous
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