Pour ce défi 169 du lundi 12 septembre c’est notre commandant Dômi qui s’y colle.
Cet été elle a fait la connaissance d’un monsieur passionné par son art Bernard Mages Artiste sculpteur ornemaniste et ferronnier d’art
Pour ce défi 169 , elle a choisi dans les oeuvres de Bernard trois sculptures sur acier et elle nous demande d’en sublimer une ou plusieurs
en utilisant nos plus beaux mots .
J’habite près du parc du château et je m’assois tous les jours près de la fenêtre, derrière mon rideau fleuri . J’ai bientôt 85 ans et ne marchant plus guère qu’avec une canne et encore, les jours, où des parents, ou Pierre me donnent le bras pour descendre les escaliers.
Le parc est très ancien, certains arbres sont multi-centenaires , les hortensias délimitent des endroits calmes. Des oiseaux viennent ici pour chanter leur amour, fonder des familles nombreuses, les jeunes enfants viennent courir, viennent se cacher, viennent crier, les amoureux se faire de nombreuses déclarations, s’embrasser et surtout se prendre en selfie. Les moments ne sont jamais pareils aux autres ; du matin au soir, le parc vibre de tous les bruits mêlés.
Puis un jour, un matin, juste à l’aube, je vis une jeune femme, à la peau sombre, vive et élancée, enlever ses vêtements un à un et commencer à faire des mouvements amples, levant les bras vers le ciel, des gestes souples avec une respiration aisée. Elle aimait surtout une position, une position verticale : elle se tenait très droite sur une jambe, et levait l’autre, puis collait son pied contre sa cuisse. Elle joignait ses mains et les levait au dessus de sa tête. Et là, elle ne bougeait plus pendant une seconde, dix, puis une minute et plus.
Bien vite, je vis sur une revue que les mouvement pratiqués étaient du yoga ; il y avait la posture du chat, du chien, du lion, du sphinx, de la tortue et là, celle qu’elle aimait tant était celle de l’arbre. D’ailleurs depuis plusieurs semaines, le sapin semblait se pencher vers elle et chanter un air léger, parfumé.
Si elle venait chaque lundi et vendredi, les autres jours, elle devait être ailleurs. Je ne manquais aucun de ses rendez-vous, aucun jusqu’à ce fameux lundi où j’étais resté alité parce que j’avais mangé trop de ce moêlleux au chocolat préparé par ma petite fille Léonor.
Et en soulevant, le rideau, ma surprise fut grande : ma belle yogi s’était transformée en humaine-arbre. Sa tête avait disparu. Dès le lendemain, avec mon ami Pierre, je cherchais dans le parc, dans les buissons, rien, rien, rien. Sauf peut être ce léger souffle tel un sourire qui effleura mes joues.
Depuis, elle se couvre selon les saisons, de pommes de pin, ou de feuilles automnales, ou de fleurs . Même les enfants jouent à ses pieds. Il est des histoires étranges et je crois bien que je vous en partagerai d’autres. Ce parc recelant d’autres secrets...