Défi 161: quiproquo
DEFI 161 proposé par les croqueurs de mots et Jeanne Fadosi
Pour lundi 7 mars 2016 :
Défi n°161 : Quiproquo sur la date
à publier lundi 7 mars
en prose, en vers, en dessin, en mélange, peu importe,
juste faire “pas trop long” pour favoriser la lecture des uns et des autres.
Quiproquo
Samedi 16 heures à la cathédrale Saint-Etienne de Metz, juste devant la statue de la Vierge. Le temps est humide, pluvieux, désagréable et l’intérieur de la cathédrale sombre et les lumignons nombreux brillent devant la Vierge à l’enfant.
Il est 16 heures 15 et Solange mon amie, est en retard. Je fais un dernier tour surtout pour admirer les vitraux de Chagall. Les couleurs sont prenantes, il s’agit de la création de l’homme, de la femme et des animaux. Je regarde ma montre ; 16h25… et mon téléphone portable.
J’appelle et zut je tombe sur le répondeur et lui laisse un message : « Solange, je t’attends … aurais-tu un empêchement ? ». Nous nous retrouvons une fois par mois et visitons un monument, nous promenons dans un parc et nous terminons par un café sur une terrasse.
Je rumine un peu : que lui est-il arrivé ? un empêchement ? un accident ? a-t-elle oublié ? et me heurte à une table. Un homme est assis devant des livrets. Il a les cheveux longs, un visage aux traits asiatiques…
Je m’excuse platement, j’ai manqué tout renverser. Il me tend un des livrets posés sur la table« Que pensez-vous de mes tableaux ? c’est la première fois que j’expose dans une cathédrale.»
Je tombe des nues … je n’avais rien vu, pourtant ils sont grands ces tableaux … trop grands pour être affichés dans mon séjour. Les couleurs sont audacieuses, grands traits de rouge flanqués de jaune et de noir sur fond blanc … ou larges échappées de bleu avec voiles de blanc, de gris et de rose .. Je le vois sourire en voyant mes traits passés de la confusion à l’admiration.
Et la conversation se lie à cause d’un petit imbroglio, il sourit lorsque je lui raconte mon attente … ces toiles m’impressionnent ; la peinture m’impressionne toujours. Toujours ce besoin d’y plonger, toute entière… Tous les deux nous meublons ces moments vides de nos petits riens. Il demeure à Strasbourg avec son épouse et moi à Nancy. Comme lui, je peins, seulement des petits formats, des personnages rigolos ou tendres des temps elfiques et expose occasionnellement, la dernière fois au château de Champigneulles. Nous sommes parents de grands enfants qui sont embrouillés dans leur vie…
Et mon téléphone vibre … c’est Solange, la Messine, elle me rappelle que le rendez-vous est pour la semaine prochaine ; là, dommage, elle travaille et ne sera pas disponible….. zut, de zut, j’avais oublié de noter la date .. jeudi 17 mars et non lundi 7 mars … quelle étourdie, je suis ... moi aussi, je t’embrasse Solange et à très bientôt … Promis, juré, je note sur mon agenda.
Kien Lucas, tout souriant, me confie : "Grâce à vous, j'ai oublié mes moments de solitude dans cet édifice impressionnant. Avec Jade, mon épouse, je serai content de vous recevoir avec votre compagnon et votre fille ! et peut être vous donner le goût de peindre des toiles plus vastes ... Au revoir ... "
"Léonor ... et merci pour ce très bon moment".