• Sergueï Essenine - journal d'un poète

    Je n'appelle, ni ne pleure, ni ne regrette rien,

    tout passe comme brume de pommiers en fleurs.

    Miné désormais par l'or de défloraison

    Je ne connaîtrai plus la jeunesse.

     

    Tu ne battras plus comme avant

    désormais, cœur transi,

    plus ne t'incitera à flâner pieds nus

    la terre du bouleau et du calicot.

     

    Esprit follet qui attisa mes lèvres

    comme tu te fais rare, rare aujourd'hui.

    Flots d'émotion, pétulance du regard,

    ô ma fraîcheur d'âme perdue.

     

    De désirs même je deviens avare.

    Ma vie ! Ou ne fut-ce qu'un songe ?

    Comme si par un bruissant matin de printemps

    j'eusse passé au galop sur un destrier rose.

     

    Tous en ce monde, tous sont périssables,

    lentement s'écoule le cuivre de l'érable...

    Béni sois-tu néanmoins dans les siècles

    toi qui es venu éclore et mourir.

     

    Sergueï Essenine

    1921


  • Commentaires

    1
    Vendredi 3 Juillet 2015 à 17:30

    joli poème,

    comment vas-tu ? rentrés de vacances ??

    çà va être "l'enfer" sur les routes de France ce week-end, 

    il fait très chaud, et les cigales nous chantent sous les fenêtres toute la journée !

    bisous, MIAOU !!!!  glasses  smile

    2
    Vendredi 3 Juillet 2015 à 18:32

    Un bien joli poème, merci pour la découverte de cet auteur.
    Bise et bonne soirée Andrée

    3
    Samedi 4 Juillet 2015 à 09:05

    mad! Oh, j'ai chaud, tout le monde a chaud, cet l'été, du temps pour la poésie!

    bisous

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