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Nous étions en 1956, j'avais 20 ans. L'Inde, qui avait accédé à l'Indépendance en 1947, était alors une jeune nation en pleine effervescence. Sur quelle voie devait-on s'engager ? Quelle politique adopter ? Les débats faisaient rage d'un bout à l'autre du pays. Certains souhaitaient embrasser le communisme : la montée en puissance de l'Union soviétique et de la Chine forçait l'admiration des jeunes activistes radicaux, qui rêvaient pour l'Inde d'un destin similaire. D'autres militaient pour la libre entreprise : épris du modèle américain, ils aspiraient à une version indienne du capitalisme industriel. Quant aux sociaux-démocrates, ils professaient les vertus d'une économie mixte en prenant le meilleur des théories de Karl Marx et d'Adam Smith.
Aucune de ces doctrines n'avaient séduit Gandhi. Parce qu'il voyait le monde de manière très différente, il avait vite perçu le caractère spécieux, unilatéral et utilitaire des théories socialistes, communistes et capitalistes. Dans le fond, elles ne différaient guère les unes des autres : toutes visaient à exploiter et à assujettir la nature au seul profit de l'espèce humaine Et aucune ne cherchait à appréhender le monde dans sa globalité. En créant le mouvement Sarvodaya, Gandhi proposait, lui, un système radicalement nouveau, qui incitait les hommes à minimiser leurs besoins matériels tout en cultivant des valeurs et des projets spirituels, culturels et artistiques afin de maximiser leur qualité de vie.
Le terme "sarvodaya" se compose de la racine "sarva", qui signifie "tous" (au sens de tous les êtres sensibles), et de "udaya", qui désigne l'élévation ou l'amélioration. Accolés l'un à l'autre, ils désignent la notion de "bien-être pour tous", essentielle à la philosophie gandhienne. Le mouvement Sarvodaya s'adresse à toute forme de vie sans en exclure aucune : il accorde une valeur intrinsèque à l'ensemble des créatures et des éléments terrestres - hommes, animaux, insectes, plantes, forêts, montagnes, fleuves et rivières. Perçue comme égale aux autres, l'espèce humaine ne peut s'arroger le droit d'exploiter la nature. Elle doit au contraire recevoir ses dons avec humilité et gratitude, et veiller à restituer ce qu'elle lui prend pour satisfaire ses besoins vitaux. D'après Gandhi, "il y a assez de tout dans le monde pour répondre aux besoins de l'homme, mais pas assez pour assouvir son avidité."
Satish KUMAR
Pour une écologie spirituelle
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Mantra pour la paix
Mène-moi de la mort à la vie,
Du mensonge à la vérité.
Guide-moi du désespoir à l'espoir,
De la crainte à la confiance.
Conduis-moi de la haine à l'amour,
De la guerre à la paix.
Puisse la paix emplir nos coeurs,
Notre monde, notre univers !
Shanti, shanti, shanti.
* shanti : paix
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fin mai, pour la première fois depuis plus de 10 ans que cette pelouse existe à 300 mde la maison, je découvre une orchis pyramidale, puis une deuxième et enfin une troisième.Une nouvelle tonte a lieu le 14 juin et deux de mes amies disparaissent ; une troisième, heureusement se niche secrètement, et puis chic, deux jours après, j'en découvre trois dans la pente.
Les tontes raisonnées sont un bon choix pour les insectes et les plantes. Même une digitale pourprée près de l'église.
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Le gilet bleu
Il est un petit gilet bleu
dont la teinte
ressemble aux yeux
des blondes nordiques.
Ce gilet dont personne
ne veut aux soldes
des soldes
a la douceur moelleuse
apaisant l'hiver rude.
Il était dans l'armoire
attendant ce jour,
neige en tas légers.
il me revêt
et chante la paix.
Agab (12/18)
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Orchidées sauvages*
Innocente fleur
juchée sur son pied,
elle tend sa hampe
vers le ciel, rose
rose presque fuchsia
Innocente orchidée
dont la soeur fleurit
à 20 mètres d'elle.
D'où sont venues les graines ?
Elles ont survécu à la tonte.
Elles risquent d'être cueillies
puis jetées plus loin.
Trésors insécures
Dans la banlieue. Fragiles.
Je tremble pour vous.
Agab (05/19)
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anacamptis pyramidalis
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