• pour le défi d'été 148 ... Ondine et la mer

    défi 148 proposé par les croqueurs de mots

    On l'a rimé, on l'a chanté sur tous les rythmes et tous les tons, à toutes les époques...

    C'est l'océan, la mer, le grand bleu...

    Choisissez votre océan ou votre mer et rendez-lui hommage...


     

     

    Ondine et la mer

     

    Il était une fois, car c’est ainsi que commencent toutes les histoires, un héron, gris, blanc, fier et racé, qui s’abreuvait auprès d’un torrent.

    L’eau était pure, froide, rafraîchissante et avec son long bec, il buvait délicieusement, délicatement, posément. Les arbres autour le protégeaient des regards indiscrets. Le ciel se découpait à travers le feuillage,  et s’affirmait dans cette nature montagneuse. Rare qu’un héron soit monté si haut, mais l’impossible est toujours possible …

    L’eau courait, sautait de pierre en pierre, cela moussait, cela glissait, cela brillait. L’oiseau se mirait.

    Et dans la vasque d’un ovale parfait, une libellule bleue jouait avec les reflets de la lumière. Lorsque le héron vit … une ondine. D’habitude, les ondines ne se manifestent plus chez les hommes depuis qu’ils se croient les rois de la création. La belle, les ondines sont toujours belles, même si on ne devine pas bien leur visage, le vert de leur corps, qui fait penser à des émaux : couleurs brillantes, de jaune, de vert, de bleu, de céladon, se mélangeant et s’harmonisant sans cesse au gré des couleurs … se baignait, s’aspergeait d’eau et sa voix cristalline se mariait avec le chant d’une fauvette.

    Le héron, émerveillé  par la jeune demoiselle,  lui offrit son cœur, ses services, ses ailes … l’ondine battait des mains, riant, vif argent comme une truite … Je veux aller à la mer, je veux aller à la mer, maintenant, tout de suite …  C’était bien le vœu d’une enfant, immédiat et spontané.

    L’oiseau ouvrit au grand large ses ailes et la demoiselle se blottit contre lui, si légère, qu’il la sentait à peine. En volant au dessus des collines, des prairies et des villages, il tournait quelquefois sa tête pour s’assurer qu’elle était toujours bien là. Il leur fallut un peu de temps pour arriver, une ou deux nuits, près d’un rivage pour se délasser, manger, nager pour elle.

    Il fallait un endroit calme, un peu sauvage, un lieu que seuls les oiseaux connaissent, un bord de mer en Camargue. Plus on s’approchait, plus l’ondine écarquillait ses yeux en voyant au loin, d’abord très loin, la ligne bleue, sombre qui se mélangeait presque avec le ciel d’été, le ciel de Giono, le ciel de Van Gogh. Le héron ouvrait, fermait ses ailes, cherchant l’endroit où le vent le porterait au mieux, au plus vite.

    Et elle sauta d’un coup, explosant de rires, explosant de reflets multicolores. Elle allait, venait si vite, si rapidement, tel un guêpier d’Europe, tel un martin pêcheur ou l’oiseau bleu qu’ on la voyait à peine. Elle mit un pied puis l’autre dans l’eau qui venait, s’éloignait, la tournant, contournant … puis elle plongea…. Salée, la mer est salée, dit-elle … jamais une nymphe n’avait vu la mer … ses cheveux, si longs, la suivaient, l’entouraient.

    L’oiseau se mit à voler autour d’elle, il rayonnait, il croassait, fortement, bruyamment … et de tout au bout de la ligne d’horizon, des reflets gris, argentés, dansaient, s’approchaient… la surprise était pour son amie : les sirènes étaient venues la chercher pour lui faire admirer les fonds, les dauphins, lui apprendre à chanter aussi … et rencontrer le peuple de la mer.

    La vie était pleine de surprises, de jeux, de fou-rires et de siestes … d’ailleurs le grand Neptune aimait ses moments tranquilles où de ses narines, sortaient des bulles irisées … la vie était belle, et même le héron aimait lui rendre visite.

    Seulement, un jour, un jour où en bord de mer, elle vit une petite rivière se mêler à l’eau salée, une larme coula … toute fine .. toute ronde … l’ondine souhaitait revoir son torrent, ses proches, les cimes blanches, les saumons qui remontaient sa rivière … l’ondine souhaitait, le héron ouvrit ses ailes et ils s’envolèrent… les sirènes applaudirent, lui promettant d’aller la voir un jour.


  • Commentaires

    1
    Mardi 21 Juillet 2015 à 13:47

    Tu nous emmènes avec toi au royaume de la magie, merci pour cet instant de plaisir où les animaux s'unissent aux êtres enchantés gros bisous Andrée

    2
    Mardi 21 Juillet 2015 à 14:06

    Une jolie histoire Andrée.
    Merci pour ce joli moment.
    Bises et belle journée à toi

    3
    Mardi 21 Juillet 2015 à 15:55

    Une tendre histoire. Eau douce, eau salée, la sécurité, l'aventure, on peut aimer les deux.

    4
    Mardi 21 Juillet 2015 à 16:54

    Bonjour,

    Merci pour cette jolie histoire.

    Une histoire à raconter aux enfants, c'est charmant.

    Jolie plume, tu m'épates !

    Merci pour le partage.

    Bonne fin de journée, bisous.

    5
    Mardi 21 Juillet 2015 à 21:15

    Un beau voyage

    6
    Mercredi 22 Juillet 2015 à 13:21

    Magnifique !!!

    Merci pour ce très beau conte, Andrée. J'ai adoré.

    Bises et douce journée.

    7
    Mercredi 22 Juillet 2015 à 16:31

    Comme le dit Quichottine, plein de magie à faire lire aux enfants aussi... merci Durgalola... au plaisir ! JB

    8
    Dimanche 26 Juillet 2015 à 18:16
    M'mamzelle Jeanne

    Bonjour Andrée !
    Tu as fait un conte si doux et si plausible (!) où se mêle les eaux du torrent à ceux de la mer 
    J'aime vraiment et te remercie.
    Bizzouxx

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :