•  

    A beaucoup de danger est sujette la fleur (J.Baptiste Chassignet)

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    A beaucoup de danger est sujette la fleur,

    Ou l'on la foule aux pieds ou les vents la ternissent,

    Les rayons du soleil la brûlent et rôtissent,

    La bête la dévore, et s'effeuille en verdeur :

     

    Nos jours entremêlés de regret et de pleur

    A la fleur comparés comme la fleur fleurissent,

    Tombent comme la fleur, comme la fleur périssent,

    Autant comme du froid tourmentés de l'ardeur.

     

    Non de fer ni de plomb, mais d'odorantes pommes

    Le vaisseau va chargé, ainsi les jours des hommes

    Sont légers, non pesants, variables et vains,

     

    Qui, laissant après eux d'un peu de renommée

    L'odeur en moins de rien comme fruit consommée,

    Passent légèrement hors du coeur des humains. 

     

    Jean-Baptiste CHASSIGNET

    le mespris de la vie et consolation contre la mort, 1594

     


    11 commentaires
  • Pourquoi ce livre plutôt qu'un autre ?

    tout simplement parce que j'aime les animaux et je sais qu'ils éprouvent des émotions. Djinnie et Durga tous les jours m'accompagnent dans notre vie et nous sommes les témoins de leurs émotions : joie, douleur, jalousie, tristesse, intérêt ... 

    Pourquoi vous offrir ces mots au lieu d'autres ?

    parce que lorsque j'ai pris le livre pour le feuilleter, il s'est ouvert à ce passage. 


     

    extrait du chapitre : le principe de précaution

     

    « Puisqu’il y a toujours une part d’incertitude, les décisions relatives au futur, grandes et petites, doivent toujours être prises sans aucune certitude. Attendre que l’incertitude soit dissipée est une approbation implicite du statu quo et souvent un prétexte pour le maintenir. L’incertitude, loin d’être un obstacle au progrès, est en réalité un puissant stimulus pour la créativité, dont elle est aussi un élément important » Henry POLLACK (Uncertain Science… Uncertain World)

    Pour ce qui est des émotions animales, je pense que nous en savons suffisamment – et plus que nous le pensons – pour modifier, dès maintenant, notre façon de traiter les animaux. Nous ne saurons peut-être jamais ce qui se passe dans le cœur ou l’esprit d’un animal, mais ce n’est pas nécessaire.

    Notre société doit simplement se demander : "Qu’est-ce qui causerait le plus de mal ? Qu’est ce qui entraîne le plus de conséquences ? Traiter les mammifères, les oiseaux, les poissons et les reptiles comme s’ils possédaient le spectre complet des émotions et toutes les nuances de la sensibilité, pour finir un jour par découvrir que les animaux ne possèdent que certaines de ces qualités ? Ou continuer à maltraiter tous les animaux pour finir par découvrir un jour que chaque espèce possède une sensibilité et une affectivité aussi riches que celles des hommes ?"

    Les cochons d’Inde et les éléphants apprécieraient certainement que nous appliquions le principe de précaution.

    Pour certaines personnes, cependant, il est très déroutant de reconnaître que les animaux éprouvent des émotions, en raison du traitement que leur inflige la société actuelle. Ce que nous ignorons, ou feignons d’ignorer, permet d’étouffer plus facilement notre sentiment de culpabilité ou nos remords face au sort inhumain réservé à beaucoup d’entre eux. C’est vrai des scientifiques dont j’ai parlé au chapitre cinq*, mais aussi des gens ordinaires, des administrateurs de zoos et des employés des firmes alimentaires. Mais lorsqu’on sape les fondements du doute, on se retrouve réduit au déni.

    Refuser de reconnaître la richesse de la vie affective des animaux nous épargne d’invoquer le principe de précaution et de changer notre façon de les traiter.

     

    Marc BEKOFF

    Les émotions des animaux

     

    * en effet, si certains scientifiques ont du mal à accepter l'existence des émotions animales, n'est-ce pas par crainte de passer pour des esprits "non scientifiques" ?


    9 commentaires
  • Le jour chavire

     

    Immobile, la fourmi fait le guet, scrute

    le néant. Et le néant s'entend, au-delà des gouttes du feuillage   

    assombri et des murmures nocturnes des canyons de  l'été.

     

    Le sapin est debout, comme le curseur de l'horloge,

    dentelé. La fourmi s'embrase à l'ombre de la montagne.

    Cris d'oiseaux ! Et enfin. Doucement le chariot des nuages s'est

      mis à avancer.

     

    Thomas TRANSTRÖMER

    Baltiques (oeuvres complètes 1954-2004) 

    le printemps des poètes 2016


    9 commentaires
  • Pourquoi lire ce livre plutôt qu'un autre ?

    pas pour son sous-titre (rencontre d'un jeune trader ...), un rien racoleur ... parce que Matthieu Ricard l'a dédicacé, peut être, parce que fontaines de l'éveil est réjouissant, eau lumineuse, parce qu'il s'agit d'un dialogue entre le bouddhisme et le christianisme, généreux, ouvert, large d'esprit.

    Pourquoi vous offrir ce passage plutôt qu'un autre ?

    parce qu'il parle du bonheur, de la vie.

    ********************************************

     

    - ... Ce que tu dois reconnaître, c'est qu'il n'y a pas d'objet à prendre et à retenir, pas même - et surtout pas ! - le bonheur. Tout ce que dont nous nous emparons nous montre qu'il ne peut pas être saisi. Tout nous abandonne, y compris notre corps et nos meilleures idées. La vie, le bien-être sont autre chose que ce que nous sommes habitués à chercher ou à produire. Ils ne sont pas même la sérénité ou la paix.

    "Bonheur" n'est qu'un mot. Pourtant il cache quelque chose d’essentiel, qui ne concerne que nous. Il n'y a qu'au moment de la mort que nous pourrons dire si nous sommes heureux. Le passage sera le moment de lecture de notre vie. La vie est toujours un présent. La bonne heure n'est qu'un présent. Notre présent. Dans cette question, il s'agit du sujet. De nous, de soi. Celui d'entre nous qui veut connaître la vie heureuse, qui ne se déploie pas ailleurs que chez soi, est appelé à changer d'habitudes, d'état d'esprit, à quitter la saisie dont se complaît son esprit, qui ne cesse de chercher des proies. Il doit se séparer de ce lieu où il croit qu'il trouvera "son bonheur" et où il le bloque. Il doit sortir de son état d'esprit habituel. C'est en sortant qu'il vivra."

     

     


    9 commentaires
  • Pourquoi lire ce livre plutôt qu'un autre ?

    pour son titre dont les mots arbre fragilité hommes ont résonné telle une minuscule cloche. J'ai à peine regardé la quatrième de couverture  ... survolé ... vu ... "belle et profonde méditation sur les liens qui unissent l'homme et la nature ....... langue magnifique ... ".

    Pourquoi vous offrir ces mots au lieu d'autres ?

    pour la bienveillance, pour la continuité de l'amour,  celui de Wei et Yun, son épouse et aussi l'amour que nous vivons avec ceux qui nous entourent.

     **********************

     

    "Yun, te rappelles-tu ce que nous nous sommes dit, pendant notre première nuit ensemble ?"

    ...

    "Tu te rappelles, oui ou non ?"

    - bien sûr que oui.

    - Nous avons échangé des serments. Moi sur les dépouilles de mes parents, toi sur le coeur de ton enfant à naître. Nous avons juré de nous faire, l'un à l'autre, tout le bien possible. Il nous semblait que l'amour devait consister en cela : avant tout, la bienveillance...

    - J'avais 17 ans, Wei. Et toi, 19...

    - Ce n'étaient pas des paroles en l'air. La preuve, c'est que ce serment nous l'avons tenu. Nous n'y avons pas manqué une seule fois, malgré toutes les souffrances endurées, toutes les épreuves subies au fil des années. Quand on y songe, c'est à peine croyable !

    Voilà pourquoi je n'ai jamais flanché... Quand je descendais racler le charbon au fond des citernes, quand mes os craquaient sous les poings des mauvais garçons, quand il faisait froid et noir, je pensais : Yun est avec moi. Quelqu'un me veut du bien sur cette Terre, quelqu'un est prêt à m'aider. Pas besoin d'une photo dans le portefeuille. Il suffisait d'avoir ton image derrière mes paupières et ton nom, ancré là..."

    La main gantée de Wei s'étala sur sa poitrine, se ramassa en poing qui heurta plusieurs fois l'emplacement du coeur, comme à une porte qu'il demandait d'ouvrir.

    "Aujourd'hui encore, j'avance dans les ténèbres, je descends un degré de plus sur l'escalier qui s'assombrit, mais voici : une braise allume mon chemin. Et cette braise dans ma paume, Yun, c'est toi... Ceux qui nous veulent du mal se croient forts et dangereux. Mais songe combien ils sont faibles en réalité, sans pouvoir contre moi qu'éclaire un tel amour ! Yun, tu es mon aubaine sur Terre. Non, je n'ai pas peur. Pas peur du tout..."

    Il n'y avait rien à ajouter. Wei embrassa Yun à la lisière des cheveux. 

     

     

     


    13 commentaires


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique