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Par durgalola le 30 Janvier 2017 à 14:00
Le monde est un arbre
un arbre dressé
qui regarde les veines du ciel
un arbre perdu
qui pousse au centre du monde
un arbre éperdu
qui se couche lentement sur le lit du vent
le monde est un arbre
le monde est un arbre
et nous sommes les feuilles
de ses branches
c'est l'arbre étoilé d'anges
que vit un jour
le tout jeune William Blake
au milieu d'un champ
....
ce sont les arbres-poumons d'Amazonie
qu'il faut défendre pour l'éternité
ce sont
avant tout et à jamais
les oliviers de Giotto
oliviers bienveillants
frères arbres
attentifs à la descente du bleu
dans l'esprit de Saint François
attentifs à descendre
pour mieux s'élever
descendre
au plus profond des racines
pour atteindre le fond du ciel
...
Zéno BIANU
(le désespoir n'existe pas)
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Par durgalola le 16 Janvier 2017 à 16:04
VAL DES MERVEILLES
deux noms dans la neige
où se prosternent les étoiles
le corps du temps
s'est recourbé
l'instant vibre
en fragments de foudre
frisson bleu du vivant
Zéno BIANU
(Infiniment proche et le désespoir n'existe pas)
10 commentaires -
Par durgalola le 14 Janvier 2017 à 14:16
(photo Alisdair Macdonald)
Prendre une bonne photo, c'est ce que Henry Cartier Bresson appelle le moment décisif : "votre oeil doit voir une composition ou une expression que la vie elle-même vous offre et vous devez savoir intuitivement à quel moment appuyer sur le déclencheur. Le moment ! Si vous le ratez, il disparaît à tout jamais."
C'était à l'un de ses moments que je pensais, assise dans cette pièce à attendre que l'autour se nourrisse sur mon poing.
Une photo en noir et blanc prise par mon père des années auparavant. un vieil éboueur, barbe blanche taillée en bouc, chaussettes tirebouchonnées et chaussures éculées. Vêtu d'un pantalon de travail froissé. Une paire de gants. Une casquette en laine. L'appareil doit être tout proche du trottoir et mon père a dû s'accroupir sur la chaussée pour prendre ce cliché. L'homme se penche, son balai de bouleau appuyé sur son flanc. Il a enlevé le gant de sa main droite et, entre le pouce et l'index, il tend une miette de pain à un moineau sur le bord du trottoir.
L'oiseau est surpris en plein envol, au moment même où il attrape la miette, et l'expression de l'homme est inondée de joie. C'est le visage d'un ange.
Helen Macdonald
M pour Mabel
Helen est fauconnière, Helen est poète, Helen vient de perdre son père, Helen se lie avec Mabel, un autour, Helen lie son expérience à celle de l'écrivain White, célèbre pour un de ses romans : Merlin l'enchanteur, qui se passionnera pour l'autour Gos.
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Par durgalola le 25 Novembre 2016 à 14:00
Au fils des années, Abel a lu et entendu bien des choses concernant "le cas Dieu", son existence ou sa non-existence, ses vies et ses morts, sa toute puissance ou son impuissance. Certaines de ses déclarations l'ont intéressé, quelques unes plus particulièrement touché, beaucoup l'ont laissé dubitatif, voire défiant. Il y a flairé trop souvent des relents d'anthropomorphisme, parfois très lourds. L'homme ne cesse de se mettre au centre - de la Terre, du monde, de tout, même de Dieu.
Il lui a d'ailleurs semblé que dans la plupart des religions, la place accordée à la nature et aux éléments était nulle, ou alors si réduite, et celle concédée aux animaux, infime, sinon déplorable.
Ces derniers ont pourtant précédé l'homme sur la Terre, et des liens de filiation, tout lointains et distendus soient-ils, les relient. Tous sont des vivants. La vie, la vie vivante, chair et souffle, mouvement et élan, déploiement de désir, voilà ce qui importe à Abel. Il ne se sent au centre de rien ; d'ailleurs la Terre tourne continûment autour du Soleil, comme toutes les planètes, et lui-même est toujours en mouvement, dans l'espace alentour autant que dans le temps, et le temps aussi bien le traverse, ça bouge en lui, dans son corps dont les cellules, les tissus, les organes sont soumis à un renouvellement permanent. Le seul centre qui vaille se trouve nulle part et partout, il est multiple, variable, itinérant, tout est échange, entrecroisement, circulation. Révolution perpétuelle - en toute chose, toute matière, tout corps, en chaque vivant, et jusqu'en Dieu. Surtout en celui-ci, l'Inconnu.
Mais cette vie est mise à mal en crescendo, avec des pics d'affolement, comme pendant les années de la vache dite folle et des moutons et des chèvres pris de tremblante ; des ruminants alors exécutés par dizaines de millions pour avoir été gavés de farines carnées produites à partir de chairs, d'abats, d'os et de sang récupérés dans les abattoirs, et aussi de placentas humains.
Des herbivores changés traîtreusement en carnivores se nourrissant les uns des autres avant d'être à leur tour réduits en partie en farines pour alimenter ceux de leur espèce, et tous finissant dans l'estomac des humains.
Un cercle fou, une spirale broyeuse et avalante qui fait de tous, bêtes et hommes, des cannibales. Une explosion d'autophagie qui s'est révélée fatale, et que ceux qui l'avaient provoquée, les hommes imbus de leur pouvoir, de leurs besoins, de leur science, ont fait payer à leurs victimes en les assassinant. La mort en hâte, en rage, en vrac.
Sylvie Germain
A la table des hommes
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