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Par durgalola le 29 Octobre 2021 à 08:00
Le mieux que nous puissions faire, avec la souffrance, c'est de l'accepter. En la reconnaissant, simplement, même si cela semble une mise au point mineure, on fait un grand pas en avant.
Un ami m'a dit que sa mère était morte quand il avait cinq ans. Un matin son père lui avait annoncé qu'elle était partie et qu'elle ne reviendrait jamais ; et puis, il n'en avait plus jamais parlé. Quoique extrême, cette réponse est emblématique de nos instincts naturels. Nous voudrions prétendre que tout va bien, que la mort ne nous touche pas, que nous ne sommes pas la proie d'agonies primitives aux origines ténébreuses, que nous sommes d'une manière ou d'une autre immunisés contre les insupportables vicissitudes de l'existence.
Mais le trauma fait partie de notre définition en tant qu'êtres humains. Il est inextricablement lié à la structure de notre vie. Personne n'y échappe. Le reconnaître, comme la Vision réaliste nous y encourage, nous rapproche de l'incompréhensible réalité de notre propre mort. Et, quant à la mort, la seule façon de s'en sortir est, en définitive, de la traverser.
Mark Epstein
Se libérer de la souffrance
15 commentaires -
Par durgalola le 23 Octobre 2021 à 14:00
Jusqu'où irons-nous dans la détestation du monde qu'on nous a fait et que nous bien contraints d'habiter ?
Notre amour du monde, qui ne peut que grandir, ne se résigne pas à la décomposition.
L'argent, par exemple. Dieu maudit.
Qu'est-ce qu'on ne peut ni acheter ni payer, parce que c'est irréparablement gratuit ?
L'amour.
L'amitié.
La confiance.
La foi.
La grâce.
Les sacrements.
L'intelligence.
Le ciel.
La terre.
L'air (... jusqu'à nouvel ordre).
La paix de l'âme.
Le goût de vivre.
Qu'est ce qu'il faut généralement payer et qui pourtant ne s'achète pas, parce que ça n'a pas de prix ?
Le soin du médecin.
La parole de l'enseignant.
L'écoute du thérapeute.
Bach, Schubert, Ravel, Rembrandt, Vermeer, Shakespeare, Molière, Descartes, Kant ; Bergson, Saint Augustin, Thomas d'Aquin, la Bible... et tous les autres !
Les rencontres.
Les groupements, associations, œuvres communes.
Qu'est-ce qu'on paie et qui s'achète mais qui, sans un peu ou beaucoup de ce qui ne s'achète pas, vire à l'inhumain ?
La nourriture.
Le logement.
Le vêtement.
Tous les objets, et spécialement les instruments de communication.
Qu'est-ce qui s'achète avec de l'argent, sans états d'âme, parce que payer suffit ?
Tout ce qui se prostitue.
L'argent pur, c'est le pouvoir de dire à l'autre : fais ça, viens, donne ; c'est-à-dire le pouvoir d'être enfin seul au monde, avec ses envies.
Il est vrai que toute gratuité menace la croissance et crée du chômage.
Logique de fous.
Ah ! que notre pensée ait déjà le tranchant de la lame ! L'action suivra.
Maurice Bellet
La traversée de l'en-bas
13 commentaires -
Par durgalola le 3 Octobre 2021 à 14:00
Un merle
était passé dans le petit jardin.
Un écureuil roux
avait filé près de l'homme assis
à la table de travail.
Un couple de moineaux était apparu.
Des mésanges.
C'était une fin d'automne,
tout était paix et agrément.
Serge Nunez Tolin
L'exercice du silence
13 commentaires -
Par durgalola le 14 Septembre 2021 à 14:00
petite poétesse
il semble que plus tu écris de mots
plus tu penses
que c'est toi qui les écris
pourquoi crois-tu contrôler les choses
les mots ne sont-ils pas venus se répandre
hors de toi la première fois
se déverser sans ta permission
et maintenant tu essaies de
les mettre à ton service
mais la magie n'opère pas comme ça
ta précipitation
étouffe les chefs-d'œuvre
qui cuisent à l'intérieur de toi
ton travail consiste à
te rendre disponible à ce qui se passe
sois patiente et quand ce sera l'heure
l'univers te sollicitera à nouveau
- l'inspiration
Rupi Kaur
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13 commentaires -
Par durgalola le 8 Septembre 2021 à 14:00
être ceux qui parlent le plus fort sur le terrain de jeu de la terre
ne nous rend pas plus importants que
la boue que nous écrasons sous nos pieds
nous ne sommes rien excepté de l'air
et du feu et de l'eau et de la terre
nous sommes un peuple
qui oublie de quoi il est fait
un peuple qui parle du temps qu'il fait
comme si c'était banal et non magique
comme si les océans
n'étaient pas de l'eau bénite
comme si le ciel
n'était pas une vision
comme si les animaux
n'étaient pas nos frères et sœurs
comme si la nature n'était pas dieu
et la pluie les larmes de dieu
et nous les enfants de dieu
comme si dieu n'était pas la terre elle-même.
Rupi Kaur
Home Body
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